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3,52

sur 129 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec j'irai nager dans plus de rivières Labro boucle un cercle. Il y a dans ce livre le rappel du Labro américain d'Un été dans l'ouest; le Labro jeune journaliste d'Un début à Paris; le Labro confronté à la santé qui nous fuit dans La traversée ou à la dépression dans Tomber sept fois, se relever huit; le Labro qui a eu l'occasion de partager des moments avec de nombreuses personnalités comme il le rappelle dans Je connais gens de toute sorte...

Il y a surtout le Labro qui livre en quelques mots hâtifs des parcelles de ses souvenirs; un moment, un paysage, une rencontre. Un ensemble de flashs qui lui reviennent en mémoire et qu'il enchaîne les uns aux autres dans des chapitres commençant par ces deux mots, impressionnant rappel du temps qui passe : « J'emporterai ».

Cet ensemble est un peu un fourre-tout, désordonné comme peut l'être une vie non linéaire. Labro apprenant de grands noms du journaliste et finissant à la tête de RTL. Labro admiratif de Jean-Pierre Melville, réalisateur taiseux et excessif sur ses tournages, et qui va à son tour construire sa propre filmographie, en comprenant qu'il devait se détacher de son modèle. Labro jouant avec les mots pour écrire les paroles d'un album de Johnny ou de Gainsbourg. Deux personnalités hors-normes avec lesquelles il a développé des relations complexes.
J'irai nager dans plus de rivières est aussi un bel hommage aux femmes qu'il a croisé ou qui l'ont inspiré.

Ce Labro là sent le regard en arrière, vers un passé disparu. Un peu crépusculaire, mais rempli de tout ce qui a fait la seconde partie du vingtième siècle.
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Ce livre de Philippe Labro est un recueil de souvenirs, de portraits, de pensées et de réflexions de l'auteur qui ont construit sa vie et son parcours professionnel et personnel.
Autant dire que c'est riche en diversité par les nombreuses expériences de vie, les rencontres et cette formidable force de vie qui le pousse à toujours aller de l'avant pour explorer les domaines professionnels et personnels- journalisme, littérature, cinéma, rencontres etc.-qui vont le forger.
J'avais découvert Philippe Labro il y a une trentaine d'années avec "l'étudiant étranger" qui avait eu un fort écho en moi puisque j'avais passé une année aux États-Unis, et que ce livre parlait aussi de mon expérience. Aujourd'hui encore, Philippe Labro sait toucher ses lecteurs en parlant sans tabous, mais suffisamment de pudeur, de choses intimes, de ses passions, de ses goûts musicaux, de sa famille. Et bien que son parcours professionnel lui ait fait côtoyer les plus grands, il offre ici un visage humain et humble.
Un petit bémol cependant, tous les portraits sont des portraits d'hommes, et soudain, à la deux cent trente neuvième page, un chapitre énumérant des femmes qui ont compté, suivi d'un petit chapitre sur Mag Bodard qu'il présente tout d'abord comme la "femme de" et la "maîtresse officielle de".
Bon on a les défauts de son temps, nous ne sommes pas sortis de l'emprise machiste dominante qui remonte à la nuit des temps !
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Dans son dernier ouvrage, Philippe Labro revient sur sa vie, ses rencontres, ses drames, et surtout ses coups de coeur, rencontres amoureuses ou amicales, avec un brin de nostalgie, mais toujours cette envie d'écrire , inlassablement, de témoigner, de partager...
Écrire, ne jamais cesser d'écrire, pour parler de soi, bien sûr, parler des autres , souvent à travers soi : "La fondation de ma fiction aura été – et demeure – ma vraie vie, certes, mais à laquelle j'ai ôté le banal, la routine, pour essayer d'en faire autre chose. L'écrivain est un menteur sincère, un tricheur souriant, un fabulateur conscient, un sérieux mythomane."
Belle façon de détourner le genre autobiographique !
Témoin de son temps, voyageur infatigable, homme public aux multiples talents, Philippe Labro nous offre ici des portraits d'hommes et de femmes, auxquels il voue une secrète admiration, son livre est constamment émaillé de citations qu'il a soigneusement notées au fil du temps, comme autant d'hommages à tous ceux, illustres ou méconnus, qui ont guidé sa pensée.
On peut s'étonner de trouver pêle-mêle dans cet ouvrage de brefs portraits, des souvenirs personnels, dans le Sud-Ouest, en Amérique, un hommage au grand frère disparu, des réflexions approfondies sur le monde d'hier et d'aujourd'hui, et ... une playlist de ses titres de chansons préférées. Ce n'est pas le moins du monde un "inventaire à la Prévert" : point de raton laveur, tout s'enchaîne dans l'esprit de l'auteur, au lecteur de s'y retrouver ... Un hymne à la vie, voilà comment je qualifierais ces courts chapitres qui se succèdent à un rythme soutenu, écrits dans une langue riche et travaillée, par un jeune homme de ... 84 ans.
"Si je pouvais de nouveau vivre ma vie [...]
J'irais nager dans plus de rivières "
Même si l'heure des bilans a sonné, en reprenant ce vers de Jorge Luis Borges traduit de l'espagnol, loin de toute amertume , Philippe Labro nous fait partager son enthousiasme et son incorrigible amour de la vie.
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Rapport majoritaire

Il y a des personnages médiatiques s'adonnant à l'écrit qui vous attirent plus que d'autres. Patrick Poivre d'Arvor et Patrick Sébastien ne m'inspirent rien alors que Philippe Labro possède suffisamment de mystère pour me fasciner. Heureux hasard de la dilection dont l'arbitraire s'est confirmé par la lecture de Ma mère, cette inconnue. A ce sujet, les auteurs que l'on s'interdit de lire n'en disent-ils pas plus sur nos goûts littéraires que ceux que l'on s'autorise ?

Labro, en vieux patriarche du verbe, nous livre ici quelques lambeaux de ses souvenirs les plus marquants. de ses rencontres et de ses adorations, il constitue un texte cohérent pour la postérité, le témoignage d'un homme qui se fera plus grand au contact d'autres encore plus imposants. Et cela vous situe dans une famille, une coterie restreinte dont chaque membre arrose de son génie les autres branches de la fraternité.

Il fait le bilan d'une vie intellectuelle et culturelle motivée par la curiosité et le désir d'entreprendre, couche sur le papier le plus éclatant substrat de ses apprentissages.

Ultérieurement, je ne me fais pas d'illusions sur l'oeuvre de Labro dont je sais si peu de choses, celle-ci finira dans l'oubli par manque d'apport fondamental mais dans ses années d'entre deux où il culmine au crépuscule de son existence, il serait coupable pour le contemporain de ces derniers temps de ne pas faire l'effort de lire ses ultimes testaments.

Pour conclure, un très bon livre émaillé de citations de tous genres et de compte-rendus de ses côtoiements les plus pertinents avec des artistes dont j'ose penser que nous les apprécions tous.

D'une vie flamboyante et touche-à-tout, Labro reste lui-même ébahi comme un adolescent devant les océans qu'il a pu traverser et dont il nous délivre un rapport scrupuleux et soigné.

Sur ce, je vous laisse et j'emmène ma narration fantôme jusque dans mon sommeil.



Samuel d'Halescourt
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Les passions d'un touche-à-tout qui a frôlé la mort et connu deux déprimes. Il a beau faire, tout l'intéresse. Alors, il raconte, il cite, il avoue, il énumère ce qu'il emportera, de fausses listes à la Prévert. Entre deux anecdotes et de larges listes d'objets, de chansons et d'êtres aimés, apparaît une homme profond, qui dilue son intériorité dans un activisme débridé. Romain Gary lui dit dit un jour :
- Tu sais pourquoi tu fais autant de choses, tu t'agites autant ?
- Non.
- Parce que tu ne veux pas penser à la mort.
Philippe Labro a 85 ans. Il écrit encore et anime une émission de télévision. Il continue à récolter la matière brute d'une vie réécrite dans des livres publiés ou en attente d'écriture.
P.S. Quel beau portrait de Fabrice Luchini auquel il donna son premier rôle à seize ans.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Je n'aime vraiment pas l'idée d'une très longue critique mais je vais tenter,moi qui suis très synthétique.
Labro est un auteur que j'affectionne particulièrement et dont j'ai lu de nombreux ouvrages.
J'ai trouvé ce dernier plutôt léger et sensible sur bien des plans :comment écrire sur ce qui lui tient à coeur et sur les personnes célèbres qu'il a eu l'occasion de rencontrer et pour certains de connaître plus intimement.
J'aime votre univers M.Labro et continuerai de vous lire avec avidité.
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C'est un livre que l'on picore. On le prend, on le pose,et on le reprend avec un égal plaisir. Philippe Labro nous parle des gens qu'il a fréquentés ou qu'il admire. Ça va de Fabrice Luchini à Jean-Pierre Melville en passant par Jean-Louis Trintignant, Winston Churchill, Serge Gainsbourg, j'en passe et des meilleurs. Il y évoque également son Amérique chérie et mythique, son amour des femmes, ses accidents de parcours, ses peines, ses chagrins, ses parents, son frère adoré, le tout parsemé de belles citations qu'il a relevées tout au long de sa vie. Il y fait un très émouvant portrait de Romain Gary. Et il nous confie tout ce qu'il aimerait emporter avec lui au moment ultime de sa vie. En clair, un très joli témoignage, à savourer.
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Nage libre avec Philippe Labro. L'homme se dévoile dans les flots d'une vie riche mais pas forcément celle d'un long fleuve tranquille ; les courants bienveillants, les surprises en cascades mais aussi les turbulences du corps et de l'âme. Pour lui, mais principalement pour celles et ceux qui ont croisé sa route et qui ont semé des petits cailloux. Petits cailloux devenus grands et qui s'érigent en une montagne avec une avalanche de souvenirs qui, se transformant en encre, vont couler doucement dans les veines d'un livre qui semble palpiter dès qu'on le touche.

De confidences en confidences, d'anecdotes en anecdotes et… de citations en citations, Philippe Labro en parsèment tout le long de son récit et même le titre en est une. Mais le plus important est ce diaporama qui défile sur plusieurs décennies pour célébrer anonymes et personnages de renom, sans flagornerie aucune, juste raconter avec les images véhiculées par celui qui observe en tant que journaliste, réalisateur, écrivain. Avec à chaque fois quelque chose, pas forcément de Tennessee mais commençant avec les mêmes lettres : la tendresse.

Churchill, Chirac, De Gaulle, Giscard, Mitterrand pour les politiques, sans oublier les pages sur Dominique Baudis qui valent à elles seules tout le livre, bel hommage à un homme injustement livré aux chacals pour les affamés de vengeance et de militantisme nauséabond ; Hallyday, Trintignant, Luchini, Gainsbourg, Wolfe, Gary, Picasso pour les artistes ; et les inclassables comme Françoise Giroud ou l'Abbé Pierre, et tous les anonymes qui oeuvrent secrètement pour le bien de tous. Philippe Labro prend soin des infirmiers, du personnel hospitalier, des médecins qui chaque jour apportent une aube de lumière dans les crépuscules des destins.

Dans cette rivière de palabres, l'eau ayant remplacé l'arbre, une autre source jaillit ; celle de la musique, ou mieux, celle des musiques : rock, variété, jazz, classique, l'éclectisme d'une gamme allant de Mozart à Hallyday (après tout la date du 5 décembre les unis), de Beethoven à Cohen, jusqu'à une playlist finale qui ne demande qu'à être complétée. C'est toute l'énergie d'un Bob Dylan, la séduction d'un Franck Sinatra et la bienveillance d'un Claudio Abbado.

En refermant ce livre j'ai emporté des images de l'Ouest américain, du Quercy, de Paris ; des notes d'une symphonie ou d'un rock endiablé ; un tableau de Picasso et le regard d'un visiteur dans un musée ; le sourire d'une infirmière et la voix de Simone Veil ; les vers De La Fontaine et la magie de Luchini, le bruissement d'un journal et l'envolée d'un oiseau ; les acclamations d'un Paris libéré et l'assassinat de Kennedy ; les journées à broyer du noir et l'éclaircie d'un matin ; le temps qui passe et le temps des souvenirs… pour nager dans les flots de la vie, grimper sur les sommets de la culture, danser sur les joies du monde, penser à nos chers disparus et continuer à cueillir l'inattendu.

Borgiessement vôtre,
Lien : https://squirelito.blogspot...
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J'ai vraiment apprécié cette lecture. Une belle leçon d'optimisme. Philippe Labro y consigne tout ce qu'il « emporterait ». Ce sont donc des mots doux, des instants magiques, des moments poétiques, des anecdotes qui font que la vie est belle.
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J'ai beaucoup aimé le récit des expériences, des rencontres, des envies, des idéaux... Toute une vie, riche, racontée.
Par contre la surabondance de citations m'a parfois un peu ennuyée.
Un peu sur la retenue au départ, ce récit m'a malgré tout accroché.
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