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EAN : 9782707150783
300 pages
La Découverte (21/01/2010)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Après la débâcle de juin 1940, les combattants de l'armée française sont faits prisonniers.
Tandis que les métropolitains partent pour l'Allemagne, les prisonniers coloniaux et nord-africains prennent le chemin des frontstalags répartis dans la France occupée. En avril 1941, près de 70 000 hommes sont internés dans vingt-deux frontstalags. Ces prisonniers nouent des contacts singuliers tant avec l'occupant qu'avec la population locale qui les réconforte, voir... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est probablement l'ouvrage le plus complet sur ce sujet méconnu des prisonniers de guerre "coloniaux" (tirailleurs sénégalais, algériens, marocains, tunisiens, antillais, indochinois, malgaches) pendant la seconde guerre mondiale, dont les Allemands ne voulaient pas sur leur sol pour ne pas risquer de "salir leur race", et qui furent internés dans des "frontstalags" sur le sol français.
Ils eurent à subir le racisme et l'iniquité non seulement des nazis, mais également le racisme et l'ingratitude notoires du régime de Vichy... et de la France libre, avec comme point culminant la tragédie de Thiaroye.
Sans surprise, le seul rayon de soleil dans toute cette misère est venue de la population française voisinant avec ces camps de prisonniers, que d'aucuns appelleraient "la France d'en bas", ou les "sans dents", qui furent les seuls à apporter un peu de réconfort à tous ces malheureux déracinés.
On comprendra mieux que jamais le processus de décolonisation après une telle démonstration de mépris de la part de "l'empire français".
Saine lecture, donc, que l'on peut prolonger par l'un des seuls romans abordant ce sujet à ma connaissance, d'amour et de guerre d'Akli Tadjer.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La plupart du temps, ces situations sont vécues douloureusement, d'autant que les pères sont contraints au départ. Les femmes devaient donc "expier" pour ce mélange des races au sein de la cellule familiale et subir brimades et vexations de la communauté. Mademoiselle de Geyer, qui a mis en place un service de marraines à Pontivy et s'est beaucoup occupée des prisonniers, raconte la naissance d'une petite Marie-France, en 1945, dont le père biologique est tirailleur sénégalais. La mère, qui habitait en face du camp de prisonniers, était mariée à un prisonnier de guerre resté en Allemagne. Revenu à Pontivy en mai 1945, l'époux découvrira cette petite métisse qu'il adoptera et aimera comme sa fille. Mais les railleries - "à force de voir les Noirs, son sang a tourné", "Tellement inquiète sur le sort de son mari, son sang a tourné" - ont blessé cette famille.
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L'appartenance à la Résistance et les ralliements aux différents maquis via les FFI et les FTP sont pour le moins minorés, sous prétexte que ces hommes ne seraient pas moralement, intellectuellement et socialement capables de comprendre la grandeur, la beauté et la nécessité de ce mouvement. Au-delà de l'injure, l'on enterre sans gloire ceux qui sont morts pour cet idéal. Ils sont d'ailleurs encore nombreux, les courageux résistants d'outre-mer, à ne pas voir leur tombe honorée.
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L'administration française a toujours estimé que les Africains ne savaient pas se servir utilement des sommes perçues. Ainsi, la mise en place des prestations familiales a été retardée jusqu'en 1956, sous prétexte que les Africains dépenseraient cet argent pour la polygamie et l'alcool.
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Vidéo de Armelle Mabon
Massacre de Thiaroye : " la France a camouflé le nombre de victimes" .1er décembre 1944. Des tirailleurs africains, tout juste rentrés au Sénégal après avoir combattu pour la France, réclament leur solde. Ils sont éxécutés par l'armée française à Thiaroye, près de Dakar. La France reconnaît la mort de 35 soldats... il y aurait en fait des centaines de victimes, d'après l'historienne Armelle Mabon.
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