Petit bouquin de cent vingt pages qui nous plonge au début du XIV siècle dans le coeur historique et renaissance de Lyon. Peut on le qualifier de littérature? Pas vraiment car on apprend que ce petit ouvrage a été créé pour agrémenter la visite proposée par l'Office de Tourisme et des Congrès de la ville de Lyon, un «complément et un enrichissement» nous dit-on. Comme tout ouvrage à vocation ornemental et publicitaire il ne possède pas plus de qualités littéraires intrinsèques qu'un prospecteur bien qu'il soit plus étoffé et plutôt agréable à lire.
Toutefois on peut apprécier a volonté de ce guide-conférencier professionnel de faire aimer la ville de Lyon en racontant des histoires romancées : un conteur historique pour veillées bien que le sujet fasse dresser les cheveux sur la tête. Il ne faut donc pas trop en demander mais
Le Breton n'a pas à rougir de sa prose.
le contenu est présenté sous forme de fantastique et de littérature policière de la renaissance. Les aspects sociaux, urbanistiques et topographiques (construction d'une cathédrale) y sont développés de manière succincte. Pas de lourdeurs :la narration est axée sur l'aspect fantastique des gargouilles (grotesques) et le clergé (d'ailleurs un diacre fait penser à frère Malachie personnage de «au nom de la rose» ainsi que l'ambiance mystérieuse, concoctions et poisons.
Pour un gone comme moi qui suit né à Lyon et ai vécu dans ce quartier et donc en connaît toutes les traboules, ruelles et vieilles bâtisses avant que celles-ci ne soient restaurées et accaparées par des organismes de luxe ( l'état du quartier en 1965 ressemblait plus certainement au quartier du XIV siècle toutes proportions gardées que ce quartier devenu gentry et aseptisé d'aujourd'hui) le compte n'y est pas . J'ai eu du mal à reconnaître les lieux.
Mais le Breton a bien fait son travail de promoteur en situant les actions dans des rues de renom notamment la « montée du Gourguillon » fief de Guignol et le périmètre de la cathédrale
L'aspect politique, la rivalité entre la Maison de Savoie et
Le Roy des Français est aussi succincte mais elle a le mérite d'être claire.
Le Breton a privilégié l'histoire humaine des personnages
Donc un petit ouvrage récréatif léger et agréable qui ne prend pas la tête.