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EAN : 9782253937722
160 pages
Le Livre de Poche (23/08/2023)
3.43/5   44 notes
Résumé :
Les jambes arquées dans la moquette, Christian se contemple du haut de ses quarante-sept ans dans la glace de l'armoire normande. Il gonfle le torse, étirant l'espadon sur son plastron. Moulé par le néoprène, il s'inquiète du col conquérant qui comprime la base de sa gorge puis fait des ronds avec ses coudes. Le voilà domestiqué par la chaleur et l'odeur, encore plus irrésistible que celle d'une bagnole neuve.
Il sourit. Dans son fuselage noir, il en oublie p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman est inspiré d'un fait divers. Un couple a comparu au tribunal pour “violences conjugales réciproques”.
La cause de leurs bagarres était l'addiction du mari à sa combinaison de plongée qu'il portait jour et nuit.

La réalité dépasse parfois la fiction, en tout cas elle inspire Félix Lemaître.
Christian, animateur de supermarchés au prénom et au métier anachroniques selon la quatrième de couverture, revêt une combinaison de plongée suite à son licenciement parce que sa vie prend désormais l'eau.
Il se met en apnée face à l'absurdité et à la brutalité du monde qui l'entoure.
Et les images qui découlent de cette situation nous font sourire, comme celle de ses enjambées en pingouin parce que contraintes par la combinaison.

L'auteur nous livre des descriptions et des dialogues si croustillants (cf citations) sur la relation à sa femme et à son fils, sur les chasseurs, sur François Valéry, sur les beaufs, sur “n'oubliez pas les paroles”, sur les mots grossiers, les petites frappes… que j'aurais eu envie de tout noter en citations afin de partager l'intégralité de ce court roman.


Une histoire farfelue, délicieusement loufoque dans le style ; ce récit m'a un peu rappelé John Fante qui serait servi par l'ambiance des films de Gustave de Kervern et Benoît Delépine.

J'ai aimé ce style génialement non-sens, original à souhait, fait d'un humour dépressif, une révélation de langage.
En fait, j'ai découvert une façon d'écrire que j'aimerais être mienne, provocatrice, fantasque et jouissive.

Ce premier roman est une friandise saugrenue.
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Il est des livres que l'on vous recommande, alors vous vous forcez un peu pour les remonter en haut de votre PAL;
Vous l'entamez sans enthousiasme, vous demandant s'il est fait pour vous, un peu dépitée de ne pas l'apprécier comme attendu ...

Quel est cet énergumène qui a 42 ans, frais licencié, vous fait une crise existentielle.
Et quelle crise !

Pour cela, il revêt une combinaison de plongée avec palmes (genre otarie) qui va lui coller à la peau et au cerveau ; va chambouler sa vie et tout son monde.

Loufoque à souhait !

Il a fallu que je m'accroche , arrivée à la moitié du livre me suis concentrée pour comprendre, enfin, cette écriture très spéciale, ce délire foutraque.

p.194 Christian fait son auto critique
Il se délite complètement en se plongeant dans l'eau saumâtre et ne laissant que son visage de "pleutre" affleurer à la surface de l'eau.

Piquant, délirant, loufoque, d'aucun diront brillant !

Ai-je aimé ?

Je m'interroge encore en refermant le livre sur une fin pour le moins inattendue.
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« La Combinaison» est ce que l'on pourrait appeler un Objet Littéraire Non Identifié .
Premier roman de Félix Lemaître , il frappe par la truculence de son esprit , par ses personnages frappadingues mais aussi par quelques saillies bien vues .

On fait la connaissance avec Christian , un quarantenaire, animateur de supermarché, aussi compétent à faire l'article d'un saucisson de pays bio à des ménagères de plus de cinquante ans qu'un déodorant bon marché à des « djeuns » pré pubères.
Mais voilà , la grande distribution 2.0 est passée par là. le métier de Christian est considéré comme “has been” par son employeur qui le renvoie dans ses pénates se morfondre contre l'injustice sociale , cette soit disante reprise économique qui le laisse lui au point mort et ces foutues nouvelles technologies qui remplacent peu à peu l'humain. Christian tombe alors dans une profonde dépression car le chômage c'est pas son truc à lui . Fini, envolé , ses rêves de soleil, son voyage en Guadeloupe pour lequel il économise avec sa femme Claire depuis des mois , les palmes au pied pour un baptême de plongée dans une eau à 28°. Dur retour à la réalité dans cette petite ville de Picardie, son ciel désespérément gris et les émanations des usines de betteraves à sucre en bonus. Alors c'est en combinaison de plongée qu'il va renaître de ses cendres Christian, un nouvel être mi-poisson mi-homme , le début d'une renaissance , d'une apnée salvatrice ou la fin des haricots…

Difficile de ne pas faire fonctionner les zygomatiques à plein régime à la lecture de ce roman décapant. L'auteur s'en donne à coeur joie pour décortiquer ce microcosme un brin caricatural cuisiné avec une grosse louchée d'humour noir et régressif. Et Christian n'est sans doute pas le plus étrange ni le plus farfelu de la bande.
Vous découvrirez donc une belle brochette de personnages , sans ordre particulier d'apparence dans le livre : un duo de chasseurs en livrée du dimanche , un jeune caïd de récré, une bourgeoise cheffe de meute féminine qui a remplacé les rendez-vous Tupperware par des démonstrations de godemichets, un ado en plein doute existentiel, une épouse dépassée par les événements ou deux loubards en mal de mauvais coups. À Beaufland, Christian est peut-être au final celui qui sonne le moins toc, celui qui va jusqu'au bout de son délire . Qui l'en blâmerait ?



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Une lecture légère mais terriblement addictive, d'ailleurs si l'un de vous peut m'aider à zipper la fermeture XXL de ma nouvelle combi, ca me permettrait de surfer sur la vague de la rentrée littéraire qui chlingue de plus en plus l'opé commerciale opportuniste et qui à mon grand regret, noie dans une parution outrageusement gargantuesque, ces petites fortunes de mer qui tireront un ricanement averti à chaque passage devant la bibliothèque.


La combinaison. 7mm de néoprène de qualité supérieure, vous garantissant une peau galbée un dad'bod' de quadra sur le retour complètement raffermi, dites Adieu à cette pouncho grotesque que votre collègue vous tapote le matin en vous lançant un « Alors enceint de combien déjà 6 ou 7 mois ? » A la poubelle les bretelles martyrisées par un surpoids latent, vous allez pouvoir vous resservir en vin rouge et saucisse car vos poignées d'amour seront bien masquées par cette nouvelle peau qui vous garantira confort et aisance en interieur ou exterieur! Vous n'aurez plus à craindre le froid quand la morue tirera la couverture à elle pour éviter de congeler.

Voilà le genre de soupe que notre héros Christian aurait pu vendre, armé d'un micro, dans les rayons de GMS… si sa quarantaine galopante ne le plaçait pas sur le banc des futurs canassons bons pour la boucherie.

Alors le voilà acquéreur de cette nouvelle peau,

Une bonne combar' c'est cool, ca tient chaud, c'est aussi galère à mettre qu'a enlever du coup notre héros ne la quittera plus. Carapace réconfortante, nid moite et douillet, armure contre le fatalisme de cette société caca-pipi-taliste et des regards pleins de jugement qu'elle créée à tour de bras.

Ceci-dit Madame ne rêve peut-être pas de partager le lit conjugal avec un mari qui à la couleur et l'odeur d'un phoque…

Vous visez le topo ? Bin ne ricanez pas trop car l'auteur s'est inspiré d'un fait divers réel et d'un temps confiné pour écrire ce roman complètement foutraque et déjanté.

Ramassis de réparties croustillantes et de comparaisons aussi mijotées que notre héros dans sa combar' de compet' si le début commence tranquille, c'est comme la cuisson du riz, c'est pas parce qu'on attaque à froid qu'il faut pisser dans la combi. Ca va monter vite et fort jusqu'à un final turbulent.

Ne vous laissez pas berner par le flegme et l'apparence nonchalante de Félix Lemaître (cf. la vidéo sur sa fiche), cet auteur a plus d'une punchline dans sa besace et il les sème à tout-va dans ce petit roman social plein de sagacité et de rouerie.

J'ai eu l'impression de lire un petit mix d'Orelsan et de Benoît Philippon avec l'acuité d'un Franz Bartelt et l'audace d'un Florent Oiseau.

Complètement en kiff avec ce style d'écriture téméraire, fanatique de ce verbe créatif à la street-cred' ravageuse, j'imagine mal faire une lecture plus actuelle de la vacuité de notre monde qui part en vrille contée avec une attitude aussi insolente que sarcastique.
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Sous couvert d'une écriture moderne et populaire (peut-être un peu trop parfois), F. Lemaitre nous livre une critique à peine voilée de l'absurdité du monde : quitte à être licencié, quitte à déprimer, autant se revêtir d'une combinaison de plongée pour se protéger sans doute d'une société qui part a volo. Loufoque mais acerbe. Premier roman osé, original, et réussi.
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critiques presse (1)
Lexpress
12 octobre 2021
Un premier roman original de plus en plus remarqué en cette rentrée. A raison : très contemporain, il conjugue satire sociale et crise existentielle inédite d'une plume aussi caustique que punchy, où l'absurde côtoie le tragique façon polar.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
C’est un assortiment de jouets pour adultes que ‘l’ambassadrice” est en train de sortir de sa mallette et d’agencer sur la table en chêne. De l’aérodynamique, du phallique, de l’animalier, du sexe à pile et de l’appendice doté du Bluetooth et rechargeable en USB. Cette réunion Tupperware 2.0, c’est la nouvelle idée de Nelly pour consolider son leadership et étendre son empire jusqu’aux petites lèvres des femmes de Saint-Fossé… la colporteuse d’orgasmes a quasiment terminé son installation, elle aligne les flacons de poudre de corps comestible : coco, vanille, mangue, chèvrefeuille. l’excitation monte d’un cran. La paille des chaises rustiques grince, une Marlboro est allumée à la fenêtre, les chips de légumes et les oeufs de lompe se font génocider. La vendeuse ajuste son chemisier. Son gloss cerise effet 3D articule :
Sachez qu’un sex toy ne remplace pas un homme… Mais il peut lui faire de la concurrence!
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Au milieu de la verdure détrempée, deux fusils ballottent leur crosse sur des dos kaki. Le double canon de droite, c’est François Valérie. Oui il sait. Comme la nuque la plus soyeuse du disco français. Avec un i et un e, pas un y, nuance. Nuance dont tout le monde se pignole. Merci papa, merci maman, ça n'aurait pas été du luxe d’allumer son poste pour vérifier que le patronyme n’était pas squatté par un ringard. Être toute sa traité comme une sous -marque alors que c’est ce vieux blond l’imposteur, c’est un destin placé sous le signe de l’injustice. Parce que le vrai nom du roi du col pelle à tarte à face de meringue, c’est Jean-Louis Mougeot..
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Claire, elle a, “N’oubliez pas les paroles” Un cadre sup taillade “Quand la musique est bonne” sur France 2 tandis qu’elle débite des tomates cerises sur la planche à découper. Dans la salle à manger, elle profite de son nouveau doudou. Quoi de plus rassurant que les tubes inoffensifs de la variété française de son enfance et des gens qui chantent plus mal qu’elle ? Nagui son pelage d’épagneul et ses rides de sourire. Elle ne voit pas qu’il est piégé comme Bill Murray dans "Un jour sans fin”. Son festival de la marmotte, c’est d’être coincé avec des zicos de kermesse grimés en boules disco.
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- Manon ?
- Mais si, la petite que j’ai levé au Bugatti.
- La blonde au gros pétard ?
- Non, la brune aux beaux petits seins.
- La MILF aux lèvres en zodiac ?
- Non, la latina en poom poom short.
- La nana aux avant-bras de loup-garou ?
- Non, la belette au ventre de gymnaste.
- Ah, la louloute qui a un œil qui vote Mélenchon.
- Ouais, la fille qui a un léger strabisme.
- C’est pas bien grave. Déjà parce qu'elle n’aurait vu que la moitié de ta face de rat…
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Christian a les narines qui palpitent. Il veut la disperser cette nuée de mouche. Comme une vache bat de la queue, il fait claquer dans l’air : “laissez-moi seul, putain de merde !”
Du vulgaire, il y en a parfois en ponctuation dans cette famille. les putain, bordel ou merde évacuent les frustrations à l’occasion. Réservés aux adultes, quelques connards ou poufiasses s’invitent, furieux, pour débiner les absents, du collègue pénible au politique.
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Video de Félix Lemaître (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Félix Lemaître
 Félix Lemaître vous parle aujourd'hui de son premier roman « La Combinaison », et vous dévoile toutes ses inspirations, ses anecdotes, ses influences, et bien plus encore... !
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