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3,5

sur 384 notes
Intriguée et même fascinée jusqu'à l'obsession par la "petite danseuse" qu'a sculptée Degas, Camille Laurens en a fait un sujet d'étude aboutissant à ce récit réaliste et touchant, qui nous entraîne dans les coulisses de l'Opéra dans les années 1880.
Nous découvrons le triste revers de la médaille :
"S'il peint quelquefois des spectacles, la plupart de ses toiles représentent l'envers du décor : le labeur harassant des répétitions, le corps déformé et fourbu sous l'effort, le visage tendu, flou carrément coupé pour laisser toute la place aux jambes, aux bras." Et ceci sans compter le trafic sordide entre les petites filles et les vieux nantis.
L'auteure précise ainsi sa démarche :
"J'ai pensé qu'il me fallait réunir tout ce qu'on savait d'elle, tout ce qu'on avait appris de source sûre, sans le recours de l'imagination ou des conjectures généralisantes. Car ce n'était pas la vie d'un petit rat ou d'un jeune modèle à la fin du XIXe siècle que je voulais connaître, c'était la sienne".
Evidemment, j'ai été sensible au triste destin de cette enfant mais j'ai trouvé le travail de Camille Laurens trop intellectualisé, si bien qu'elle n'a pas réussi à me toucher vraiment.
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C'est une sculpture célèbre de Edgar Degas.
C'était aussi une jeune fille, petit rat à l'Opéra, travaillant ses entrechats et prenant la pose pour nourrir sa famille.
Ce récit est en trois parties : la place de la statue dans les courants artistiques de l'époque, le sculpteur, Marie la danseuse.
C'est passionnant : la contextualisation de l'environnement, qu'il soit littéraire, pictural ou sociétal, permet d'expliquer l'accueil négatif de l'oeuvre lors de l'exposition en galerie en 1881 qui bien sûr diffère de ce que l'on peut aujourd'hui ressentir en observant La petite danseuse de quatorze ans.
C'est intelligent : l'autrice ne nous brosse pas la biographie de l'artiste mais dépeint l'homme, ses traits de caractères, ses particularités physiques, la nature de son mode de pensée à travers, notamment, des extraits de sa correspondance.
C'est touchant : on ne sait rien ou si peu de cette jeune fille issue d'un milieu très modeste. Pourtant, Camille Laurens arrive à l'incarner à travers ses recherches, son imagination, sa compassion.
Un petit livre que je n'attendais pas, une merveille de savoir et de style.
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Qui connaît Marie Geneviève van Goethem, cadette d'une famille belge très pauvre installée à Paris ? Personne. Tout le monde. Au moins tous ceux qui ont un jour vu la sculpture d'Egdar Degas, cette fameuse Petite danseuse en cire qui a fait scandale au Salon des Indépendants lors de sa présentation. Largement défendue et admirée par Joris-Karl Huysmans – ce qui n'est pas étonnant, connaissant le bonhomme –, cette oeuvre a déchaîné les passions et souvent la haine. « Il s'agit bien pour Degas, avec cette sculpture, de susciter un étonnement, un choc salutaire qui ouvrent la conscience du spectateur en lui présentant non une oeuvre élégante destinée à flatter son goût esthétique, mais le drame d'une société, auquel il contribue. » (p. 61) Largement décriée et moquée, elle s'est entourée de mystère : Degas l'a longtemps soustraite aux regards et la petite statue de cire n'a été redécouverte qu'après la mort de l'artiste.

Derrière cette oeuvre, il y a le modèle, petite danseuse de 14 ans. « L'âge du modèle crée une autre sorte de tension ou d'incertitude entre l'enfant et la femme, l'innocence et la sensualité, qui fascine l'artiste. » (p. 91) Entre deux cours à l'Opéra de Paris, posait pour des artistes, dont Edgar Degas. La jeune Marie, comme ses soeurs, ne danse pas pour le plaisir : c'est un métier imposé par leur mère, une vie de souffrance et de répétitions interminables. « Dans les années 1880, elle dansait comme petit rat de l'Opéra de Paris, et ce qui fait souvent rêver nos petites filles n'était pas un rêve pour elle, pas l'âge heureux de notre jeunesse. » (p. 9) Souvent absente de l'Opéra, Marie finit par en être exclue et sa trace disparaît peu après. Qu'est devenue celle qui a donné son image à l'une des plus célèbres sculptures d'Edgar Degas ? « Savait-elle, quand elle posait dans son atelier, que grâce à lui elle mourrait moins que les autres petites filles ? » (p. 10) Que reste-t-il de Marie ? Dans quelle mesure subsiste-t-elle dans la statue ? Fascinée par l'oeuvre de Degas, Camille Laurens s'est prise d'intérêt pour la gamine, sa jeunesse et son histoire. C'est une façon de la faire revivre, de la libérer de l'étreinte de cire dans laquelle l'artiste l'a figée. « À force d'être modelée par le désir et la vision de Degas, n'avait-elle plus qu'à s'effacer ? » (p. 144)

Je n'ai jamais beaucoup apprécié cette sculpture : d'Edgar Degas, je préfère les peintures. J'ai cependant été profondément émue par ce texte qui célèbre la volatilité de la jeunesse, parfois conservée, voire emprisonnée dans une gangue de cire ou de bronze. Camille Laurens propose aussi un regard sur une époque que l'on a un peu tendance à fantasmer : or, les coulisses de l'Opéra étaient de sordides espaces où les mères vendaient plus ou moins leurs filles dans l'espoir de la gloire. La petite danseuse de quatorze ans m'a donné envie de revoir les toiles de Degas, mais aussi d'assister (enfin) à un ballet à l'Opéra de Paris.
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Jusqu'à la lecture de cet essai, jamais je ne m'étais posée la question sur qui était le modèle de cette petite danseuse de quatorze ans d'un artiste reconnu en son temps, ce fut donc l'occasion pour moi de découvrir l'oeuvre et le contexte historique de sa présentation au public, et quelle découverte !!!

Dire que j'imaginais que les petits rats de l'époque étaient considérés de la même manière qu'aujourd'hui, quelle naïveté et ignorance de ma part et quelle horreur et calvaire pour toutes ces petites ou jeunes filles. Une vie de labeur, une perte d'innocence orchestrée par la main de celles qui auraient du les protéger ! Petites filles devenues objets de désir pour des bourgeois pouvant être leurs pères voire leurs grand-pères ! Petite danseuse grandie trop vite devenue modèle pour assouvir l'obsession d'argent et d'une vie meilleure de sa mère.


Marie, toi le modèle de cette danseuse, comment aurais-tu pu deviner que ta statue provoquerait un tel scandale ? Degas s'en doutait-il et le souhaitait-il ?

Cette position de repos d'une danseuse avec ce visage relevé vers le spectateur ou le voyeur, attitude de défi ou de réflexion vers le monde ? Degas l'a pensé tout comme sa volonté de la faire en cire pour qu'elle reste malléable. Mais le public bourgeois refuse de reconnaitre le sort de ces petits rats, de ces "marcheuses" et préfère cherche les aspects physiques qui font de toi une future criminelle comme le veut la criminologie de l'époque.


Mais, Marie qui étais-tu ? Qu'est-tu devenue ? Nous n'en saurons jamais rien car tu as disparu. Je te souhaite que tu ai vécu une vie meilleure que celle qui semblait se dessiner mais je n'y crois pas trop. Pourtant tu es désormais éternelle associée à cette sculpture devenue immensément célèbre et l'on peut te voir dans le monde entier.

Je remercie Babelio et Folio de m'avoir permis de découvrir l'histoire de la création de la petite danseuse de quatorze ans. Voici un magnifique essai sur une statue mondialement connue mais dont finalement l'histoire reste peu connue et le modèle encore plus. Si Camille Laurens n'est pas parvenue à découvrir le destin de Marie, elle est parvenue à me dévoiler un pan de l'histoire de cette sculpture et de la société de l'époque. 

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Nous connaissons tous la célèbre oeuvre de Degas, cette petite enfant en tutu qu'on peut admirer dans plusieurs musées aux quatre coins de la planète. Mais que savons-nous vraiment de l'histoire derrière l'oeuvre? Certains auteurs et cinéastes ont imaginé la vie de la petite danseuse, Marie van Goethem, en romançant plus ou moins les nombreuses zones d'ombres laissées par le temps passé. Ici, Camille Laurens se détache de cette longue tradition et choisit le style de la non-fiction pour explorer, archives et témoignages écrits à l'appui, les relations entre l'artiste et son modèle, la perception de l'oeuvre lors de sa première exposition de l'oeuvre en 1881, l'intention de Degas lorsqu'il l'a réalisée et, plus largement, le contexte socio-économique riche d'informations pour interpréter cette oeuvre.
Oeuvre controversée, La petite danseuse de quatorze ans reste encore aujourd'hui un mystère : quel message voulait faire passer Edgar Degas lorsqu'il l'a réalisée? Comme le démontre très bien Camille Laurens avec son analyse détaillée, chaque élément de cette oeuvre, du choix de la matière à la posture de l'enfant, prête à confusion, peut être interprété d'une manière et de la façon contraire. Symbole des théories racistes de l'époque ou critique ouverte de l'état dévergondé de la société bourgeoise? Nul ne le sait vraiment.
C'est seulement dans la troisième partie du livre que Camille Laurens revient sur l'histoire personnelle de la petite danseuse, pour essayer de comprendre qui elle était, et ce qu'elle est devenue après avoir été figée dans la cire. Marie van Goethem, née à Paris de parents belges, « vendue » à l'Opéra de Paris par sa mère pour nourrir la famille, et puis finalement expulsée de l'Opéra à cause de ses absences répétées, n'a rien des gentilles petites ballerines qui nous font rêver dans L'Âge heureux. Elle disparait des registres de l'état civil français après son expulsion de l'Opéra, nul ne sait quand elle est décédée, où et comment.
C'est dans cette troisième partie que Camille Laurens lie son destin à celui de la petite danseuse, en rapprochant son histoire personnelle de ce que le petit rat a vécu, et en retrouvant la trace de sa grand-mère, née à la même époque, et dans un milieu similaire. Elle nous parle aussi de son goût pour la danse, elle qui a dû arrêter quand elle était petite alors qu'elle rêvait d'intégrer l'Opéra de Paris. Une anecdote de vie qui semble bien familière à mes oreilles, moi qui ait dû arrêter la danse après plus de quinze ans, faute d'avoir des genoux assez solides. Mais la danse reste, pour Camille Laurens et pour moi, un art unique qui continuera toujours de nous captiver et de nous émerveiller.
Livre inclassable, entre l'essai et le récit, voire même quelques lignes d'autobiographie, La petite danseuse de quatorze ans instruit, sensibilise, démystifie et fait réfléchir, c'est passionnant.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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"Qu'est ce qui compte le plus, la toile ou le modèle, l'art ou la nature ? L'oeuvre nous console-t-elle de la vie ?" Passionnante question et point de départ de la minutieuse quête de Camille Laurens tombée en amour pour la fameuse sculpture de Degas et bien déterminée à retracer le parcours de la jeune fille qui à l'époque posa pour le peintre.

Avec cette enquête, l'auteur nous offre à la fois un éclairage passionnant sur l'histoire de cette oeuvre d'art admirée dans le monde entier, le contexte de l'époque et les circonstances de sa réalisation mais également une réflexion intelligente sur le sens de l'art, les motivations de l'artiste et la façon dont le public le reçoit. Ce qui en fait une lecture à la fois plaisante et instructive.

On apprend ainsi que lors de sa première exposition au public, cette sculpture a suscité un tollé d'incompréhension voire de dégoût. Comme souvent en cette période charnière pour les mouvements artistique, la seconde moitié du 19ème siècle la nouveauté, la modernité dérangent et affolent. La matière première utilisée par Degas, les traits de la jeune fille, les vêtements qui habillent la statue, tout est sujet à controverse, à commentaires désagréables et à interprétations plus que douteuses. Matière fascinante pour Camille Laurens qui interroge ainsi les réelles motivations du peintre qui déclarait : "L'Art n'est pas ce que vous voyez mais ce que vous faites voir aux autres" et nous brosse le portrait d'un artiste volontiers provocateur mais pas forcément conscient de toutes les répercussions de ses actes.

Notamment sur la vie de la petite Marie van Goethem, née dans une famille belge installée à Paris pour tenter de fuir la misère. Pour les fillettes pauvres de l'époque, entrer à l'Opéra de Paris en tant que petit rat permettait de se nourrir et, qui sait, en cas de talent de poursuivre une carrière de danseuse. Là aussi, l'éclairage apporté par Camille Laurens révèle toute l'ambiguïté et le sordide de la situation de ces filles, poussées par leurs mères jusqu'à ce que l'on peut qualifier de la prostitution ; comment qualifier autrement les habitudes des messieurs de la bonne société de s'offrir "leur danseuse" expression passée à la postérité mais dont on entrevoit ici toutes les réalités. Pour Marie, poser pour Degas est a priori une chance : elle est mieux payée pour un travail moins fastidieux. Mais qu'en a-t-il été réellement ? Pourquoi les traces de la jeune fille, renvoyée de l'Opéra à cause de ses absences trop fréquentes disparaissent-elles subitement ?

L'enquête de Camille Laurens est passionnante pour ce qu'elle dit de l'époque (et notamment le parallèle qu'elle ose entre le travail de ces petits rats et celui d'autres enfants, de nos jours) mais aussi pour l'humanité qu'elle redonne à celle qui n'est plus que La petite danseuse, une oeuvre certes célèbre mais faite uniquement de résine et de tissu sur laquelle se posent des millions de paire d'yeux sans jamais songer au modèle qui lui a prêté ses traits. S'y ajoute une réelle émotion née de l'implication personnelle de l'auteure qui découvre au fil de ses recherches de plus en plus de liens entre Marie et elle.

J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre le récit de Camille Laurens et j'avoue que cette lecture va certainement influer sur ma façon de regarder une oeuvre d'art à l'avenir. Et pas seulement les petites danseuses.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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La petite danseuse de quatorze ans de Camille Laurens est un ouvrage que j'ai pu lire grâce au site Net Galley et aux éditions Stock, que je remercie :)
J'aime découvrir ainsi les romans de la rentrée littéraire en avant première, c'est un réel plaisir pour la grande lectrice que je suis.
La petite danseuse de quatorze ans est un ouvrage intéressant, même si j'ai été étonnée car ce n'est pas réellement un roman, c'est plus un essai. Je m'attendait à un roman autour de la sculpture de Degas, et en fait on a ici un essai.
Malgré ma surprise, j'ai beaucoup aimé cet ouvrage. Différent de ce que j'attendait certes, mais très intéressant, il nous permet d'apprendre un tas de choses et j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure :)
C'est un bon ouvrage de la rentrée littéraire, et je lui mets avec plaisir quatre étoiles.
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J'aurais Camille Laurens en face de moi (si j'arrivais à faire taire l'idée que toute question posée par moi, sera forcément mauvaise voire stupide) je lui demanderais comment lui est venue l'idée de ce livre ou comment est né un intérêt tel pour la danseuse de Degas.
À travers cette célèbre oeuvre de l'artiste (que je serais allée voir à Orsay après avoir fini ce roman si j'habitais à Paris), Camille Laurens nous plonge dans un Paris qui nous paraît bien éloigné de l'actuel. Elle nous apprend comment cette sculpture si admirée et connue aujourd'hui a été reçue lors de son exposition au salon des Indépendants en 1881. Mais surtout elle se penche sur la vie de celle qui a servi de modèle et nous entraîne dans les coulisses de l'opéra de Paris.
💪 le super pouvoir de la petite danseuse de quatorze ans ? 💪
Camille Laurens redonne vie à une sculpture de cire avec tellement de vigueur qu,'elle confie avoir eu du mal à dire adieu à son personnage.. Peut être parce que celui ci a réellement existé.
Original et stimulant !
♦️ de Camille Laurens, j' avais également beaucoup aimé Celle que vous croyez et j' ai maintenant très envie de lire Dans ces bras là. Vous connaissez cette auteure ?
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Ce n'est pas un roman mais un récit. Je vous embarque pour un véritable documentaire sur l'artiste.

Pourquoi "La petite danseuse de quatorze ans" ? Dès les premières pages, l'auteure nous dit sa passion pour cette sculpture et sa collection de copies en tous formats et tous matériaux. Elle va partir de cette création pour élargir son champ à l'intégralité de l'oeuvre de l'artiste.

Pourquoi une sculpture ? Comme vous peut-être, je connaissais le peintre impressionniste Edgar DEGAS mais je ne savais pas qu'il s'était adonné à d'autres arts. Il souhaitait en réalité accéder à la 3ème dimension, aller plus loin dans l'approche du corps.

Parisien, adepte des spectacles de l'Opéra Garnier, Edgar DEGAS a trouvé assez naturellement son inspiration auprès des danseuses. Mais ce n'est pas tant la beauté des corps qui l'a attiré. Edgar DEGAS fait partie de ces artistes qui font un pas de côté, qui ne se laissent pas instrumentaliser par une époque, une mode, un mouvement. Non, Edgar DEGAS est en quelque sorte un marginal dans la profession, il est célibataire, il ne couche pas avec ses muses...

Avec cette sculpture, Edgar DEGAS a voulu dénoncer la condition des danseuses, ces petits êtres cueillis presque au berceau auprès de mères vivant dans la pauvreté pour lesquelles le corps de leurs filles compte bien peu quand il s'agit de se nourrir. Edgar DEGAS a choisi de représenter la laideur pour montrer à quel point les corps de ces enfants sont fatigués prématurément. Quand elles ne dansent pas, elles se prostituent...

Edgar DEGAS a voulu surprendre le public avec cette oeuvre, générer une prise de conscience de la société autour de la condition des petits rats de l'institution. Il montre ô combien cette dénomination représente bien la vie de ces enfants condamnées, en dehors de la scène, à vivre dans des coulisses infestées d'hommes aux comportements de porcs avides de plaisirs sexuels.

C'est un parti pris par l'artiste, totalement assumé, qui va s'exprimer jusque dans le choix du matériau, la cire.

Nous sommes à la fin du XIXème siècle, le Musée Grévin de Paris vient d'ouvrir, Edgar DEGAS décide d'utiliser cette matière pour sa création. Ainsi, "La petite danseuse de quatorze ans" n'entrera dans aucune catégorie artistique de l'époque, il lui donnera une dimension unique.

Camille LAURENS en profite pour retracer l'ambiance du quartier de Pigalle dans lequel Edgar DEGAS a toujours habité et décrire l'euphorie artistique du moment, une véritable révélation.

Elle tire le fil de cette sculpture, dans ce récit très documenté, pour embrasser l'oeuvre de DEGAS dans son intégralité. Elle donne à voir la philosophie générale de l'artiste, sa vision de l'art.

En refermant le livre, je me sens subitement frustrée de ne pouvoir aller plus loin. Mais c'est sans compter sur la programmation du Musée d'Orsay qui accueille actuellement l'exposition "Degas danse dessin. Un hommage à Degas avec Paul Valéry."

C'est jusqu'au 25 février 2018. Une belle invitation, non ?
Lien : http://tlivrestarts.over-blo..
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La petite danseuse m'a permis de découvrir le monde des petits rats de l'Opéra au 19ème bien éloigné de ce que j'aurais pu imaginer! "Ce que montre Degas,en effet, ce n'est pas la danseuse mythique, c'est la travailleuse ordinaire;pas l'idole sous les feux de la rampe,mais la besogneuse de l'ombre,une fois les quinquets mouchés;pas l'objet de divertissement et de plaisir,mais le sujet aux prises avec la sinistre réalité".Les recherches minutieuses de C.L pour saisir l'intention de Degas dans la création de cette oeuvre nous apprennent beaucoup sur les mentalités de cette époque, sur les pseudos sciences qui enfermaient les individus dans des catégories en fonction de leur morphologie.Elles nous renseignent aussi sur la place des filles dans les milieux populaires.C'est un ouvrage interessant, parfois émouvant mais qui apporte certaines longueurs.
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