Le roman s'articule autour d'un personnage tout en nuances et ambiguïté. le jeune Marc Verney est fascinant.
D'abord, il s'interroge sur sa propre foi et sa spiritualité. Autour de lui gravitent un évêque déchu et un séminariste désespéré qui cherchent encore leur place dans l'institution catholique.
Ensuite, il assume ses orientations et ses goûts, Marc nourrit une passion littéraire pour des auteurs politiquement incorrects comme Montherland ou
Drieu La Rochelle. Sa fascination est troublante et réjouissante. Son entourage est masculin, du golden boy d'avant le choc pétrolier au peintre maudit, en passant par l'oncle prodigue et dissimulé. C'est la peinture d'une certaine masculinité dans laquelle le Guillou ose mêler religion et "garçonnie".
Marc déambule dans un Paris en pleine métamorphose, alors que des quartiers entiers disparaissent pour faire place à des projets modernes qui engloutissent l'âme parisienne. Dans ce chaos, subsiste le café d'Orgueil qui rassemble une clientèle aussi étrange qu'éclectique. Et Marc est breton, rennais précisément. L'auteur décrit superbement la campagne de l'Ille et Vilaine et surtout les côtes tourmentées du sombre Finistère.
Enfin, Marc est un écrivain en devenir, un romancier qui se cherche. C'est toujours fascinant quand un auteur est mis en abîme. L'écriture est remarquable, quoiqu'académique. Il est rare, dans les romans contemporains, que les auteurs soignent à ce point leur style. Celui de le Guillou est velouté, élaboré et digeste. A lire sans préjugé, c'est un roman qui sort des cases.
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