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EAN : 9782743605469
789 pages
Payot et Rivages (01/10/1999)
4.48/5   24 notes
Résumé :
L'Arbre aux haricots

Taylor Greer n'a pas l'intention de finir ses jours dans le Kentucky, où les filles commencent à faire des bébés avant d'apprendre leurs tables de multiplication.

Le jour où elle quitte le comté de Pittman au volant de sa vieille coccinelle Volkswagen, elle est bien décidée à rouler vers l'Ouest jusqu'à ce que sa voiture rende l'âme. C'est compter sans le désert de l'Oklahoma où, sur le parking d'un bar miteux, elle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je vous mets mes critiques dans l'ordre où je les ai écrites :
« Les cochons au paradis » est la suite de « L'arbre aux haricots » : dommage je n'ai pas encore lu ce dernier, mais je ne tarderai pas à le faire, tellement ce deuxième tome m'a plu. Il peut paraître au début longuet, descriptif, mais on se laisse emporter par le style et l'écriture de Barbara Kingsolver qui est bien poétique à certains moments, les mots en tout cas nous emportent.
On y trouve une petite fille aux origines cherokee et sa maman adoptive Taylor dans une Amérique différente de celle dont on nous renvoie sans cesse l'image : l'Amérique du quotidien. On y parle aussi du problème des Indiens à garder leurs enfants : le dilemme posé dans ce livre : rendre Turtle à sa tribu ou la laisser avec sa mère adoptive qui l'aime et l'a sauvée de l'indicible.
Tous les personnages sont attachants et on suit Taylor et Turtle dans leur fuite avec inquiétude en ce demandant où tout cela va les mener.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre et je le recommande,

"L'arbre aux haricots" :
je prends toujours autant de plaisir à lire les aventures de Taylor et Turtle, et oui j'ai lu le 2ème tome avant le 1er. Pas grave, je comprends mieux les événements de « Les cochons au paradis ». On y découvre la rencontre de Taylor avec Turtle, et l'éclosion et l'éveil de la petite qui a subi bien de maltraitances. On y trouve aussi des personnalités très attachantes comme Mattie, Lou-Anne, et les deux vieilles dames, des sans-papiers Esteban et Esperanza et tous leurs lots de malheurs, et dont Taylor devient l'amie.
C'est vraiment une très belle écriture, qui fait du bien, sincère, qui apporte des valeurs, un sens.J'ai vraiment éprouvé beaucoup de plaisir à lire ce 2ème livre de Barbara Kingsolver.
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Romans recommandés par une amie : elle les avait lus il y a quelques années et ils lui étaient restés en mémoire. Les titres, pour le moins originaux, m'ont intriguée ! On les comprend au cours de la lecture, même s'ils peuvent paraître un peu anecdotiques par rapport à l'histoire.
Dans les deux tomes, on suit l'histoire de Taylor Greer : dès qu'elle le peut, elle quitte cet état au volant de la voiture qu'elle vient de s'acheter et part vers l'ouest pour vivre sa vie, sans idée précise ni de l'endroit où elle veut aller, ni de la vie qu'elle veut mener ! le destin décidera pour elle : en panne dans le désert de l'Oklahoma, une femme lui confie un bébé cheyenne, et s'enfuit ! Taylor prend en charge cette petite fille qu'elle prénomme Turtle ! Pour elle, elle va se battre, trouver du travail, faire les démarches pour l'adopter… Originales et atypiques toutes les deux, elles semblent de faire grandir mutuellement.
Au fil de l'histoire, Taylor s'entoure d'amis ou parents qui vont jouer des rôles importants mais sa relation avec Turtle est le fil conducteur des deux tomes.
Dans le premier tome, on suit ses premiers pas de mère, ses doute, le développement de son attachement pour sa fille, ses démarches pour la protéger et l'adopter, pour la « soigner » et l'aider à dépasser les traumatismes qu'elle a subis dans son plus jeune âge.
Puis, dans le deuxième tome, c'est la lutte ou plutôt la fuite provoquée par le peur de perdre Turtle, la communauté Cherokee cherchant à la reprendre pour l'éduquer en tant qu'indienne. On découvrira ainsi les secrets de la naissance de Turtle : la vie a plus d'un tour dans son sac !

Le tout est très bien écrit par Barbara Kingsolver : c'est très agréable à lire, souvent poétique et touchant sans être mièvre, avec pas mal d'humour et de dérision ! J'ai vraiment passé un bon moment de lecture !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et je n’avais jamais entendu parler de la Grande Plaine.
A sa vue j’ai été prise de désespoir. A la sortie de Wichita, Kansas, j’ai obliqué vers le sud, espérant la contourner, mais non. J’étais en plein centre de l’Oklahoma. Je ne m’étais jamais imaginé qu’on puisse trouver des endroits aussi plats sur une Terre aussi ronde. Dans le Kentucky l’horizon n’était jamais bien loin, car il y avait forcément des montagnes pour vous barrer la vue, et ça vous laissait toujours l’espoir d’avoir une bonne surprise au détour de la prochaine colline. Mais là-bas dans la plaine, tout se trouvait étalé devant vous, vous aviez beau écarquillé les yeux ça ne s’améliorait pas. Dans l’Oklahoma j’ai eu le sentiment qu’il ne me restait plus rien à espérer.
Ma voiture m’a lâchée quelque part au beau milieu d’un immense désert qui d’après les pancartes de signalisation était la propriété de la tribu cherokee. D’un seul coup il n’y a plus eu aucun rapport entre le volant et la direction que prenait la voiture. Par la grâce d’un miracle que je ne méritais sans doute pas encore, j’ai réussi à zigzaguer jusqu’au bord de la route, saine et sauve, et à trouver une station-service.
L’homme qui a redressé mon arbre de transmission s’appelait Bob Two Two. Je ne dis pas qu’il m’a volée - je n’avais qu’à me débrouiller toute seule - mais ce soir-là il est rentré chez lui avec un petit magot qui représentait presque la moitié de ma fortune. Je suis restée dans ce parking à parcourir du regard cette immensité déserte et désolée et je crois bien que je n’ai jamais été aussi près de lâcher prise et d’en finir. Mais ça n’avait pas de sens. Ma voiture était réparée.

Il y avait de quoi rire, vraiment. Toute ma vie, maman m’avait parlé des Cherokees comme d’un atout de secours. Elle avait eu un grand-père qui était un pur Cherokee, un des rares à avoir pu rester au Tennessee parce qu’il était trop vieux ou trop têtu pour se laisser emmener de force dans l’Oklahoma. Maman aimait à dire : « Si un jour la chance nous tourne le dos, nous pourrons toujours aller vivre chez les Cherokees. » Nous avions toutes les deux assez de sang cherokee pour y être admises. D’après maman, si on a un huitième ou plus de sang cherokee, ils vous prennent. Elle appelait ça nos « droits du sang ».
Manifestement elle n’y avait jamais mis les pieds. Sinon elle aurait bien vu que ça n’était pas un endroit où l’on pouvait avoir envie de vivre, à moins d’avoir un fusil aux fesses. J’ai compris que si on avait amené les Cherokees ici c’était pour qu’ils se couchent sur la terre et meurent sans même livrer bataille. Les Cherokees croyaient que Dieu était dans les arbres. C’est maman qui me l’a dit. Quand j’étais petite, je grimpais dans un arbre aussi haut que je le pouvais et j’y restais jusqu’au dîner. « C’est ton sang indien, disait-elle. Tu cherches Dieu. » Mais apparemment il n’y avait pas un seul arbre dans tout l’Oklahoma.
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Maman et moi, on en pinçait pour les couleurs vives. C’était de famille. A l’école, les filles de la ville portaient toutes des ensembles jupes et pulls assortis de chez Bobbie Brooks, dans des tons de beige ou de rose ; me repérer dans un rang, c’était du gâteau. Medgar Biddle, avec qui je suis sortie à une certaine époque pendant trois semaines, bal du lycée compris, disait qu’avec des habits pareils je ferais le bonheur d’un occuliste. Je suppose qu’il parlait des examens qu’on subit quand on entre dans l’armée, pour vérifier qu’on est pas daltonien, pas de ces planches avec l’énorme E. il m’a dit ça le jour où on a rompu, mais je me suis sentie plutôt flattée. J’avais décidé depuis longtemps que, si j’avais pas les moyens de m’habiller chic, je m’habillerais mémorable.
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Vidéo de Barbara Kingsolver
« On m'appelle Demon Copperhead » de Barbara Kingsolver lu par Benjamin Jungers
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