Comment trouver la voie sûre de la science.
Si, dans le travail que l'on fait sur des connaissances qui sont du domaine propre de la raison, on suit ou non la voie sûre d'une science, c'est ce qu'on peut juger bientôt d'après le résultat. Quand, après avoir fait beaucoup de dispositions et de préparatifs, aussitôt qu'on arrive au but, on tombe dans l'embarras, ou que, pour l'atteindre, on doit, plusieurs fois, retourner en arrière et prendre une autre route; quand, de même, il n'est pas possible de mettre d'accord les divers collaborateurs sur la manière dont il faut poursuivre le but commun, alors on peut toujours être convaincu qu'une telle étude est encore bien loin d'avoir suivi la marche sûre d'une science et qu'elle est un simple tâtonnement; et c'est déjà un mérite pour la raison de découvrir, autant qu'elle peut, ce chemin, dût-elle même renoncer, comme à des choses vaines, à plusieurs vues qui étaient contenues dans le but primitif qu'on s'était proposé sans réflexion.
(Préface de la seconde édition de la Critique de la raison pure, 1787)
C'est l'une des découvertes essentielles de Kant, l'idée qu'il existe un mobile sensible, qu'il nomme le respect, susceptible de relier les êtres humains à la loi morale. Une exigence qui est au coeur de l'éthique contemporaine, du rap au sport en passant par les luttes contre les discriminations.
Martin Legros, rédacteur en chef à Philosophie magazine, présente cette notion en vidéo ! Retrouvez son article en intégralité dans notre hors-série spécial Kant, en kiosque jusqu'au 8 mai.