Laconiquement signé d'un Y suivi d'un point, cet ouvrage est paru, à la librairie Payot et Cie, en 1917, alors que la première guerre mondiale faisait encore rage.
C'est un roman épistolaire, un roman maritime, un texte engagé et audacieux.
Il aurait pu s'intituler :
"Réflexions d'un jeune officier de quart de la "Marmar".
Car l'auteur de ces lettres se glisse dans la peau d'un jeune marin de commerce.
Il raconte l'odyssée de son bâtiment, "le Pamir", sur un ton faussement candide, demandant même au destinataire de son courrier de lui envoyer quelques livres afin d'en connaître un peu plus sur l'histoire maritime française.
Le pivot du livre est le pacha du "Pamir", Fourgues, un vieux loup de mer au caractère assez court, à qui on ne la fait pas mais dont le bon sens est rarement mis en défaut.
Cet ouvrage peut-être lu, aujourd'hui, à plusieurs niveaux.
Le récit de l'odyssée du "Pamir" et de son équipage est passionnant.
Mais derrière ce récit maritime, bien ficelé, se cache une certaine révolte de la part de l'auteur.
Cette révolte ne semble pas dirigée vers la guerre elle même, ni envers ses causes mais plutôt vers l'état-major de la Marine Nationale à qui l'auteur reproche son incompétence.
"Dans cette guerre navale, dit-il, il y a les jeunes qui font le turbin, tout comme les navires marchands, mais ça ne compte pas.
Et puis il y a les légumes qui se tiennent tous ensembles, pourvu que chacun gagne du galon, de la solde ou des décorations".
L'accusation est grave et hardie en 1917 mais le propos est étayé et solide.
Le "Pamir" ne possède pas même une T.S.F.
Il n'est même pas seulement armé d'un malheureux tromblon pour se défendre des sous-marins allemands qui ont entamé une guerre navale totale dont les autorités françaises et la censure nient encore l'existence.
L'auteur expose sa vision des forces en présence.
Il prévoit, il préconise, l'abandon des gros bâtiments, des croiseurs et des cuirassés.
Il prédit la guerre des convois et la lutte anti sous-marine.
Si l'Histoire est faite aussi par les petites gens, elle est racontée ici de belle façon.
Y. signe, ici, une oeuvre forte et vivante dont l'épilogue tragique est annoncé dans le titre.
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Eh bien ! mon vieux, j'ai jadis embarqué sur le "Pamir" des chevaux, des boeufs, des cochons et des ânes, mais je te recommande les mulets si tu veux de la distraction.
Ils n'ont que quatre pattes, mais on dirait bien qu'ils en ont vingt-cinq.
Quand on leur passe les sangles sous le ventre, ils commencent à renifler et à ruer ; quand on met en marche les treuils et qu'ils sont hissés en l'air, ils sont tellement ahuris qu'ils ne disent rien ; ils se contentent de lâcher tout leur crottin à cause de la pression du ventre, mais on voit qu'ils se réservent pour tout à l'heure, rien qu'à l'astuce de leur regard et à leur souffle haletant, et quand ils arrivent sur le pont et que la sangle ne les serre plus, ils se mettent à danser, à courir et à lancer leurs sabots partout où ils voient un visage humain, et ce n'est pas rigolo.
Nous avons failli être éborgnés cent fois, parce qu'il cent mulets.
L'un a tant gigoté qu'il a sauté par dessus bord ; il savait nager, il a fichu le camp à terre et quelles que soient ses aventures, le "Pamir" ne l'a pas trimballé à Salonique....
Coup de roulis
La Chorale et l'Orchestre Lyrique de la RTF sous la direction de Marcel CARIVEN interprètent "Coup de roulis", livret d'Albert WILLEMETZ d'après le
roman de
Maurice LARROUY,
musique de André MESSAGER.
Distribution :
- Lina DACHARY : Béatrice
- Claudine COLLART : Sola Myrrhis
- Gaston REY : Puy Pradal
- Dominique TIRMONT : Gerville
- Aimé DONIAT : Kermao
- Jacques PRUVOST : Pinson
- Pierre...