Le titre de ce roman me paraissait rafraîchissant par ce temps de canicule. Erreur : il fait bouillir le cerveau.
Pour commencer, ce livre n'est pas précédé d'une préface, ni d'un prologue, mais d'un AVERTISSEMENT. Vous voilà prévenus.
Le très talentueux traducteur
Régis Boyer nous avertit d'emblée que "s'il est un livre qui exige une, non pas double ou triple, mais multiple lecture, c'est bien l'étrange et fascinant roman que voici."
Il est étrange, sans conteste.
Pourtant, l'intrigue de départ parait simple : un jeune théologien est nommé représentant de l'évêque (nommé au sens propre comme au figuré: "Repréve") pour aller au pied du glacier Snaefellsjökull enquêter sur l'état du christianisme. En effet, des bruits courent sur Sera Jon, le pasteur de la paroisse. Repréve (dit aussi "le soussigné", car il est le narrateur) arrive donc à Jökull, armé d'un magnétophone.
Et à partir de là, tout part en sucette.
Dans les notes et enregistrements du narrateur, vous trouverez un rapport d'inspection sur l'église à la porte clouée, des montagnes de gâteaux, des chevaux à ferrer, des allusions aux sagas et
contes populaires d'Islande, des "Dits de...", des observations de mouettes et la destruction créatrice de Shiva.
Et un businessman cherchant à communiquer avec la Voie lactée.
Et Ua, une femme-saumon.
On a donc une sorte de fable théologique qui nous perd un peu lorsqu'on n'a pas les références, mais qui, lue aux premier et second degrés, est tout à fait ubuesque et réjouissante.
Challenge Globe-Trotter (Islande)
Challenge Nobel
LC thématique de juillet 2022 : "Les prénoms, saison 2"