Les Conquérants ont mis une déculottée à l'humanité qui se résume désormais à des flottes de réfugiés intersidéraux à la recherche d'exoplanètes habitables. Et dans ce tome 9 on suit le million de réfugiés de l'Union Africaine qui avec son Arche de
Noé fait route vers Sahondra depuis 60 ans. La planète s'avère être un véritable paradis, sauf que la faune locale se limite aux équivalents de nos insectes terriens. On suspecte un agent pathogène d'avoir tué tout le reste, et bingo…
C'est sans doute le tome plus scientifique de la série avec les IA, les biolinks, la xénobiologie, la terraformation… Mais la thématique de la série est toujours la survie, individuelle et collective. L'équipe scientifique dirigée par Kenya et Demba Ndam passe ainsi de l'enquête à une double course contre la montre :
- trouver le point faible de l'agent pathogène avant d'y succomber
- prouver que la planète est viable avant que les militaires ne la « désinfectent » à coup d'armes nucléaires
C'est aussi un récit d'horreur car les scientifiques comme les militaires doivent affronter les créatures transformées par un parasite mutagène qui n'est pas sans rappeler le "The Thing" de
John Carpenter.
Au bout de 60 ans de voyage et 13 ans avant la prochaine étape, je n'ai pas trop compris pourquoi le Général Tshaka faisait du nettoyage de Sahondra une question d'heures (sans doute pour donner du rythme et du suspens au récit), mais le personnage n'est pas bourrin ou manichéen ce qui amène un plus au récit qui aurait pu être davantage exploité (mais il a quand même droit a un baroud d'honneur).
Comme souvent, le scénariste
Olivier Péru ouvre la Boîte de Pandore pour en libérer les horreurs avant de finir sur une note d'espoir. Et il ici l'espoir est bel et bien là pour une fois !
Les dessinateurs Louis et
Kyko Duarte assisté aux couleurs par
Olivier Héban donnent bien vie aux démons et aux merveilles de Sahondra, mais cela manque un peu de grands espaces à se mettre sous les yeux…