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Tout est bon dans le London!
Aussi faut-il ne pas bouder son plaisir de débusquer dans les replis ventrus de son oeuvre plantureuse et nourrie au sang de la vie quelques petites pépites cachées comme autant de sot-l'y-laisse, ce à quoi le format de la nouvelle est parfois réduit par d'aucuns qui le comparent dédaigneusement au cuissot replet du roman.

Et donc de déguster cet "Amour de la vie", recueil de nouvelles frigorifiées, situées aux confins de ces terres extrêmes qui ont tant inspiré l'auteur, auquel le format court de la nouvelle va comme un gant pour explorer en quelques courtes histoires les effets du climat extrême sur les limites ultimes de l'homme animal que nous redevenons tous sous ces cieux exigeants : expérience de la survie, confins du sens de la vie, limites de l'amour, choix fondamentaux...

Outre la nouvelle estomaquante qui donne son nom au recueil et voit un homme abandonné dans un froid sans nom lutter au-delà de tout pour sa vie, j'ai une tendresse particulière pour l'histoire de ce chien loup adopté loin de ses bases oscillant sur le chemin entre sa terre d'origine et le confort de son quotidien, puis faisant son choix, guidé par son instinct...

C'est ça que j'adore chez Jack London et qui traverse toute son oeuvre, condensé à l'extrême ici : cette foi joyeuse et en même temps désespérée en notre animalité, à la fois destructive et salvatrice.

Quel bonhomme, ce Jack!


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C'est rude, froid, violent et sans pitié... ça met des frissons dans tout le corps et même au soleil il faut des mitaines pour lire ces nouvelles qui glacent les âmes.

Et c'est beau aussi. Car il faut l'aimer la vie pour s'y accrocher ainsi face aux loups, aux hommes et aux conditions impitoyables de l'Alaska. Et ne jamais lâcher prise. Même devant la mort, se relever et marcher encore !
Lien : https://www.noid.ch/lamour-d..
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LA MORT OU... LA VIE !


Nous sommes en 1907. Cela va bientôt faire dix riches, tumultueuses et créatives années que Jack London est revenu de son expédition -qui aurait très bien pu finir en catastrophe pour lui, puisqu'il y attrapa le scorbut- le long de la rivière Yukon dans ce Klondike froid et mystérieux, héroïque et ardu, parfois plus silencieux que la tranquillité de la mort... Une terre ou l'on ne peut mentir, sans quoi la fin est inévitablement au bout de la route !

En 1907, Jack London a déjà, en grand maître du récit et de la nouvelle, largement commencé à bâtir sa légende -ne le surnomme-t-on pas "le Kipling du froid" ? - et son succès : L'appel sauvage (si mal traduit par : "L'appel de la forêt"), "Le loup des mers" et surtout, l'année précédente, son futur succès mondial, "Croc-blanc" sont dans toutes les mémoires. Par ailleurs, ses nombreuses publications en revue, généralement reprises par lui en recueil, lui assurent tout à la fois confort financier et popularité. Son engagement politique est au plus haut, sa seconde épouse, Charmian, est autant une partenaire qu'une amie et qu'une amante et, n'était cet alcoolisme dont il parlera si crûment dans "John Barleycorn", le romancier vit certaines de ses plus belles années.

Malgré ces presque dix années d'éloignement et ces succès qui s'accumulent, dont beaucoup liés à ses aventures canadiennes, London est loin, très loin d'avoir tout raconté, tout narré, tout exploré de ses pérégrination dans ces régions circumpolaires. "L'amour de la vie" est donc, une fois de plus, et juste avant le célèbre "Construire un feu", le terrible "Radieuse aurore" ainsi que l'ultime et drolatique "Smoke Bellew", de cette veine-là. Recueil superbe s'il en est que l'on ne peut lire, pour nous français, sans une certaine émotion puisque ce fut le premier, ET LE SEUL, ouvrage dans notre langue publié du vivant de son auteur, grâce au traducteur et écrivain australien d'origine française Paul Wenz, par ailleurs ami d'André Gide. Les deux hommes se rencontrèrent même dans la propriété du second, tandis que Jack London se remettait, difficultueusement, des ultimes pépins de santé de sa croisières sur le Snark. Une amitié en découla, ainsi que cette très belle traduction - qui n'a pas trop pris de ride - de Wenz, publiée en 1914 chez Gallimard.

Que dire, alors, de ce septième recueil de huit nouvelles de l'auteur californien ? En premier lieu, que ce titre (pour une fois bien traduit en français) est des plus trompeurs ! Car cet "Amour de la vie" est, au fil des pages, environné par la mort et les décès de toutes sortes : accidentels, meurtriers, d'épuisement, de maladie, de vieillesse... C'est le cas dès l'ouverture avec la nouvelle qui porte le titre de l'ouvrage "L'amour de la vie" qui voit la mort d'un des deux protagonistes, dévoré par des loups, tandis que le second, au bord de l'épuisement total, rampe à quatre pattes sur la glace afin d'échapper aux crocs acérés mais, tant qu'il est vivant, sans danger d'un loup malade, étique, lui aussi épuisé. Dans "La manière des blancs", ce sont deux vieux indiens, au seuil de leur propre fin, qui évoquent leurs deux fils, morts l'un après l'autre "par la faute des blancs". Un peu plus loin, c'est la condamnation par pendaison d'un homme qui, prit de folie jugulée à son rêve de s'en retourner voir sa mère en Irlande, en a massacré deux autres, pensant partir avec leur or gagné à la sueur de leur front. La superbe et envoûtante nouvelle "La piste des soleils" voit la mort de deux hommes : celle accidentelle d'un détective engagé par deux jeunes gens désirant satisfaire leur soif inouïe de vengeance et donc, tout à la fin, et dans un état de délabrement physique des uns et des autres, l'assassinat de cet homme dont on n'apprendra rien ! Pour terminer, c'est le décès par balles, en état d'apothéose, d'un indien ayant pu prouver qu'il n'était pas un lâche et qu'il méritait amplement la confiance de celle qu'il venait d'épouser. Seules trois nouvelles ne connaissent pas un tel sort. Mais dans la première d'entre elles, "Le logement d'un jour", on assiste à l'ultime fin d'une histoire d'amour doublée d'un cocuage ; lequel trouve sa résolution aussi cynique qu'imprévue dans un cabanon situé dans ce grand nord canadien tant affectionné par l'auteur. Quant à Keesh, bien qu'étant une très belle histoire d'un jeune garçon, plus malin que ses congénères, décidé à survivre et à rendre sa dignité à sa mère, cette lutte réussie pour la survie s'accompagne malgré tout du massacre d'un nombre étonnant d'ours blancs. La plus tendre et la moins violente, enfin, de ces nouvelles - écrite la même année que Croc-Blanc et qui en reprend une certaine thématique - se termine malgré tout, dans un choix rien moins que cornélien pour ce beau chien-loup, par la fin d'une amitié pour un couple d'humain au détriment d'un autre humain et... de l'appel du froid.

Bien entendu, la mort, quelle qu'en soit la forme, n'est pas la seule thématique de ce recueil de nouvelles finalement assez violentes et rude, mais c'en est, assurément, l'une des clés. Dans ce contexte, que peut-il rester pour la vie ? Énormément, en vérité et tout particulièrement un appétit plus que mordant, désespéré parfois, comme dans la nouvelle-titre où l'on suit ce malheureux trappeur souffrir au-delà de ce qui est imaginable : la faim, le froid, la solitude -son seul compagnon l'ayant devancé sans un regard derrière lui après qu'il se fut foulé la cheville- la douleur physique, donc, la peur -de perdre sa route, d'être dévoré-, la folie à certain moments. On peine à imaginer comment un être humain, normalement bâti et bien qu'habitué à des conditions extérieures extrêmes, puisse seulement survivre à toutes ces épreuves sans un appétit de vivre proprement surhumain. C'est l'homme nietzschéen totalement dénudé qu'il nous est donné à contempler ! (Et London avait beaucoup Nietzsche, même si avec les erreurs d'interprétation de son époque, même s'il en critiquait ses théories, comme c'est le cas dans "Le loup des mers" et le célèbre "Martin Eden"). C'est encore la vie, dans ce qu'elle a de plus troublant -peut-être de plus infâme- qui permet au jeune couple de "La piste des soleils" de survivre à des conditions auxquels ils ne sont ni préparés ni habitués. Notons, au passage, que cette nouvelle richesse extrême et presque surabondante aborde d'autres thèmes comme celui de la vérité dans l'art, la mémoire, le temps, l'honneur, la servitude par le travail, etc.

Alors oui, définitivement oui : La vie est là, entre ces pages, dans ces histoires d'une force intense. Elle est là, et bien là, parce que le sens de l'existence est la lutte, la lutte contre les événements, une lutte contre les autres ou contre soi-même, une lutte contre le temps et les heures. Elles sont terribles ces pages que notre "Kipling du Nord" nous présente cette fois. Et tellement éloignées du London socialiste, généreux, croyant en la camaraderie, en la solidarité et que l'on a pu lire par ailleurs. Éloignées, tant que cela ? En apparence, pour une part, puisque ces luttes sont presque toutes solitaires et aboutissent presque invariablement à des fins désastreuses ou d'un cynisme à faire peur.

Un recueil acerbe et sombre plus qu'il n'y parait -comme fort souvent chez cet auteur - Un recueil en forme de lutte, par le boxeur amateur qu'il fut...

...Une lutte à mort, on l'aura bien compris !
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En commençant la lecture de "L'amour de la vie" j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu cette nouvelle de Jack London parce qu'elle ressemble à "Construire un feu" que j'avais beaucoup aimé. Enfin, c'est l'impression que cela donne parce que l'auteur américain nous emmène une fois de plus dans les immensités froides du Grand Nord canadien où la survie d'un homme est en jeu parce qu'il est seul.
Pour autant, cette histoire-là est différente parce que Jack London sait se renouveler autour de ses thèmes de prédilection. On retrouve notamment l'obsession de maintenir au sec les allumettes afin de pouvoir faire du feu, le froid qui ronge la chair et surtout la faim qui peut rendre fou.
"L'amour de la vie" c'est celui d'un homme dont on ne connait rien. Il a un fusil sans munition, porte un sac sans provision et vient de se blesser en marchant. Son compagnon continue sa route sans l'attendre. Jusqu'aux limites de l'endurance il va se cramponner à la vie pour tenter de rejoindre l'océan Arctique et y trouver âmes qui vivent.
Il va devoir affronter la douleur et la peur comme un animal, comme ce loup malade et boiteux aussi faible que lui et qui le poursuit. Lequel va survivre ?
Ce qui est très impressionnant c'est la façon dont Jack London sait faire monter la tension en tenant son lecteur en haleine. C'est un narrateur exceptionnel.


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Challenge XIXème siècle 2021
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L'amour de la vie /Jack London
L'action de cette brève nouvelle, publiée en 1905, se situe dans le Nord canadien. Dans l'immensité gelée du Klondike, un homme blessé à la cheville et en guenilles, chercheur d'or, abandonné par son compagnon de route, s'obstine pourtant à avancer. Bientôt il découvre des ossements humains…Et puis sur ses traces, une nouvelle menace se profile : un loup aussi affamé que lui, et malade, le suit… Son seul trésor : un sac de cuir rempli d'or en poudre et de pépites. Il n'a plus de munitions pour son fusil. Il devient littéralement fou tellement il a faim. Il parvient à attraper à la main des petits poissons qu'il avale crus gloutonnement et trouve quelques baies à croquer. Un jour se profilent à l'horizon des mirages devenant flous dans le brouillard…Il délire dans un monde fantômatique…
Cette histoire de survie est écrite avec une intensité dramatique remarquable. Jack London nous offre là une leçon d'opiniâtreté et de courage.
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L'amour de la vie.
Un recueil passionnant, mêlé de violence, de réalisme et de réflexions sur l'humain.
On a ici huit nouvelles dans lesquelles Jack London nous emmène dans les contrées sauvages de l'Alaska.
La première nouvelle, celle qui donne son titre au recueil m'a mis une claque. On y suit un homme abandonné en pleine nature par son compagnon de voyage, blessé, luttant pour survivre et ne pas être dévoré par les loups.
L'amour de la vie est une lutte à mort. A travers les différentes histoires, on s'interroge sur le sens de la vie. Au milieu d'un récit qui peut sembler monotone, Jack London a des fulgurances. J'adore cet écrivain. Une lecture qui m'a fait du bien.
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Pour ma 100 ème critique, je vais mettre en avant un auteur que j'adore : jack London avec cette magnifique nouvelle. du grand London !

Un homme marche, seul. Son compagnon vient de le dépasser. Blessé, il ne peut suivre la cadence et le perd de vue. Mais dans le grand nord canadien, s'il veut survivre, il doit marcher...

Nous voici bien évidemment dans le Klondike.
Entouré de couvertures, tête penchée, yeux à terre, sans vivres, sans cartouches, titubant sur l'immensité glacée, l'homme a bien peu de chances de survivre. Mais l'amour de la vie où plutôt une rage de vivre va le pousser en avant.
Quelques pages suffisent à London, pour nous faire vivre une intense aventure de survie.
Cette nouvelle fait étrangement écho à l'appel de la forêt.
Ici pas de chiens de traineaux, l'homme est seul. Tel Buck, libéré des hommes, ici l'homme devient loup, arrivant à dominer la bête affamée qui le suit patiemment, attendant sa mort prochaine.
Une nouvelle qui rappelle également construire un feu avec une conclusion radicalement différente.
L'amour de la vie ou l'incroyable force de l'homme face aux adversités, d'une puissance insoupçonnée, une rage de vivre à toutes épreuves, une nouvelle puissante, en immersion totale où l'on vit une expérience ultime. Une superbe nouvelle que je ne peux que vous conseiller.
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Enfin une chronique de Jack London sur mon blog. Moi qui est un amoureux de la littérature américaine, depuis l'ouverture de ce blog, je n'avais jamais lu cet auteur. J'ai reçu ce livre en cadeau dans mon calendrier de l'Avent et j'ai profité du fait qu'il se passe en Alaska pour le lire en ce mois de janvier pour le Challenge #1mois1paysenlivre organisé par Camille et Valérie.

J'ai lu très jeune L'appel de la forêt et Croc Blanc, mais cela remonte à loin, j'ai donc entamé ce recueil de nouvelles avec un regard tout neuf. Tout d'abord, quelque chose d'intéressant dans cette édition, c'est l'introduction de Firmin Roz qui en quelques pages nous explique la vie de Jack London. Cela donne du contexte et pour moi qui ne connait que très peu cet auteur, j'ai vraiment apprécié.

Ce recueil est composé de 8 nouvelles, se déroulant toutes en Alaska, sauf une mais on en parle tout de même. Je ne suis pas un grand amateur de nouvelles de base, mais là, j'ai été happé par toutes. Jack London a réussi à me faire entrer complètement dans ces 8 histoires en seulement quelques lignes. J'ai été transporté dans les paysages enneigés et glacial du Yukon. Je me suis lié à ces personnages, femmes et hommes, aventuriers, autochtones ou encore chercheurs d'or.

Je trouve cela vraiment fort d'arriver à faire passer autant d'émotions en quelques pages. Jack London de part sa plume simple et poétique m'a fait voyager. Il m'a fait comprendre la dureté de la vie à cette époque en Alaska, les difficultés qu'ont les hommes à vivre et survivre. Mais ce qui ressort dans chacune de ces nouvelles, c'est la force justement de ces femmes et de ces hommes, c'est leurs combats face à l'adversité, c'est leur amour de la vie.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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Un jour, alors que je parlait littérature, un homme me disait qu'il n'aimait aucun des auteurs du XIXème siècle… sauf London. J'étais stupéfait. Que l'on puisse oublier Balzac, Zola, Stendhal, Verne, Dumas, Dickens, Austen, Conan Doyle, Dostoïevski, Tchekhov, Maupassant ou encore Tolstoï, au profit de London me paraissait et me paraît toujours inconcevable. Que l'on puisse oublier la langue de Zola, la profondeur de Dostoïevski, ou encore les personnages De Maupassant, pour un London, me semble incompréhensible.
Mais je en vais pas essayer de comprendre, car il faut parfois tenter de contenter, sans rassasier la soif infinie de compréhension qu'il y a en l'homme. Il y a de graves problèmes à ce récit :
Premièrement, l'histoire : c'est tout simple, il y en a pas vraiment.
Deuxièmement, les personnages : encore une fois, il n'y a pas de personnages en tant que tels ; il n'y a que des rôles, dépourvus de caractères.
Troisièmement, la langue : c'est un ton monotone et fatigant ( la faute à une mauvaise traduction ? ).
Autrement dit, pour moi, c'était des kilos d'ennui.
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Jack London nous offre ici des nouvelles pleines de mystères et de vitalité , comme l'était le personnage "simple et robuste".
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