Car on sent chez de Gaulle la longue fréquentation des latins,de leur solide charpente syntaxique, des maîtres du théâtre classique, des rhéteurs funèbres, de Chateaubriand et de Vigny. Et pourtant de Gaulle a un style qui n'est pas le seul fait de la cadence, de la hauteur ou de la matière qu'il brasse, mais qui tient à une énergie, une clarté, une sûreté, celles de celui qui pose les évènements devant l'Histoire.Chaque fois, l'acteur donne sa version des faits, la seule, la vraie, il ne saurait y en avoir d'autres, c'est cela l'écriture politique, une manière de fixer la vérité.
L'autre écriture, celle qui naît dans la froideur humide de Marly et de prolongera pendant des heures dans le belvédère silencieux de Colombey, est fille de la mélancolie et du silence. Elle n'a plus de prise sur les choses. Elle n'est pas destinée à être mise en bouche et proférée. Elle est comme une macération muette, la quête d'un décompte juste, elle vise à retrouver dans le brouillard des impressions la ligne nette de se qui est advenu.
https://www.laprocure.com/product/1495062/le-guillou-philippe-brest-de-brume-et-de-feu
Brest, de brume et feu
Philippe le Guillou
Éditions Gallimard
©Philippe le Guillou pour la librairie La Procure
Animation par Mathilde, libraire à La Procure de Paris