Nicolas le Breton possède une plume pour le moins efficace et soignée et, si au départ j'ai eu du mal à entrer dans son style particulier, je ne m'en suis pas moins laissée happer par sa machinerie narrative. Je ne saurais pas trop expliquer ni le pourquoi ni le comment de cette difficulté car lorsque j'ai relu certains passages au hasard, tout coulait. Son phrasé colle délicieusement à l'époque mise en scène et la justesse et la précision de ses mots recherchés est très fine. Pourtant, quelque chose jouait mal et ça me désolais car je voyais bien que je tenais là quelque chose de bon.
Dans ce premier volet, nous suivons les aventures de Louis Lépine – oui, oui le fameux du concours – préfet de police à la retraite (67 balais au moment de l'histoire) qui se voit embarquer dans une affaire bien au-delà d'une simple histoire de malfrats enfin coincés. Mais alors bien, bien, bien au-delà…
Je vais être assez directe, j'ai rapidement pris en grippe (bon c'est un peu exagéré, mais pas loin) le personnage principal. Problématique n'est-ce pas ? Encore que, ce n'est pas parce qu'un personnage est principal qu'on doit forcément l'aimer et l'apprécier. Il faut qu'il soit intéressant, ce qui est différent… et pour le coup le cas.
ien évidemment comment parler de ce roman sans mentionner le substrat historique et la manière dont l'auteur tord l'Histoire. Oui j'ai bien écrit ça, moi la râleuse et la chieuse par excellence, celle qui crache et qui feule quand un auteur ose s'approcher de trop près à l'Histoire et en faire n'importe quoi (bon c'est généralement avec la mythologie que je grogne car j'évite des lires des romans historiques justement pour éviter de criser pour un détail « à la con » alors que je suis plongée dans l'histoire ce qui me gâche tout mon plaisir). Pourquoi ?
De un, parce que c'est le but de l'uchronie, genre/boite/tiroir comme vous voulez dans lequel se range en partie l'ouvrage, que de dévier de l'Histoire pour en créer une nouvelle. Donc à partir de ce moment là, je n'ai plus de problème.
De deux, parce que pour avoir longuement écouter l'auteur à propos de son livre, je sais qu'il ne sort rien au hasard mais qu'il a fait de très longues recherches.
Les âmes envolées roman steampunk ? Oui bien sur. Les dirigeables, ballons, aérostats ainsi qu'un certain esthétisme de machineries, mécaniques, inventions et tutti quanti ne laissent aucun doute quant à la couleur de l'ouvrage. Toutefois, si je devais coller une étiquette ce serait celle de l'aventure et de l'action. Il n'y a pas vraiment de temps morts pour les personnages et donc pour le lecteur qui est toujours entraîné ici puis là et un peu de partout. C'est sans doute pour cela d'ailleurs que je l'ai lu aussi rapidement.
J'ai vraiment adoré voyager avec les personnages car
Nicolas le Breton nous fait quand même faire un sacré tour du monde en ballon. Paris, les fonds de la Seine, l'Inde, l'Himalaya, les Alpes, Ypres…. J'avoue qu'entre le passage du sous-marin complètement vernesque et celui de Shangri-La que je dirais tintinesque je ne sais pas trop lequel à ma préférence.
Bien évidement vous me saupoudrez tout ça de sociétés secrètes (pour le coup la Société de Thulé), forces obscures, alchimies et pouvoirs avec lesquels il ne faudrait pas trop faire joujou.
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