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Antonio Tabucchi (Autre)
EAN : 9782866459895
288 pages
Le Félin (20/01/2023)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Emilio Lussu (1890-1975) est l’un des grands témoins de la montée du fascisme en Italie. Député de 1921 à 1924, opposant de la première heure à Mussolini, il est déporté à Lipari, l’île prison où la dictature éloignait ses ennemis politiques. Il s’en évade de façon spectaculaire et trouve refuge en France où il publie, en 1933, La Marche sur Rome et autres lieux, un livre militant, destiné aux Français, qui raconte la prise du pouvoir par les fascistes. Cette chroni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La marche sur Rome d'Emilio Lussu a été publié en 1933. Je ne connaissais pas cet ouvrage et je remercie les éditions du Félin et l'équipe Babelio pour cette belle découverte. L'auteur nous apporte son témoignage sur la montée du fascisme en Italie. le récit commence par la situation du pays au sortir du premier conflit mondial. Différents points de vue s'opposent dans un contexte de grèves et de famines. Progressivement les premiers groupes fascistes apparaissent et la figure de Mussolini tend à s'imposer.

Ce que j'ai particulièrement aimé (outre le fait qu'il s'agisse d'un témoignage sur un pan de l'histoire important), c'est que l'écriture était empreinte d'ironie. Malgré la tournure politique et sérieuse de l'ouvrage, j'ai été happée par ce récit et j'avais parfois l'impression de voir un film se dérouler sous mes yeux. L'auteur (admirable d'ailleurs pour son engagement) a réussi à m'apporter un éclairage sur les origines de cette violence et sur le déroulement des différents événements : des premières opérations punitives sur les paysans, aux baptêmes à l'huile de ricin en passant par les conversions progressives de ses connaissances au fil des pages... Glaçant.

D'autre part, j'ai apprécié le fait que le livre se concentre à la fois sur l'Italie en général mais aussi sur la situation en Sardaigne d'où Emilio Lussu est originaire. le glossaire des noms propres à la fin permet de se repérer aisément lorsque comme moi l'on est pas très au fait des hommes politiques italiens. J'ai appris beaucoup de choses et c'est un livre que je relirai volontiers.
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Les éditions du Félin m'ont offert ce livre grâce à l'opération Masse Critique de Babelio du mois de février et je les en remercie vivement. Grand merci à Babelio également !!
Un livre édité en janvier 2023. Un livre à lire pour comprendre la prise du pouvoir par Mussolini en Italie.
Un livre à lire absolument.
Lussu, officier de la brigade Sassari dans les tranchées du Carso et sur le plateau d'Asiago, leader de l'antifascisme, écrivain. Il a vécu l'histoire tragique de la Grande Guerre, il a navigué entre les fronts et les frontières dans son long exil et dans les années de "diplomatie clandestine", il s'est ouvert au monde tout en entretenant toujours une relation forte et stable avec sa terre la Sardaigne.
Emilio Lussu (1890-1975) est l'un des grands témoins de la montée du fascisme en Italie. Député de 1921 à 1924, opposant de la première heure à Mussolini, il est déporté à Lipari, l'île prison où la dictature éloignait ses ennemis politiques. Il s'en évade de façon spectaculaire et trouve refuge en France où il publie, en 1933, La Marche sur Rome et autres lieux, un livre militant, destiné aux Français, qui raconte la prise du pouvoir par les fascistes.
La marche sur Rome est la marche paramilitaire menée par les faisceaux italiens de Mussolini vers la capitale de l'Italie le 28 octobre 1922, ayant pour but en premier lieu d'impressionner le gouvernement libéral alors encore en place et de faire pression sur la classe politique1. le contexte de crise dans l'Italie d'après-guerre (les tensions entre classes sociales, le sentiment d'une victoire mutilée, un État libéral affaibli) est l'un des facteurs de la montée du fascisme et de sa conquête du pouvoir avec la marche sur Rome, mais les fascistes ont su aussi s'assurer le soutien de mouvements d'anciens combattants comme celui des Arditi d'Italia. Même si cette marche n'est, initialement, qu'un instrument de pression illégal sur le gouvernement, elle assure à Mussolini un accès facilité au pouvoir politique
Sans 'Marche sur Rome et autres lieux' on ne peut pas comprendre la crise qui a conduit au fascisme en Italie

"Avec lui s'en va l'un des hommes dont l'Italie a le plus désespérément besoin", écrivait Alessandro Galante Garrone dans ses adieux à Emilio Lussu, le 5 mars 1975. Des propos toujours valables aujourd'hui 48 ans après la mort du Cavaliere dei Rossomori. Sa vie est un héritage exemplaire d'idées et de valeurs très utiles dans un présent très tourmenté.
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J'ai eu la change de découvrir ce livre à l'occasion de la masse critique de Babelio. Et je tiens à remercier les éditions du Félin pour cette découverte.

La Marche sur Rome est un roman puissant qui offre un aperçu fascinant et horrifiant de l'histoire italienne et de la montée du fascisme. En mêlant différents points de vues, tant sur la sortie de la première guerre mondiale qui engendre des famines, que sur la montée de groupes fascistes, dans lequel Mussolini s'impose. J'ai adoré la façon dont l'auteur nous happe dans son histoire, malgré l'intensité de ses propos il réussi à nous faire vivre le quotidien fait d'intimidations, violences et de manipulations qu'ont vécus des milliers d'italiens à cette époque. C'était une très bonne lecture, j'ai adoré qu'il rajoute à la fin des précisions sur des dates ou des personnes importantes.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mais qu'était-ce au juste, que cette damnée "marche sur Rome"? Les idées là-dessus n'étaient pas claires. La presse presque toute entière expliquait qu'il s'agissait d'une marche idéale : c'était une expression figurée ; cela voulait dire: ascension spirituelle, conquête morale. Mussolini lui-même n'avait pas d'opinion précise. Il avait dit, dans sa célèbre interview du 11 août : "Cette marche sur Rome est possible stratégiquement, par les trois grandes voies : la côte adriatique, la côte tyrrhénienne, et la vallée du Tibre." Ce qui est du pur bafouillage, comme chacun peut le voir en regardant la carte.
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Les récits de ces violences faisaient le tour de l'île. Le fascisme n'était pas considéré comme un parti politique, mais comme une forme de brigandage protégée par l'État. Les gros propriétaires s'inscrivaient aux faisceaux, mais, dans le reste de la population, le mépris augmentait de jour en jour.
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Une idée pour s'affirmer, n'a pas besoin seulement de morts, mais aussi de vivants.
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Les fascistes étaient armés de matraques, de revolvers et de poignards. Ils avaient tous la chemise noire. Il y avait - spectacle qu'on n'avait pas encore vu dans l'île - une trentaine de femmes parmi eux, armées seulement de revolvers, suivant la coutume des squadre féminines de l'Italie centrale. Elles ne portaient ni poignards, ni matraques, la grâce du sexe faible permettant seulement l'usage des armes les plus nobles.
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Tous les combattants (de 1914-1918) avaient le plus grand mépris pour les hommes politiques qui avaient prêché la guerre et qui ne l'avaient pas faite.
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Video de Emilio Lussu (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emilio Lussu

Les Rencontres de la Libreria - Emmanuelle Genevois pour "Les Hommes contre" de Emilio Lussu
Une soirée intense.
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