Une lecture légère mais terriblement addictive, d'ailleurs si l'un de vous peut m'aider à zipper la fermeture XXL de ma nouvelle combi, ca me permettrait de surfer sur la vague de la rentrée littéraire qui chlingue de plus en plus l'opé commerciale opportuniste et qui à mon grand regret, noie dans une parution outrageusement gargantuesque, ces petites fortunes de mer qui tireront un ricanement averti à chaque passage devant la bibliothèque.
La combinaison. 7mm de néoprène de qualité supérieure, vous garantissant une peau galbée un dad'bod' de quadra sur le retour complètement raffermi, dites Adieu à cette pouncho grotesque que votre collègue vous tapote le matin en vous lançant un « Alors enceint de combien déjà 6 ou 7 mois ? » A la poubelle les bretelles martyrisées par un surpoids latent, vous allez pouvoir vous resservir en vin rouge et saucisse car vos poignées d'amour seront bien masquées par cette nouvelle peau qui vous garantira confort et aisance en interieur ou exterieur! Vous n'aurez plus à craindre le froid quand la morue tirera la couverture à elle pour éviter de congeler.
Voilà le genre de soupe que notre héros Christian aurait pu vendre, armé d'un micro, dans les rayons de GMS… si sa quarantaine galopante ne le plaçait pas sur le banc des futurs canassons bons pour la boucherie.
Alors le voilà acquéreur de cette nouvelle peau,
Une bonne combar' c'est cool, ca tient chaud, c'est aussi galère à mettre qu'a enlever du coup notre héros ne la quittera plus. Carapace réconfortante, nid moite et douillet, armure contre le fatalisme de cette société caca-pipi-taliste et des regards pleins de jugement qu'elle créée à tour de bras.
Ceci-dit Madame ne rêve peut-être pas de partager le lit conjugal avec un mari qui à la couleur et l'odeur d'un phoque…
Vous visez le topo ? Bin ne ricanez pas trop car l'auteur s'est inspiré d'un fait divers réel et d'un temps confiné pour écrire ce roman complètement foutraque et déjanté.
Ramassis de réparties croustillantes et de comparaisons aussi mijotées que notre héros dans sa combar' de compet' si le début commence tranquille, c'est comme la cuisson du riz, c'est pas parce qu'on attaque à froid qu'il faut pisser dans la combi. Ca va monter vite et fort jusqu'à un final turbulent.
Ne vous laissez pas berner par le flegme et l'apparence nonchalante de
Félix Lemaître (cf. la vidéo sur sa fiche), cet auteur a plus d'une punchline dans sa besace et il les sème à tout-va dans ce petit roman social plein de sagacité et de rouerie.
J'ai eu l'impression de lire un petit mix d'Orelsan et de
Benoît Philippon avec l'acuité d'un
Franz Bartelt et l'audace d'un
Florent Oiseau.
Complètement en kiff avec ce style d'écriture téméraire, fanatique de ce verbe créatif à la street-cred' ravageuse, j'imagine mal faire une lecture plus actuelle de la vacuité de notre monde qui part en vrille contée avec une attitude aussi insolente que sarcastique.