Lors d'un salon, il y a quelques mois, un auteur avec qui j'échangeais sur nos lectures, me conseilla d'aller à la rencontre de
Jake Lamar, un auteur de polar américain, installé en France depuis une trentaine d'années.
Bonne idée.
Je me suis régalé avec son
Viper's dream.
Un roman noir, polar à l'ancienne, digne des grands maîtres du genre.
Bienvenue à Harlem.
1961, Viper est mal barré, ça sent la fin... il se remémore...
En 1936, c'est là que débarque Clyde Morton, qui vient juste de quitter l'Alabama, la trompette de son père sous le bras et des rêves plein la tête.
Il va devenir un artiste adulé, il le sait.
C'est son oncle Wilton qui lui a dit.
Le voici donc à la conquête des clubs de jazz.
Première audition.
Le rêve s'envole.
Tu ne seras jamais jazzman, tu seras... balayeur...
Tu parles d'une descente.
Plus dure sera la chute.
Pourtant, à peine la blouse enfilée qu'il se retrouve déjà dans un autre costume, celui d'homme de main de l'un des pontes du monde de la nuit new-yorkaise.
Viper est né .
Petit caïd deviendra grand.
Autant aimé que craint.
Mieux vaut rester dans le rang, se faire discret, respecter les règles et c'est valable pour tout le monde, je dis bien...tout le monde.
Parce que, quand il faut remettre de l'ordre, comptez sur Viper et ses sbires, mais ne vous attendez pas à un excès de politesses, ce n'est pas le genre de la maison. C'est assez expéditif comme négociations.
D'ailleurs, qu'est-ce qu'il y a comme suicide dans leur entourage....
Il va vite grimper les échelons, se faire sa place dans le milieu.
Jusqu'à atteindre les sommets ?
J'ai aimé cette balade dans les nuits de Harlem, entre alcools et produits stupéfiants.
Au fil des pages j'ai croisé les artistes de l'époque, Charlie "Bird" Parker, Thelonious Monk,
John Coltrane ou
Miles Davis, entre autres (A noter que l'auteur, à la fin de son roman, glisse une playlist que les amoureux du jazz se plairont à écouter pendant leur lecture).
Lamar m'a fait entrer dans l'ambiance de ces clubs de jazz.
Je me suis glissé sur la banquette, aux côtés des protagonistes, et pendant qu'eux parlaient boulot, que la fumée libérait une odeur entêtante, que des jeunes femmes à la silhouette troublante proposaient leur charme à un public conquis, j'ai fermé les yeux et écouté le saxo de Bird ou la trompette de Miles...
Quant à Jake, il m'a réservé quelques surprises à la fin... c'est un malin, je ne l'ai pas vu venir.
"Wop bop a loo bop a lop bom bom !" Chantait Little Richard...