Cet ouvrage d'
Yves Lacoste porte, à très juste titre, l'étiquette "d'incontournable" de la discipline géographique. Il y porte en effet à la fois des constatations épistémologiques sur la géographie du début des années 1970, tout en défendant une perspective engagée de cette pratique universitaire. C'est un projet aussi bien scientifique que civique qui est porté par Y. Lacoste alors : donner une nouvelle raison d'être à la géographie, notamment dans son cadre scolaire, en rappelant son importance pour comprendre politiquement et socialement les rapports entre les hommes et leurs espaces.
Aussi l'édition de 2012, augmentée de riches nouveaux textes de l'auteur, est d'un grand intérêt pour comprendre l'évolution du regard d'Y. Lacoste sur ses paroles et sa discipline. Cela permet de nuancer et d'approfondir son propos de façon très utile. C'est un petit peu une manière de réprimer la fougue et la hardiesse très perceptible de ces multiples exposés et thèses.
Parmi les principes défendus par Y. Lacoste, j'en retiendrai tout particulièrement un : celui de spatialité différentielle. le territoire n'est "habité" qu de façon multiforme par la population, et les dynamiques ne peuvent y être observées qu'avec une approche multiscalaire.
En somme "
La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre" est un grand ouvrage dont la solide réputation qu'il a acquis est toujours très justifiée. Il permet de se rendre bien compte que la géographie, qui n'est jamais neutre, est une science sociale incontournable pour comprendre le monde et son fonctionnement.