Bon, le Kremlin attendra, c'est d'un autre mage dont je viens vous parler, bien moins connu, mais intrinsèquement un homme plus intéressant, double nominé au prix Nobel de la paix. Ne comptez pas sur moi, pour vous résumer l'autobiographie d'Ervin Laszlo, je me contenterai de vous donner une clé de lecture pour ce récent grimoire que j'ai reçu par ce que d'aucuns qualifient de hasard d'une masse critique dont je remercie Babelio et les éditions mama. Pour être honnête, dans ma sélection je l'avais placé en petit outsider. J'aime laisser les algorithmes babeliens opérer leurs choix surprenants dans lesquels il me plait, à moi, d'espérer une synchronicité. Alors bien que réfractaire par nature aux biographies, ... "Juste voir et surtout recevoir" comme je le mentionnais dans un cours poème évocateur de cet état de réceptivité profitable aux cadeaux de la vie.
D'Ervin Laszlo je vous dévoilerai une qualité de première importance qui transparaît indéniable dans son témoignage de vie : c'est un grand intuitif libérant sa pensée à l'instar d'
Albert Einstein dans son parcours de physicien. En cela tient la clé de lecture indispensable à une bonne interprétation. Un grand intuitif a une compréhension instantanée et complète d'une "réalité" complexe, transformé par une "vérité" jusque là ignorée ; ce n'est qu'ensuite qu'il examine par une pensée arborescente les conséquences de cette révélation dans différents domaines d'application. Ainsi donc la quête de sens mentionnée est ici tout sauf un laborieux cheminement volontaire : elle est élucidation, rationalisation, verbalisation à postériori de la matérialisation soudainement consciente d'une pensée.
Voilà pourquoi j'étais parti sur une contre argumentation de ce titre potentiellement trompeur. La vague cherche-t-elle un sens à sa course ? Et l'océan sillonné par ces profondes énergies ondulatoires en a-t-il conscience ? Pourtant se laissant traverser, sans un effort, tous deux façonnent le monde. Or je suis la vague et je suis l'océan. Ainsi suis-je, et être est suffisant à devenir ce que je suis, en pleine confiance. Notre univers peut être comparé à une simple cellule du
corps humain, animal, végétal, minéral ; soit une cellule d'un
corps cosmique fruit de "l'ADN" de ce dernier.
"C'est peut-être précisément ce que nous propose
Ervin Laszlo : l'occasion, enfin, de réunir les différentes visions actuelles du monde par un langage fondé sur la science. La science quantique jette un pont entre la physique et la métaphysique, et les sciences naturelles s'enrichissent d'un nouveau domaine : la science de la conscience." Frederick Tsao p.189
J'aurai les mêmes reproches que ceux déjà adressé pour l'autobiographie d'
Irvin Yalom, lui aussi intuitif et ouvrant les champs de la conscience par une approche multidisciplinaire, et je suis d'ailleurs un peu surpris qu'ils n'ont pas l'air de se côtoyer. Mon désagrément s'est amplifié à la moitié du bouquin avec la lecture des commentaires pour la plupart parfaitement superfétatoires de quatorze personnalités fréquentées par l'auteur qui recèlent une grande part de congratulations manièrées et d'autopromotion. J'aurais de loin préféré que l'auteur utilise cet espace pour approfondir certains concepts à peine esquissés ici, mais de nombreux autres ouvrages écrits ou co-écrits par
Ervin Laszlo les explore en détails.
Je terminerai par deux belles pensées prises à la volée que j'aimerais associer fût-ce pour m'en rappeler.
"Nous sommes le monde, nous fonctionnons comme le monde, mais nous semblons l'avoir oublié. Il faudrait remettre le monde et la nature dans nos pensées."
Michel Serres
"Toute la vie d'un homme se résume à une suite de moments présents. Si l'on comprend parfaitement ce qu'est le moment présent, il n'y a rien d'autre à faire et rien d'autre à poursuivre." La reine Elisabeth de Belgique
Et par la magnifique chanson d'un groupe belge lui aussi injustement méconnu : Rope dancer.
https://www.youtube.com/watch?v=LOQQ_sMZ1As