Peter Pan, tome 6 : Destins

Regardez attentivement la couverture. Vous voyez un petit personnage féminin ailé, que vous imaginez être Clochette, qui vous regarde droit dans les yeux, le visage partiellement dans l'ombre. Cette image provoque des sensations contradictoires, des ondes d'affection liées au côté « chou » de ce que l'on a connu dans le dessin animé de Disney, mais aussi un vague tremblement d'inquiétude qui vous descend le long de la colonne vertébrale.
Voilà résumé tout l'attrait de ce tome qui conclut de manière grandiose cette remarquable série.

Toute la force de ce tome tient en quelques cases, d'une prodigieuse cruauté, à tel point que j'en ai jeté l'album de l'autre côté du lit à cette vue. C'était un déroulement tout à fait inacceptable, qui m'a donné le vertige.

Puis tout retombe. Car nous sommes sur l'île des enfants perdus, où le souvenir s'efface comme emporté par la marée. Pratique, cela simplifie l'établissement du lien de continuité avec l'histoire de Peter Pan originelle. Mais la marée n'atteint pas la mémoire du lecteur qui reste scotché. En ce qui me concerne l'image est marquée au fer rouge dans ma mémoire et ne disparaîtra que lorsque les racines de pissenlit désagrègeront mes neurones.

On retourne tout de même faire un tour à Londres, où un certain Jack the Ripper joue des coudes pour se faire une place dans cette histoire.
Bah, tout ça n'a plus d'importance après… la scène.

Un explosif cocktail de comédie, d'enfance et d'horreurs infinies.
Une sacrée BD.

Destins apporte un point final à l'adaptation des aventures de Peter Pan proposée par Régis Loisel. Sans avoir lu l'oeuvre originale, il est difficile de se faire une idée sur le dénouement… et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est étrange.

Edité quatorze années après la parution de Londres, cet album est particulier. Autant les dessins restent égaux à eux-mêmes et nous transportent dans un autre monde (le pays imaginaire et ses créatures enchantées) ou dans d'entre-temps (le Londres de 1888), autant le scénario est, osons-le terme, décevant.

La première partie de l'album réserve de belles surprises il faut bien le reconnaître. Tout particulièrement le comportement d'un personnage central qui aura un impact déterminant sur le destin de deux autres personnages particulièrement attachants. Même si nous sommes ici dans un conte pour adulte, cette orientation est franchement… choquante et déroutante.

Hélas, la suite n'est clairement pas à la hauteur. La destinée d'un personnage directement impacté par cette orientation est finalement sacrifiée avec une piste facile. Et ce personnage n'est pas le seul. La plupart des personnages suivent ainsi cette dynamique. L'oubli dont semblent souffrir les habitants de l'île est ainsi mis à profit de manière fort commode.
L'explication serait à chercher ailleurs : l'auteur aurait-il été victime de cette malédiction de l'oubli ? Ou ne savait-il plus comment s'en sortir ? Avec un million de lecteur, il est difficile de lui trouver des circonstances atténuantes.

Les choix faits par les personnages, sont également pour le moins curieux. A la moindre difficulté, la solution semble être celle de la facilité… Facilité scénaristique oblige, de nombreux pans de l'histoire sont clairement mis de côté, de nombreuses questions sont laissées sans réponse : quid du trésor, des pirates, des indiens ? Les albums précédents (notamment Crochet) avaient laissées de nombreuses portes ouvertes… et les voilà demeurant ouvertes, oubliées…

La frustration étant à son comble, elle efface toutes les pistes qui ont été suivies ici.

Ce final est franchement décevant. A lui seul, il parvient à amoindrir l'intérêt que l'on porter à cette série. Dommage !

Les adeptes me reprocheront sans doute de n'avoir rien compris. Dans ce cas, je plaiderai coupable… Quelle fin décevante ! Et dire que certains ont dû attendre plus d'une décennie pour la lire….

Superbe série, revisitée à la sauce « Loisel ». C'est-à-dire, plus noire que l'histoire originale de Sir James Mathew Barrie, et dédié aux adolescents, à partir de 14 ans, et adultes. Mais le fil conducteur est bel et bien là.

Les dessins sont très beaux, détaillés et expressifs. Au début de l'histoire, on se trouve à Londres, où la misère sévit, aussi bien pour les adultes que pour les enfants.

Peter Pan fait partie des misérables mais, au contact de Monsieur Kundal, il gardera à jamais son âme d'enfance.

« Je ne veux pas grandir ! Jamais.
Alors préserve-toi du « grand gourmand ».
Le grand gourmand ?
C'est le temps , fiston !... le temps ! »

C'est d'ailleurs pour cela que la fée Clochette le choisira pour défendre son île du monstrueux Capitaine Crochet.

Et de fil en aiguille, l'histoire se déroule, avec bien des surprises, bonnes ou mauvaises, qui s'achèveront sur… à vous de l'imaginer ! Mystère, magie, féerie, joies et peines, crimes et cruauté - et oui ! c'est le monde de Loisel, Notre monde - nostalgie, oubli, - Ah l'oubli - tout ce qui fait qu'un jour, on devient adulte, égrène cette série.

Alors si pour vous aussi, un peu de votre enfance reste au fond de votre coeur ou de votre imaginaire, prenez le temps de vous attarder dans le monde de Peter Pan. Cela en vaut la peine, même si bien souvent, votre coeur se serre.

J'ai passé un superbe moment avec ces 6 BD.

Et voilà, la boucle est bouclée...Peter Pan est reparti au pays de l'imaginaire et surtout au pays de l'oubli...
Un album qui a réservé quelques parts de surprises au lecteur...J'avoue avoir été fascinée par cette série qui revisite à sa manière le mythe de Peter Pan. On est définitivement dans une bande dessinée de grande qualité.
Les dessins sont absolument parfaits et puis c'est tout !!
L'histoire reste sombre, et j'avoue avoir ressenti de la tristesse et une part de nostalgie à la lecture de cet album.
Le lien entre Peter et Jack the Ripper reste ambigu et questionnant à souhait et ma réflexion à ce sujet est loin d'être achevée....
Une bande dessinée, qui contrairement au thème évoqué régulièrement tout au long de cet album, ne risque pas de tomber dans l'oubli pour ma part...

Lu, Emprunté, Gardé ! Pour ne pas oublier notre belle histoire, Peter