Poète aux milliers d'alexandrins, souvent déroutants pour le lecteur peu habitué à la poésie contemporaine, mais c'est bien l'un des rôles du poète que de provoquer des sorties de route, des égarements dans les petits chemins de l'imaginaire, voire des vertiges dans les profondeurs de l'âme. Méditation, mémoire, doute, vertiges sont les ingrédients de son écriture à nulle autre auteur pareille. A nulle autre hauteur... car ses écrits empiètent régulièrement sur les bas-côtés de la philosophie, avec des réflexions sur le temps, la sagesse, le doute, le néant, la langue et le travail tellurique de l'écriture.
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l'ultime tremblement de la main entrouverte emporte avec lui le regard du témoin [...] la main vive abandonne la main inanimée la laisse disloquée s'éteindre avec le coeur.
dans les veines du temps coule le sang des rêves [...] dans les veines du temps pourrit le sang des rêves, infesté d'ignorance, de crainte et de paresse
le vide endort les convictions du sage,
justifie l'érosion des naïvetés prophétiques,
glaciale suffisance,
érige en certitude l'interrogation mère,
l'écoeurante liqueur des nostalgies fluides écoule goutte à goutte son plasma de regrets
le refus de la nuit d'accueillir le matin,
la préserve du risque d'être un autre jour