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EAN : 9782363710048
186 pages
Pierre-Guillaume de Roux Editions (07/04/2011)
3.81/5   8 notes
Résumé :
Cela peut arriver n'importe où. Dans le froid et la pluie d'hiver. Par une chaude après-midi d'été. En pleine ville. Au bord de la mer. Tout près d'un casino ou encore un jour de carnaval où tous déambulent, parfaitement méconnaissables...
Soudain quelqu'un vous bouscule et vous voilà nez à nez avec l'être qui a détruit votre existence: le rival qui vous a pris votre fiancée, le père qui ne vous a pas aimé, la maîtresse que vous avez rejetée. Vous brûlez d'en... >Voir plus
Que lire après Dieu s'amuseVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sont-ce les paysages belges, oscillant entre brouillard et pluie, est-ce l'humeur des gens qui aspirent à un je ne sais quoi de fantastique ou de magique dans leur quotidien, que la littérature du plat pays se soit traditionnellement tournée vers le merveilleux, le fantastique ou le réalisme magique.
Pour le premier, inutile de citer Maeterlinck, Rodenbach, Ghelderode, Jean Ray (j'arrête là pour ne pas vous fatiguer.) alors qu'à propos du réalisme magique nous n'avons qu'à mentionner Marie Gevers et plus encore son fils, Paul Willems mais aussi Johan Daisne ou Frans Hellens.
L'écriture de Michel Lambert se rattache décidément très subtilement à ce réalisme magique - subtilement parce que le magique effleure à peine le récit comme une survenue potentielle dans le fil de la narration. Si le quotidien reste la toile de fond de la prose de Lambert, il y a dans ce paysage souvent monotone quelques légères craquelures insuffisamment ouverte pour que se rende visible le surnaturel mais qui vous font penser que la magie est là quelque part comme un improbable hasard qui s'abat sur les personnages.
L'art de Michel Lambert est de travailler principalement la nouvelle ce qui lui permet de décrire l'instant sans s'étendre sur aucun détail, aucune explication et sans vraiment conclure son récit.
Nous sommes donc amenés à finir nous mêmes de courtes intrigues un peu perdus au milieu d'un paysage inquiétant sans route ni panneau indicateur.
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Merci à Babelio et aux Editons Pierre Guillaume de Roux pour la découverte de ce petit bijou !
Un magnifique recueil de nouvelles.

Dans la postface, Michel Lambert est présenté comme l'un des maîtres et théoricien de la "nouvelle instant" : le lecteur découvre un moment d'une vie, pas d'avant, pas d'après, beaucoup de "non-dit, d'ellipse, d'ambiguité". "Michel Lambert écrit comme un bavard condamné au silence" et lui-même compare la nouvelle à un iceberg ; le lecteur ne découvre qu'un tiers, les deux autres tiers connu de l'auteur demeure dans le non-dit.

Les neufs nouvelles de ce recueil sont construites sur ce schéma. Neufs vies qui basculent par le hasard d'une rencontre, ou d'un évènement, ou par la volonté d'un Dieu (auteur) qui s'amuse ! Mais le personnage principal de ces nouvelles qui revient comme un leitmotiv tout au long de ces neufs textes : le ciel. le ciel demeure symbolique de ce dieu qui s'amuse vers lequel les personnages lancent un regard, jettent un oeil, l'admirent, l'ignorent :

"Il leva les yeux au ciel. le ciel gardait sa hauteur, à croire qu'il ne voulait se mêler de rien, peut-être après tout en était-il incapable" (Un rêve)
"Au-dessus d'eux le ciel semblait toujours lointain toujours fermé sur mi-même. Pas un nuage, pas un avion. Aussi seul qu'eux, en définitive" (Un rêve)
"L'Audi a écrasé l'asphalte, on aurait dit, tant elle roulait vite, qu'elle allait s'envoler pour rejoindre l'horizon - alors elle déchirerait la toile du ciel, de la terre et du temps confondus..." (André)
"Bob regardait d'un air mélancolique le ciel qui se donnait aux premières lueurs du jour" (Marche triomphale)
"Le ciel perdait çà et là ses accents triomphants" (Les bruits de l'ascenseur)
"Le ciel. Il n'y avait plus de ciel" (Le nuage)
"Instinctivement Hugo leva les yeux au ciel. Mais il n'y avait plus de ciel. Rien qu'un nuage" (Le nuage)

Michel Lambert avec beaucoup d'empathie et de tendresse décrit des hommes et des femmes englués dans leur passé, se retrouvant face aux conséquences de milliers d'actes, de décisions, de paroles. C'est magnifiquement écrit. Je me précipite pour lire les autres recueils de Michel Lambert.
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Il est des genres littéraires qui restent pour moi un mystère et qui pourtant m'attirent inexplicablement. Les nouvelles en font partie. Mis à part quelques exceptions, j'ai toujours beaucoup de mal à sortir satisfaite de ce style de lecture, mais sans doute est-ce le but recherché par la plupart des auteurs. "Dieu s'amuse" est un recueil de nouvelles écrites par un auteur belge. Forte d'une première expérience positive avec Bernard Quiriny, je me suis plongée dans cette lecture pleine de confiance.

Et j'en suis ressortie intriguée et un peu sur ma faim comme souvent! Par contre j'ai adoré cette mélancolie, cette intemporalité distillée tout au long de ces tranches de vie écorchées. Traitez-moi de maso mais la mélancolie est une de mes émotions préférées, j'aime l'état dans laquelle elle me transporte! Je n'ai donc pas tout compris, certes, mais j'ai vraiment aimé lire ces histoires tantôt d'une banalité affligeante, tantôt nimbées d'un mystère et d'un romantisme qui chatouillent le corps des pieds à la tête.

Joli bonus à la fin du livre, une postface qui justement jette un bon coup d'éclairage sur ce que sont les nouvelles pour Michel Lambert, son but, sa façon de les construire et de laisser une part du travail à notre imagination. Une très belle découverte qui n'aurait jamais été faite sans Babelio, merci!
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Un recueil de nouvelles: "neuf nouvelles en forme de déambulations sur le thème des retrouvailles" nous dit le quatrième de couverture...
Des récits surprenants, des retrouvailles parfois laissées en point de suspension... Michel Lambert sait nous raconter de petites tranches de vie, d'une écriture ciselée qui fait mouche et m'a ravi.
A lire pour se laisser surprendre, entrainer...
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Dieu s'amuse est une merveille. Neuf nouvelles qui nous files entre les doigts, qui vous prenne, vous emmène et vous laisse tomber sur les fesses sans que vous ne le vouliez.

Michel Lambert, l'auteur de ces nouvelles a une plume qui m'a fait frissonner, voyager, vivre la vie de ses personnages qui nous sont pourtant si étranger. Il est donc question de nouvelles sur les rencontres mais pas les rencontres de tous les jours, c'est à propos de celles que l'on ne souhaite pas faire car elles sont là comme un poignard dans le dos à vous prendre par surprise et faire parfois ressortir en vous le pire. ( ex : André -> voir sur blog.)

Comment vous expliquer qu'avec la plume de Michel Lambert on peut pas s'ennuyer. Nous ne savons jamais comment ses personnages vont évoluer, les réactions qu'ils vont adopter. C'est juste passionnant, c'est enivrant.

Ce qui revient est aussi la communication qui est très importante mais souvent à sens unique, comme dans "Le jour du Rat mort" ou bien " Place de l'Ange". Des vies, des histoires, des passés, des amours qui se rencontrent ou se détachent. Des coups de poignards c'est bien ça que Michel Lambert nous met en scène et c'est génial.


Un auteur qui mérite d'être vraiment connu pour sa plume et son imagination. A lire !
Lien : http://illbooks.blogspot.fr/
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critiques presse (1)
Telerama
03 juillet 2013
Michel Lambert écrit comme un bavard condamné au silence, qui roule en boucle des pensées élégantes, terriblement justes.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Mais c'est plutôt là où quelque chose dérape que l'œuvre prend réellement sa dimension. Il faut y rechercher le désaccord, l'ambiguïté des sens- les significations bien sûr mais surtout et avant tout les sensations. L'étonnement, c'est ce moment où le regard et les autres sens achoppent. Il y a quelque chose qui cloche, immanquablement. Presque une discordance.
- extrait de la Postface de Nausicaa Dewez
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La nouvelle contemporaine n'a ni commencement ni fin, en ce sens qu'on ne sait rien du passé des personnages ni de leur devenir. L'enjeu lui-même n'est pas défini, il est souvent de l'ordre du secret. De surcroit, il ne se passe pas grand-chose, parfois rien, du moins en apparence. Peu d'événements donc, le personnage principal, la manière dont il évolue, constituant l'événement dominant. Tout se joue en un temps réduit, quelques minutes, quelques heures, une fraction de seconde.
- extrait de la Postface de Nausicaa Dewez
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Il aurait tant voulu trouver les mots justes, ceux qui consolent rien que parce qu'ils sont justes. Mais il ne les trouva pas. Comme il ne les avait pas trouvés avec Estelle, comme il redoutait de ne pas les trouver avec Quentin, comme vraisemblablement il ne les trouverait avec personne. Déjà avec lui-même, il n'y réussissait pas.
(p. 169)
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Il songea aussi aux autres passants, à ceux qui n'étaient pas déguisés, mais qui l'étaient quand même, tout le monde l'était, en cadre pressé, en mère de famille modèle, en maîtresse discrète.
En type qui tue le temps.
Et qui a peur.
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Bien que ce fût la matinée, des lumières apparaissaient aux fenêtres des bureaux, des bistrots, des boutiques qui venaient d'ouvrir. Mais en lui, j'en étais sûr, pas la moindre lueur. Sans doute aurait-il mieux faire de se soulager une fois pour toutes, deux doigts dans la bouche pour régurgiter ce qu'il n'avait jamais osé avouer à personne.
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