Kellerman est un vieux renard. Finaud et méthodique, il entraîne le lecteur dans les méandres de l'enquête en nous donnant à voir le résultat des raisonnement d'Alex Delaware, psychologue consultant du LAPD.
Donc, vie quotidienne, fausses pistes, émotions diverses, le lecteur passe par toutes ces étapes dans un thriller de 505 pages qui se lit comme une liste de commissions.
On a des meurtres, horribles, des vengeances, des règlements de compte, de la passion, de la jalousie, des esprits cruels et froids, d'autres sanguins et chauds... Mais au-delà de ces éléments nécessaires à tout bon thriller qui se respecte, il y a une réflexion menée par Kellerman sur l'euthanasie, la médiatisation et la vie de couple et les rapports en son sein.
Tout démarre en effet de la mort (du massacre) du Dr. la Mort, un étrange type qui prétend abréger les souffrances de personnes en phase terminale.
Le thème du couple (et des rapports entre les membres d'une famille) est récurrent chez l'auteur, vu que Milo, le flic du LAPD, est ouvertement homosexuel et en couple. Ici, Kellerman complique la donne avec plusieurs figures paternelles et des conflits entres père/mère et fille/garçon, sur fond de psychanalyse.
En abordant la question de l'euthanasie, assez franchement au départ, mais de manière plus mesurée ensuite, Kellerman lance un sacré pavé dans la mare, vu les débats qui font régulièrement rage aux USA sur ce sujet (et sur l'avortement). Il ne tranche, évidemment, pas.
Au final, on a une intrigue qui se règle plus ou moins toute seule, les flics arrivant régulièrement trop tard pour agir correctement. Alex Delaware a la satisfaction (toute personnelle et teintée d'une blessure d'ego) d'obtenir une victoire à la Pyrrhus, en poursuivant l'enquête alors que tout est fini. On le sent très humain dans les dernières pages. Résolu, acharné, mais désabusé aussi. Ce sont des traits que j'aime chez les héros de Kellerman.
Commenter  J’apprécie         70
J'ai bien aimé cet opus de l'auteur. J'en ai essayé d'autres depuis, sans retrouver la même originalité et au contraire, devinant derrière la trame, la recette éculée d'une même intrigue. Toutefois, celui-ci présente l'intérêt d'aborder la question de l'euthanasie. Et donc s'il ne vous fallait qu'en lire qu'un pour les avoir à peu près tous lus, choisissez celui-ci.
Commenter  J’apprécie         50
Un bon roman policier, très agréable à lire, avec tous les ingrédients du genre qui, certes, n'est pas révolutionné mais il serait dommage de bouder son plaisir. Un roman qui, même s'il n'est pas "super nerveux", maintient notre attention et bénéficie, en prime, d'une fin inattendue.
Commenter  J’apprécie         32
Cet ouvrage sa range dans la lignée des autres opus de Kellerman. Une valeur sûre, pour une agréable lecture.
Commenter  J’apprécie         30
- Quoi ? on l'a castré ?
Pire. Saigné à blanc.
.../...
L'arrière de la camionnette était trempée de sang et, vu les éclaboussures, il s'agit de jet artériel, ce qui signifie que son cœur battait encore pendant que le tueur s'acharnait sur lui.
- On l'a disséqué, Alex.
- Je croyais que le LAPD était une organisation paramilitaire ?
- Plutôt une garderie, ces jours-ci. Sais-tu que maintenant on peut entrer à l'Académie même si on a déjà été arrêté pour des histoires de drogue, tant que ce n'est pas trop sérieux... Des flics amateurs de coke, c'est rassurant, non ?
Pour faire votre boulot, il faut être patient. Moi, je serais mauvais. On m'a toujours dit que j'avais du mal à supporter les imbéciles.
Payot - Marque Page - Jonathan Kellerman - Les anges perdus