Bouh!!! Ce livre ou cette vie ne peut que vous marquer. Cette petite Rose est un modèle de courage , quelle vie!! Ces 20 premieres années n'ont été que malheur et déception, elle reste forte et se relève. On ne peut qu'admirer une telle force! C'est aussi une belle leçon d'histoire, humaine, simple sur les années d'après guerre et la place des enfants dans la société de l'époque.
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Ce roman est une véritable pépite !
Je rejoins les deux commentaires précédents sans modération…
Quelle belle leçon de vie cette petite "Rose" qui a commencé à l'âge de 4 ans, au milieu de la 2ème guerre mondiale, dans une région de Lorraine qui a d'ailleurs aussi beaucoup souffert de cette guerre, et qui arrive chez des grands-parents vraiment haineux, méchants et très violents (pour le grand-père particulièrement).
Puis on poursuit avec les orphelinats (horribles) de l'époque, dirigés par des nonnes épouvantables de cruauté. A quelques exceptions près, heureusement pour elle.
Et les jours si difficiles passent, jusqu'au moment où enfin elle est adoptée par une famille pleine de bons sentiments, qui tient une épicerie (photo magnifique de couverture).
On pourrait alors croire que sa route à présent sera facile, entourée d'amour.
On est (enfin) soulagé pour elle, mais non, surviennent encore des drames…
Je ne peux en dire davantage sans dévoiler la suite.
Mais quelle tristesse !
Pourtant, elle garde espoir et ne renoncera jamais.
Quel courage, quelle ténacité !
Quand on sait que c'est une histoire véridique, vécue par Rose, on ne peut que lui témoigner une immense admiration sans borne !
A plus d'un titre, cette histoire est touchante, car elle est racontée comme si on lisait le journal intime de l'héroïne , avec des mots simples mais tellement parlant et efficaces.
Ici, pas besoin de grande phrase, on est totalement investit et plongé avec Rose dans sa vie.
L'écriture de l'auteure est très fluide et explicite : l'environnement, l'époque, la région (fermes, champs, vergers, caserne, et même l'intérieur de l'épicerie si minutieusement décrite de l'époque, mines de charbon, villes etc..) le quotidien au sein des familles rurales après guerre...
Je connais par ailleurs cette région, que j'ai quitté il y a fort longtemps à présent, et je peux donc confirmer que tout est si bien décrit que c'est criant de vérité.
Je me suis d'ailleurs rappelée de quelques expressions que l'auteure place par ci par là dans le livre, et que j'avais totalement oublié, et cela m'a fait sourire et replonger dans mon enfance.
Un immense coup de coeur !
NB : Cerise sur le gâteau : je viens d'acheter ce livre d'occasion en parfait état, et quelle ne fut ma surprise de découvrir en l'ouvrant, qu'il a été dédicacé par l'auteure elle-même à une lectrice en 2005.
Je suis vraiment ravie et même fière de cette découverte de dédicace inespérée pour ce roman que j'ai tant apprécié.
(Au passage je ne me séparerais jamais d'un livre dédicacé, mais cela a fait mon bonheur, donc que du positif pour moi )
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Jette moi ça dehors! Je ne veux pas de la bâtarde de cette Boche dans ma maison. Je ne veux plus la revoir ici.
Tu ne peux pas jeter cette enfant de 4 ans à la rue, sous prétexte que sa mère est allemande, gémissait la vieille femme ; même un chien, on le nourrit.
Viens petite, murmura la vieille femme qui l'entraîna vers la grange. Tu seras mieux hors de ses griffes. Tu vas dormir dans la cage à lapins! et nous verrons demain…
Quand elle voulait se retourner, ses coudes, ses pieds et sa tête se cognaient contre les étroites parois en bois vermoulu. Elle était tellement effrayée que sa bouche n'arrivait plus à émettre un seul son et qu'elle en avait presque oublié son ventre vide.
Ses jambes ankylosées et son ventre affamé, la décidèrent à sortir de son antre au petit jour. Elle s'aventura un peu dans la cour et reconnut la maison et s'empressa d'aller cogner à la porte, avec un large sourire. Elle eut à peine le temps d'apercevoir la tête de son opa (grand-père) qu'une gifle qui lui fit craquer la mâchoire, l'expédia au sol.
Sale allemande, hurle le vieil homme, je ne veux pas de toi ici !
Hébétée et groggy, la petite dont les pleurs semblaient s'arracher du cœur, resta un long moment sur le sol. Ses dents claquaient de souffrance et d'appréhension. Elle se traîna sur quelques mètres, puisant en elle ses dernières forces et elle s'empressa d'aller se blottir dans sa cage à lapins.
Ce n'est que vers 11 h que sa oma (grand-mère) vint nourrir les lapins, et lui donna deux carottes, quelques épluchures cuites de pommes de terre et un quignon de pain sec. Sans lui faire la moindre caresse ni lui témoigner le plus petit geste de tendresse, dont l'enfant avait tant besoin.
La vie s'était chargée de lui apprendre que le pain quotidien ne tombait jamais tout cuit dans son assiette et qu'il ne fallait se fier qu'à soi-même.