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EAN : 9782234095977
200 pages
Stock (03/04/2024)
3.67/5   6 notes
Résumé :
«  La zone Antarctique a beau avoir été cartographiée, mesurée, sondée comme un désert, une jungle ou des fonds marins, nous oublions tout pour entrer dans le socle de la Terre, là où finit la géographie et où commence une certaine histoire, celle de la création du monde.  »  Épuisée par le rythme infernal de la vie parisienne, Jennifer Lesieur décide de quitter son  open space  et une certaine société hyperconnectée. Poussée par un besoin impérieux de dépaysement t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jennifer Lesieur, une jeune journaliste, épuisée par une vie trop trépidante et stressante parisienne embarque sur un bateau de croisière pour l'Antarctique .
Ce récit concerne en fait deux voyages effectués à quelques mois d'intervalle résumés en un seul .

Nous avons droit aux différentes descriptions de la vie à bord du bateau, de la diversité des nationalités de l'équipage ainsi que celles des passagers , des occupations proposées , de sa cabine , de l'équipement pour les sorties ...
J'avoue ne pas avoir été intéressée par ces passages ressemblant parfois à une notice touristique vantant les mérites de cette compagnie même si il y a un humour certain , une malice derrière certains propos .

Jennifer Lesieur rapporte aussi les différentes explorations vers ce continent, expéditions souvent dramatiques laissant beaucoup de morts en chemin et de désillusions mais parfois couronnées de succès et de belles aventures, ce n'est pas le cas des ravages de la chasse à la baleine .
Ces parties sont bien documentées .

Les différentes sorties sont détaillées avec souvent l'histoire des iles et des terres abordées.
La découverte des colonies de manchots , des baleines, des phoques est un choc émotionnel .

Les conditions météos dans cette partie extrême du monde sont souvent capricieuses avec des brouillards fréquents empêchant observations ou sorties.

"L'Antarctique, c'est aussi cela : accepter de ne rien voir et en retirer de la grâce ".

Chapeau pour le bain dans une eau à moins de 1 degré !

Bien sûr , le changement climatique et ses désordres et dégâts évidents , en particulier sur les différentes espèces de manchots sont abordés .

"C'est ici, sur la péninsule Antarctique, que le réchauffement climatique est le plus rapide, visible et impactant. La faune crève de chaud, et le sourire se crispe en voyant les poussins papous haleter sous leur chaud duvet "

"Le dilemme du tourisme polaire " est d'ailleurs le titre d'un chapitre : la journaliste se pose et pose la question ... de devenir "ambassadeur de ce continent " est-il suffisant comme justificatif ?

On comprend aisément ce qui a séduit , ou plutôt ce qui a imprimé une marque indélébile à ces voyageurs privilégiés ... Il y a une fascination pour ces paysages, pour l'ambiance et , chose plus surprenante pour la musique qui émane de la contemplation .

Alors, je pars ou pas ?
La réponse est évidente et n'a pas variée après la lecture de ce récit, je ne verrai pas l'Antarctique , je ne veux pas rajouter mes petits pas d'humain à ce sanctuaire si fragile , je continuerai à rêver de ces contrées et à espérer un électrochoc de nos consciences devant l'avancée du péril climatique .

Je remercie NetGalley et les Éditions Stock .

#AntarcticaBlues #NetGalleyFrance
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J'ai beaucoup apprécié ce voyage immobile avec Jennifer Lesieur! le rythme doux et contemplatif de sa croisière en Antarctique, le bon dosage entre l'expression des sentiments, la découverte de l'histoire et de l'exploration de ce continent si hostile, et les portraits animaux et humains croqués ça et là... Tout m'a transportée et dépaysée.

Au fil d'une réflexion et d'un cheminement aussi personnel et intime qu'universel, la narratrice rend compte aussi bien de la fascination incroyable qu'exerce l'immensité blanche et immaculée, que des risques que lui fait courir l'humanité. Que ce soit par cette forme de tourisme - même encore limité - comme par les actions pourtant si lointaines de nos sociétés, dont les répercussions sont de plus en plus visibles, et dramatiques.

Le blanc, le noir ; deux facettes indispensables pour comprendre à la fois l'inestimable valeur de ces terres hostiles et préservées, et la menace qu'on leur fait courir en voulant se les approprier. Un récit court, mais captivant, qui nous embarque!
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Jennifer Lesieur quitte son job pour vivre un rêve fou, découvrir l'Antarctique.
L'aventure commence sur le bateau qui l'emmène dans
un pays de blancheur, de grand froid et de silence entrecoupé par les cris des animaux et les hurlements du vent.
Le tout servi par une plume à la précision quasi photographique.
Un dépaysement total.
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Suite à un burn out, la narratrice (l'auteur elle même) décide de se plonger dans un tout autre environnement, loin de toute civilisation humaine et loin de la modernité.
Elle embarque pour une croisière dans les mers du sud, en dessous du 60e parallèle, direction l'Antarctique à bord d'un bateau, le MS Fram.
Plus qu'un roman et plus que le récit de la croisière dans les terres australes, cet ouvrage nous apprend l'histoire des baleiniers et des explorateurs (dont James Cook et Shakleton) qui ont découvert et cartographié cet immense étendue, nous en décrit la faune (baleines, manchots, phoques, éléphants de mer) qui l'habite, nous sensibilise aux effets du dérèglement climatique sur un écosystème très préservé et très fragile. Il nous initie à l'histoire, la géographie, la vie dans les Falklands, la Géorgie du Sud et bien sûr la péninsule Antartique. C'est enfin le récit d'un parcours initiatique vécu par l'auteur au cours de son voyage.
J'avais déjà lu un roman de Jennifer Lesieur, qui racontait son l'adolescence d'une jeune fille à Tahiti.
Je recommande chaudement (si j'ose dire) la lecture d'Antartica blues.

« Quitter son propre monde, ses structures, c'est convenance, et toute une aventure aujourd'hui. Une audace éveillant, les méfiances. Se détourne-t-on brusquement des hiérarchies, des réseaux sociaux, et on vous traite de réactionnaire avant de vous oublier. (…) À bord de ce bateau où je me sens à ma place, à chaque seconde, je trouve une autre forme de liberté. »
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Tout d'abord, un grand merci à Net Galley et aux éditions Stock pour cette belle découverte. Ce roman n'est pas que le récit de deux voyages (regroupés en un seul) effectués par l'autrice. Au fur et à mesure de cette lecture, on apprend l'histoire des explorateurs qui ont découvert cet immense continent glacé, l'ont décrit et cartographié. Jennifer Lesieur nous raconte leurs aventures, mais elle décrit aussi la vie des chasseurs et des baleiniers qui ont contribué à détruire une partie de la faune. Elle peint avec précision les animaux qui y survivent, manchots, éléphants de mer, baleines à bosse, phoques… On prend conscience qu'ils souffrent du réchauffement climatique et que leur survie est menacée.
Si, au long de ce livre, on voit le cheminement intérieur suivi par l'autrice, on est bien obligé de se poser la question de cette forme de tourisme.
Pour ma part, ma première réaction a été de me dire qu'un tel voyage m'intéresserait. Puis, j'ai réfléchi : il y a non seulement la croisière en elle-même, mais le voyage en avion vers Ushuaïa, l'équipement approprié pour affronter des températures très basses, équipement qui ne servira plus par la suite… le bilan carbone n'est pas bon ! de plus aucune mission ne m'attend en Antarctique.
Aussi, c'est décidé, je n'irai pas. Mais je pourrai rêver à ces grandes étendues enneigées vierges de toute pollution humaine, à ces eaux limpides et fraîches, à ces grands icebergs qui dérivent lentement, à cette faune à admirer et à préserver.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
p. 99 :
« …insuffler cet élan qui nous pousse à nous jeter dans l'eau, à nous rouler dans la neige, à courir sur une ligne droite, à grimper des pentes pour le seul plaisir de les dégringoler ensuite. À élire la nature comme domicile permanent, et plus seulement comme lieu de vacances quatre semaines par an. Comme ils semblent loin, les horaires chronophages, les entretiens d'évaluation où l'on estime votre valeur d'un trait de stylo, les demandes d'augmentation chaque fois promises pour l'année suivante et chaque fois reportées, les parodies de gouvernement fantôme pour lequel on n’a pas voté. La pression sociale tue les nerfs des âmes sensées. Rousseau et Flaubert avaient quitté la tragi-comédie humaine pour s'enfermer dans leur ermitage respectif et se consacrer, enfin, à l'écriture, en compagnie des mousses et des insectes. Grand bien leur fasse ! Ce n'était pas mon but, du moins, pas pour la vie d'ermite. Je sentais que je voulais être à la source des histoires qui naissent, plutôt que de réduire celles collectées par d'autres. Par un glissement identique, je ne voulais plus lire des récits d'aventure, mais pister leur origine. Je ne voulais plus souffrir de carence, ni intellectuelle ni sanguine. je voulais par-dessus tout retrouver ce qui m'avait fait vibrer dès mes premiers pas dans mon métier : la rencontre de l'autre, les grandeurs du dehors prises en pleine figure, le sentiment d'être diffractée, partout et nulle part au même moment, pour engloutir le moindre atome du vivant, du différent, de l'effrayant parfois. transformer en acte créateur cette révolte intérieure. »
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p. 80
« Si chaque réveil en mer est une bénédiction, ouvrir l'œil face à la Géorgie du Sud est une élévation. Une main divine a dû empoigner un fragment des Alpes et le jeter là, en plein cœur de l'Atlantique Sud. Ces pics enneigés, hauts de 2 000 mètres à quelques flocons prêts, semblent plonger directement dans une mer scintillante. Aborder l'île par Fortuna Bay, c'est entrer dans un tableau impressionniste : plus on s'approche de son rivage, plus les aplats de matière colorée deviennent distincts. À travers les jumelles, de petits pions blancs bougent sur une bande vert foncé… Les manchots royaux deviennent une réalité. »
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« De son ultime exploit, Shackleton ramena bien peu de choses matérielles et bien des certitudes qui échapperaient aux cartésiens, mais pas à ceux qui ont vécu l'Antarctique : “ Nous avions pénétré le placage extérieur des choses. Nous avions souffert et triomphé, rampant par terre en cherchant à saisir la gloire, grandissant au contact de l'immensité. Nous avions vu Dieu dans sa splendeur, entendu la voix de la Nature. Nous avions touché l'âme humaine dépouillée de tout artifice” (L’Odyssée de l’Endurance, Libretto, p. 215). »
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