Dans la philosophie confucéenne, le thé est l'apanage des êtres à la personnalité supérieure. Le thé, c'est un arôme mais aussi un rite, celui du recueillement en compagnie des nuages, de la rivière, des pins et du petit four de terre sur lequel on le prépare. La préparation du thé est l'acte initial de la méditation. Sa vapeur évoque l'élévation spirituelle. Dans les poèmes de méditation, le thé représente l'« état de repos et de concentration » avant, pendant et après l'accomplissement de l'éveil. Le thé, tout comme la pluie, une lune voilée ou un alcool tiède, se passe de mot, silencieux compagnon.
J'écoute la pluie
Dont les gouttes tombent une à une
J'écoute la pluie
Dont le bruit calme mon cœur
(Lys Gauty)
Triste sur l'oreiller
J'écoute la pluie
Caresser les feuilles,
Vous n'entendez pas
Tomber cette pluie,
Vous n'entendez plus
Mes larmes couler.
(Li Ts'ing-Tchao)
Nuits de pluie!
Tristesse inexorable
Qui pénètre le cœur
Dans la couche solitaire
(Nagai Kafu)
Chaque être est différent. Nous changeons aussi nous-mêmes au cours de notre vie, différents de ce que nous étions quelques années auparavant.
Il y a ceux qui font preuve d'un courage extraordinaire, ceux qui n'ont pas de patience et veulent tout immédiatement, ceux qui laissent tout tomber et se figent... Et puis il y a ceux qui ont la sagesse d'attendre que les choses passent. Les choses ne se déroulent pas toujours comme prévu. Chacun traverse des épreuves. C'est notre humaine condition. Accepter la pluie, c'est accepter notre nature.
Rencontre avec Dominique Loreau pour la sortie de Quelques pas de côté
Petites carapaces orangées rebutantes qui pincent sans marcher droit, les crabes chinois envahissent les eaux du Nord. C’est l’angoisse. Ils arrivent par milliers. Ils grouillent et déstabilisent l’humain. Cette histoire, la cinéaste, photographe et écrivaine, Dominique Loreau l’a entendue sur les ondes radiophoniques. Elle a voulu creuser, comme ses protagonistes, et comprendre ces migrations, comprendre comment l’homme entre en relation avec l’animal, comprendre pourquoi l’homme se ferme, comme une huître, face à l’autre, à l’étranger vu comme un envahisseur. Au départ, la cinéaste s’était lancée dans un documentaire mais le Corona est venu contrecarrer ses plans. Ce sera donc un livre d’abord, le film ensuite.
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