Les enquêtes de Lady Rose, tome 4 : Passions et trahisons

Bien-sûr, il s'agit de fausses fiançailles.
Bien-sûr , il n'est pas question d'amour, juste d'un arrangement entre le capitaine Cathcart , détective privé et lady Rose, jeune aristocrate, dont les parents menacent de l'envoyer en Inde , suite à son mauvais caractère, son habileté à se fourrer dans les ennuis qui ne sont pas dignes de son rang... Bien-sûr, elle n'est pas jalouse, sauf que lorsque une courtisane s'approchera un peu trop près de son fiancé , Rose verra rouge !
Ce qui serait sans conséquenses, si la jeune femme n'était pas retrouvée morte à son domicile, par lady Rose, en personne ( dans le salon, avec le pistolet !)
Une fois encore, le capitaine Cathcart va se porter au secours de la demoiselle et l'innocenter, mais non sans quelques péripéties, qui vont de Paris, à un couvent et plus encore...

Une fois encore, lady Rose est insupportable (mais on en redemande), une fois encore , c'est rythmé, et M.C Beaton nous transporte ailleurs, dans un autre pays, et une autre époque avec talent et documentation. Autres temps, autres moeurs. Lady Rose doit toujours se battre pour que ses droits (et ceux des femmes ) soient respectés. Elles n'étaient vraiment "pas grand-chose", et certains destins font froid dans le dos...( Un dos corseté et plein de vertueuse indignation !)
Je me suis régalée, vivement le tome 5...

La série ne comportant que quatre tomes, j'ai été tentée d'attendre un peu avant de lire le dernier. Peine perdue puisqu'aucun autre livre ne me tentait plus que celui-ci ! J'ai donc enchaîné les tomes 3 et 4 durant un week-end, tirant un trait final à une série qui n'est pas parfaite, mais que j'ai tout simplement adorée. J'ai aimé l'humour so british, la critique sociétale omniprésente, la question de l'émancipation féminine, des enquêtes toujours captivantes qui viennent bien souvent égratigner la belle image que la bonne société anglaise aime à se donner…

Mais l'atout charme de cette série, du moins pour moi, ce sont incontestablement ses personnages que M.C. Beaton a travaillés avec soin. Loin de nous proposer des figures lisses, elle a construit de fortes têtes qui parfois nous exaspèrent, mais pour lesquels on développe un attachement quasi viscéral et entêtant. Un attachement qui nous donne l'impression qu'on pourrait les suivre jusqu'au bout du monde, le bout du monde étant dans ce tome Paris et, en général, la campagne anglaise. Mais vous aurez compris l'idée !

Dans Passions et trahisons, l'autrice met nos nerfs à rude épreuve puisque lady Rose, Carthart, Daisy et Becket semblent s'être donné le mot pour nous rendre chèvre. Daisy se lasse fort vite de sa vie d'épouse, Becket passe du chevalier servant à un sombre crétin autoritaire, et Rose et Carthart changent d'avis comme de chemise quant à leur relation. Cette valse des sentiments m'a exaspérée, et pourtant, je n'ai pas pu lâcher le livre une seule seconde l'engloutissant en moins de quatre heures.

Je n'ai pas aimé les revirements soudains, mais j'ai aimé la tension qu'ils introduisent avec cette peur d'une fin qui n'est pas celle tant attendue. J'ai aimé voir Rose exprimer sa colère quant au capitaine qui s'acoquine avec une courtisane française, au point de la menacer de mort. Pas sa meilleure idée d'ailleurs, ladite courtisane terminant assassinée et Rose élevée au rang de suspecte dans un meurtre qui va, de nouveau, attirer l'attention sur elle et la mettre en danger !

Dans ce tome, les parents de Rose sont complètement démissionnaires et leur indifférence face à la situation de leur fille assez choquante, même s'ils m'ont agréablement surprise sur un autre point. Heureusement que le capitaine va faire de son mieux pour innocenter Rose et la protéger des multiples dangers qui la menacent directement ou non. Entre les parents de la jeune femme qui ont tendance à se débarrasser d'elle dans les endroits les plus infâmes possible, un tueur dont il devient urgent de découvrir l'identité, et Rose qui a le talent pour s'attirer des ennuis du genre mortels, Carthart va être débordé. Rien de nouveau donc, si ce n'est cette impression que cette dernière affaire est la dernière occasion pour Rose et Carthart de consolider leurs liens ou de définitivement y renoncer.

L'enquête est, comme toujours avec l'autrice, prenante, bien menée et bien amenée, d'autant qu'elle nous permet de nouveau de réaliser l'hypocrisie d'une classe qui se pense supérieure alors qu'elle n'est que mensonges, vices et lâcheté. Mais Passions et trahisons, c'est surtout un final qui approfondit les sentiments des personnages, leurs contradictions, leurs faiblesses, mais aussi leurs qualités et leur formidable capacité à évoluer. À cet égard, l'évolution de Rose est la plus flagrante, sa conscience de la nécessaire abolition des classes sociales se faisant une réelle place dans son esprit et son coeur, quand elle n'a longtemps été qu'un vertueux principe derrière lequel se cacher pour affirmer sa différence.

Carthart reste jusqu'au bout cet homme d'action prêt à s'investir corps et âme dans ses missions, mais il nous dévoile une autre facette de lui-même. Une facette qui le rend attachant et qui nous permet de réaliser que derrière sa tendance à s'emporter, se cache en lui une certaine vulnérabilité. Plus on avance dans ce tome, plus la certitude que lui et Rose se sont parfaitement trouvés nous tenaille, et nous fait espérer très fort une fin à la hauteur de ces deux fortes têtes aussi têtues l'une que l'autre. Je n'en dirai pas plus si ce n'est que j'ai apprécié le final proposé par MC. Beaton avec une fin qui fait un joli pied de nez aux conventions, comme sait si bien le faire Rose.

En conclusion, si je suis triste d'avoir dit adieu à Rose, à Carthart, à Daisy et à Becket, je suis heureuse que l'autrice ait opté pour une série courte qui, en quatre tomes, se révèle très complète. On y trouve de l'action, de l'humour, de l'émotion, du mystère et des enquêtes passionnantes que l'on prend plaisir à résoudre aux côtés de personnages originaux, hauts en couleur et diablement attachants. Ce quatrième et dernière tome permet de conclure de manière satisfaisante la situation personnelle de chacun, tout en nous offrant une ultime enquête qui scellera indirectement le destin d'un duo aux échanges toujours aussi piquants et mouvementés, et de leurs deux acolytes. Drôle, parfois cynique, la série Les enquêtes de lady Rose est parfaite pour les amateurs de cosy mystery ou les personnes ayant envie de se lancer dans des romans policiers mêlant habilement enquêtes et sentiments.
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Tout le monde sait que Lady Rose n'éprouve aucun sentiment pour Harry, leurs fiançailles ne sont qu'un subterfuge pour éviter à la jeune rebelle un séjour aux Indes afin qu'elle se trouve enfin un mari convenable vu sa mauvaise réputation dans la bonne société londonienne, mais lorsque le détective s'affiche à l'opéra avec Dolorès Duval, une courtisane française qu'il a pour mission de protéger, Rose voit rouge et la menace de mort. Mal lui en prend car le lendemain, alors qu'elle veut aller régler ses comptes avec l'impudente, elle la trouve assassinée dans son salon et a la mauvaise idée de s'emparer de l'arme. Une fois de plus toutes les apparences sont contre elle et Harry devra déployer tout son talent pour la tirer de ce très mauvais pas. Rose aggrave encore son cas en s'enfuyant une fois de plus avec Daisy.

Ce dernier épisode de la série est le meilleur, il est plus rythmé, les rebondissements s'enchaînent et parviennent à nous surprendre, les personnages gagnent en épaisseur et la fin réjouira tous les amis de Rose. L'intrigue est moins linéaire que précédemment et il y a un vrai suspense sur l'assassin de la courtisane, je n'avais pas trouvé son identité avant le dernier retournement de situation.

On se demande jusqu'au bout si Rose et Harry sauront enfin voir clair dans leurs sentiments, surtout que le beau Roger, le meilleur parti de la ville n'est pas insensible à son charme. Les personnages vont évoluer. J'ai trouvé Daisy très attachante, Beckett révèlera ses mauvais côtés, mais comme on est dans un livre léger et gai, il se repentira bien vite.

La thématique principale est la condition des femmes dans la haute société anglaise du début du vingtième siècle. Elle n'est pas brillante, mais on devine que celle des petites gens est bien pire. Rose et Harry sont progressistes, ils engagent des personnes pauvres pour leur offrir une meilleure vie, les parents de Rose se montreront bons pour Daisy, mais les domestiques n'ont presque aucun droit, même pas celui de se marier. Rose refuse toutes les règles contraignantes de son milieu aussi étouffantes que les corsets indispensable pour être à la mode. Les maris ont le droit de traiter leurs épouses comme des mineures.

Le roman est bien documenté, j'ai beaucoup apprécié ce voyage à la Belle époque en compagnie de cette héroïne intrépide et de son amie. le capitaine est aussi une belle personne qui ne se laisse pas rebuter par l'attitude pas toujours aimable de sa fiancée. Il sait voir ses fragilités derrière les apparences. La critique de la société est omniprésente et le commissaire souligne bien que si Lady Rose était Mademoiselle Tout le Monde, elle aurait été pendue rapidement. Il y a une justice pour les puissants et une autre pour le peuple. J'ai beaucoup aimé l'ambiance si anglaise de cette jolie série qui traite avec légèreté et humour du début du vingtième siècle à Londres.

Une belle série, dommage que le décès de l'auteure l'ait interrompue, même si on peut se demander si elle aurait vraiment eu une suite au vu de la fin parfaite de cet épisode.
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Mon tome préféré des aventures de Lady Rose. C'est un peu plus dynamique, les amours de Daisy et de Rose avancent un peu, ouf, on a failli attendre!
Tout commence dans ce tome par la menace de Rose de tuer Dolores, une courtisane qui a paradé au bras d'Harry, son prétendant détective privé. Lorsque Dolores est retrouvée assassinée et que c'est Rose qui découvre le corps ça parait mal parti pour notre héroïne. Une petite série sympathique, facile à lire, bon enfant...

Encore menacée d'être envoyée aux Indes, Lady Rose est encore mêlée dans ses fiançailles factices. Factices en apparence, parce que voilà l'arrivée d'une courtisane française, un peu trop près de Henry, éveille de drôles de sentiments chez Rose. Un soir, à l'opéra, rongée par la jalousie, Rose profane des menaces de mort contre la dame. Et comble de malheur, Rose, appelée à régler ses comptes, sera retrouvée un fusil à la main, devant le corps de la courtisane. Elle clame son innocence, mais tout le Londres nanti l'a entendu menacée la femme. Décidemment, quelqu'un veut vraiment faire porter le chapeau à Rose. Une cavale va alors commencer pour Rose ; un couvent, Paris, St-Malo, l'Écosse… Un dernier tome ou il se déroule énormément de choses, et ou la vie de chacun des personnages se placent. La mort de l'autrice est une grande perte, parce que cette série était vraiment très bien. J'ai beaucoup aimé ma lecture.