AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782351780749
229 pages
Gallmeister (03/04/2014)
3.93/5   57 notes
Résumé :
Un matin de 1863, la mère de Robey Childs s'éveille bouleversée par un songe. Un grand danger planerait sur son mari, soldat de la Guerre de Sécession. Elle envoie alors Robey, son unique enfant, âge de quatorze ans, sur les traces de son père avec pour seule arme une veste réversible aux couleurs des uniformes de chacune des deux armées. Commence alors pour Robey un voyage qui bouleversera sa vie. Monté sur un cheval noir hors du commun, cadeau providentiel d'un... >Voir plus
Que lire après Le voyage de Robey Childs Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 57 notes
5
6 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
2 avis
Robey Childs, 14 ans, vit avec sa maman, Hettie, dans la ferme familiale, son père étant parti se battre avec les Confédérés. Mais, en ce dimanche de mai 1863, cette dernière lui apprit la mort d'un certain Thomas Jackson. Une mort qui, pour elle, elle en était certaine, annonçait la fin de la guerre. Aussi pressa-t-elle son fils de partir à la recherche de son père et de le ramener. Pour ce faire, elle lui avait confectionné une veste d'uniforme réversible brun-gris d'un côté, bleu de l'autre. Sans attendre le lendemain et après avoir reçu quelques conseils avisés de sa mère, Robey prit la route vers le Sud, chevauchant un bel étalon noir charbon prêté par le vieux Morphew...

La guerre gronde au loin. Cela n'empêche pas Robey, tout frêle adolescent, de se rendre sur les champs de bataille afin d'y retrouver son père et le ramener à la maison. Sur sa route, il croisera bon nombre de personnages, peu recommandables pour certains, attachants pour d'autres, mais toujours remarquables. Ce périple marquera à tout jamais ce jeune homme tant la guerre lui paraitra absurde et tant il découvrira, bien malgré lui, la véritable nature des hommes et le fond de leur coeur. de sa ferme de Virginie au champ de bataille de Gettysburg, ce n'est finalement pas tant son père que Robey trouvera mais bien lui-même. Malgré la noirceur des âmes, la violence des hommes, le sang, la putréfaction des corps, il ressort néanmoins de ce roman une faible étincelle d'humanité, de chaleur et d'espoir, incarnée en la personne de Robey. Robert Olmstead, de par sa narration puissante, son écriture riche, à la fois poétique et crue, ses descriptions magnifiques, nous offre un roman remarquable et subtil. 
Commenter  J’apprécie          692
LE VOYAGE DE ROBEY CHILDS de ROBERT OLMSTEAD
Mai 1863, Hettie CHILDS appelle son fils ROBEY, 14 ans, et lui dit de partir à la recherche de son père, Thomas Jackson, elle sent qu'il est mort. Un cheval fatigué et une veste réversible avec les couleurs des deux belligérants, c'est tout son viatique en partant. On est au coeur de la guerre de sécession. En quittant sa montagne, à un jour de cheval, il s'arrête au village voir le vieux Morphew qui tient une boutique. Voyant l'état du gamin il va lui prêter un alezan noir, un superbe animal. Il aurait aimé aider ROBEY pour l'orienter sur un chemin à suivre mais les informations des journaux sont déjà anciennes quand elles arrivent et surtout peu fiables, les fronts étant très mouvants. D'innombrables petites batailles se livrent et il trouve armes et nourriture en abondance sur le terrain. Désormais il a des revolvers et des munitions, une gourde une couverture un couteau et une toile cirée. le soir il pense à ses parents et à leurs croyances, sa mère croyante et son père qui pense que « le baptême c'est bien surtout avec du savon ». le cheval et lui ne font plus qu'un, ils se sont vite entendus, il croise de plus en plus de cadavres et de vautours, un homme lui tire dessus, le cheval le sauve. Il doit faire vite, sa mère lui a dit de ramener Thomas Jackson avant juillet. Pourquoi juillet, mystère, mais il sait que sa mère a des visions.
On va suivre la quête de cet adolescent laissé seul au milieu d'une guerre horrible, à la recherche d'un père qui se bat, peut-être blessé ou mort. C'est un roman initiatique très puissant, ce gamin, issu d'un milieu simple mais sain, armé d'un incroyable courage qui va tout faire pour retrouver ce père et le ramener chez eux, auprès de sa mère. Une plume qui image parfaitement les paysages d'horreur traversés avec en prime les formules à l'emporte pièce d'Hettie, la mère de ROBEY. A lire.
Commenter  J’apprécie          140
Robert Olmstead est né en 1954 et a grandi dans une ferme du New Hampshire. Après avoir fait ses études à l'université de Syracuse aux côtés de Raymond Carver et Tobias Wolff, il se lance dans l'écriture et l'enseignement. Aujourd'hui encore directeur du programme de Creative Writing de la célèbre université Wesleyan de l'Ohio, Robert Olmstead a écrit sept romans. Son dernier roman, le Voyage de Robey Childs, vient de paraitre en France.
Un matin de 1863, la mère de Robey Childs s'éveille bouleversée par un songe. Un grand danger planerait sur son mari, soldat de la guerre de Sécession. Elle envoie alors Robey, son unique enfant, âgé de quatorze ans, sur les traces de son père avec pour seule arme une veste réversible aux couleurs des uniformes de chacune des deux armées, « Tu vas partir à la recherche de ton père et tu vas le ramener chez lui ». Monté sur un cheval noir hors du commun, « A n'en pas douter, cet animal ressentait ce que lui-même ressentait », cadeau providentiel d'un de ses voisins, Robey se lance dans l'aventure.
Roman initiatique, l'enfant Robey traversera des champs de batailles, croisera des personnages plus ou moins recommandables, avant de revenir au pays plein « d'usage et raison » vivre en homme le reste de son âge, c'est-à-dire en sachant « que dans cette vie, il n'en avait pas terminé avec la violence et la mort. »
Un excellent roman servi par une écriture à la hauteur de ses ambitions, touchant mais sans lyrisme exagéré ou pathos appuyé. Robert Olmstead écrit avec une économie de mots - qui n'empêche pas la précision des descriptions de scènes atroces de guerre - ce qui en atténue la vision sans en minorer la force évocatrice, réussissant même à magnifier l'horrible, « … il assista, horrifié, à la dilatation progressive de leurs yeux qui sortaient des orbites, et au bout d'un certain temps, il les vit éclater sous la pression des gaz corporels pestilentiels et s'ouvrir comme de monstrueuses fleurs expulsant leurs pétales et leurs feuilles, les faisant gicler sur le sol alentour. »
Avec des termes simples, à un rythme lent et régulier, la force tranquille des mots exprime toute l'abomination de la guerre à travers ce roman ayant pour décor la bataille de Gettysburg qui rappelons-le, se déroula en juillet 1863 en Pennsylvanie pendant la guerre de Sécession. Cette bataille, la plus lourde de cette guerre quant aux pertes humaines, se conclut par la défaite des sudistes qui laissèrent le terrain aux nordistes et fut un tournant du conflit. le lecteur pensera au Wilderness de Lance Weller, à ce détail près que Robert Olmstead a écrit son roman en 2007, soit cinq ans plus tôt.
Beauté de la langue, empathie de l'auteur pour ses personnages et paradoxe sublime, un superbe voyage au milieu des ruines et des cadavres jonchant le sol, dans les pas de ce jeune garçon qu'on voit mûrir et découvrir la vie, c'est-à-dire connaître la mort et l'amour, les deux thèmes qui font que le monde est monde depuis toujours. Un bouquin plus que recommandable.
Commenter  J’apprécie          100
Depuis Pastorale Américaine - de Philip Roth, j'ai eu le goût de me pencher sur la construction et la déconstruction de cet étrange pays, l'Amérique, à l'histoire si courte, au présent si disputé. On dit ce pays bâti sur de la violence. On le dit pour pas cher, tous les pays se sont bâtis sur de la violence, l'histoire anglaise est effrayante, l'histoire chinoise multiplie ça par cent, l'histoire russe est terrifiante, et notre histoire française n'est pas fabriquée sur un lit de violettes non plus. Dans le livre de Roth, c'est le XXè siècle qui se détricote après avoir atteint son acmé (jamais je n'aurais cru que j'utiliserais ce mot !). Et le XIXè siècle ne m'intéresse pas des masses. Mais quand même, lorgnons du côté de la Guerre de Sécession pour comprendre mieux ce qui fait qu'un Américain est américain - et encore, on ne sait rien de la guerre du Mexique, mais Steinbeck a l'air de dire que ça a été d'une grande violence aussi. L'Histoire avec un grand H, donc.
La voilà à hauteur d'humain. Américain.
J'ai revu le film "Retour à Cold Mountain" récemment. Il y a du cousinage entre le film et ce livre. La guerre de Sécession a donc été une infâme boucherie ? L'être humain a encore déployé ce qu'il a de pire en lui, à cette occasion ? D'accord. L'histoire de l'Amérique est violente.
Partons la visiter.
La mère de Robey lui dit "va chercher ton père. Pars ce soir". Robey a 14 ans. Il obéit.
Un voyage-songe. Galoper pour la vie, entre la vie et la mort. Avoir 14 ans, chevaucher un onirique cheval noir charbon qui ne porte pas de nom, et descendre vers les enfers en absorbant la nature pleine de vie. La vie la mort, quoi, le voyage de Robey Childs. Même son nom de famille porte la vie, il part pourtant retrouver son père, lui l'enfant, sans savoir si cet homme qui l'a construit, est encore en vie, déjà mort, ou entre les deux.
Il traverse un bout d'Amérique, l'enfant Robey. Il va vers la guerre, l'enfer de la guerre bien terrestre. Comme il n'y meurt pas, voyons ce qu'il pourra faire - et nous avec - de ce gâchis humain inhumain qui lui saute au visage. Car il va falloir vivre avec, avec ce souvenir d'horreurs provoquées par l'homme sur l'homme, sur la femme parfois. Vivre avec ce moment de la bascule aussi, où d'observateur, on devient par la force des choses participant, on entre dans la ronde, l'ange a craqué, sans ailes il lui reste les flingues. Et vivre ensuite avec.
Alors, faire quelque chose de ce gâchis ? Ce gâchis de chair qui pourrit, pue, puis se fait grignoter pour le régal de la vermine bien en vie. Allez, j'ai cherché, et tout ce que j'ai trouvé, c'est qu'on arrive à un stade où on peut relativiser toutes nos idées préconçues : est-ce bien important d'être en vie ? Est-ce si grave de mourir ? Voilà ce que j'ai trouvé comme seule réponse capable de me faire digérer cette horreur : un haussement d'épaule. Et si tout ce drame ne tenait qu'au fait qu'on s'accroche à la vie, alors que peut-être c'est seulement un enfumage sans vraiment d'intérêt.
Quant à notre douleur, eh bien, elle s'arrêtera bien un de ces quatre, d'une manière ou d'une autre. Est-ce que ça gâchera la nourriture de la vermine qui s'en suit ? Il parait que l'animal tué avec stress gâte la viande... La vermine, ou des cochons gloutons qui n'espérait pas un tel festin. Cochons que les vivants qui ont échappé au charnier mangeront à leur tour, nourris des ancêtres qui viennent de tomber, qui ont souffert le martyre avant de mourir, après tout, se nourrir c'est la vie non, et n'est-ce pas un curieux mais efficace mode de transmission que de manger son père à travers la viande d'un cochon...
Avec toutes ces réjouissantes question, en voilà une nouvelle : est-ce vraiment l'Amérique ? Il y a quelque chose de l'Illiade et l'Odyssée dans ce livre, avec un tout jeune Ulysse - tout comme, encore une fois, dans le voyage de Retour à Cold Mountain, où Ulysse devenu adulte, presque fantomatique, marche dans son purgatoire pour rejoindre sa belle Pénélope. Guerre de Troie, Gettysburg, Boutcha, à croire que la mort à la même odeur partout dans le monde, et à toutes les époques, même si les armes sont différentes. Récit universel donc, guerre de nationalité terrestre, à veste réversible. Guerre sans gentils sans méchants - si, quand même, les charognards sans gêne, toute écolo que soit leur démarche, difficile de prendre leur défense. Ils pourraient au moins, par savoir-vivre, attendre que la dépouille dépouillée soit vraiment morte, et que les familles ne se soient pas présentées ou soient reparties...

Autre impression assez troublante : je me disais, Robey, je le connais. J'ai connu des garçons comme ça, un peu plus âgés quand même, je les ai connus de près. Qui prennent ce qui vient de manière assez laconique, qui ne s'expriment pas, qui agissent juste ce qu'il faut, qui prennent sur eux et n'en font pas toute une histoire. Qui sont humains, respectueux, et n'en font pas toute une histoire. Qui ne font pas d'histoire, qui font à peine leur histoire à eux. Les discrets, les taiseux. L'impression, du coup, d'avoir retrouvé mes gars, et ça m'a fait bien plaisir.

Avec ça : peut-on conseiller de lire ce livre une fois qu'on a passé la cinquantaine et que les enfants sont grands ? Parce que c'est rude, la guerre oui, le gâchis de vie, de chair, la violence, l'effroi, l'enfer... Ou au contraire, devrait-on le faire lire aux gamins qui vont entrer, comme Robey Childs, dans l'âge adulte ? Pour les prévenir qu'il n'y a rien de romantique là-dedans, que mourir c'est plutôt moche, souffrir le martyre aussi, sinon plus. Pour leur dire que s'ils ont la chance de ne pas connaître ce genre de chose, ils doivent savourer cette chance infiniment, sans faire leur boudeur... Leur faire réaliser que cette chance ils doivent la peaufiner, la chérir comme un cadeau, tout faire pour qu'on ne détruise plus des vies, et que s'ils ont peur de s'ennuyer, il reste l'aventure de l'amour, par exemple, déjà très coton à vivre, il reste la créativité, et puis la savouration de tout ça - savouration, savourage, tiens, il n'y a pas de nom commun découlant du verbe savourer ?

Le voyage de Robey Childs reste fascinant, irréel, je l'ai avalé, acceptant cette écriture qui se donne des airs de fable. J'ai accepté avec lui tout ce qui lui arrive, du début à la fin. C'est la vie. Ou c'est la mort. Ou les deux, ou entre les deux... C'est la vie et sa liberté, c'est le souffle des vents et l'oeil affolé des chevaux, c'est les rencontres de hasard et ce qui lie les gens. Ou pas. Je n'ai rien appris de plus sur l'Amérique, mais j'ai appris sur les chevaux, sur les gens, sur mes gars, sur la vie.
Commenter  J’apprécie          10
Thomas Jackson, brillant officier supérieur de l'Armée des États confédérés, succombe à ses blessures le 10 mai 1863. En apprenant ce décès, Hettie Childs comprend qu'il est vain de continuer à prendre part au conflit. Elle charge son fils Robey âgé de 14 ans, de partir retrouver son père, soldat confédéré, et de le ramener avec lui à la ferme. A peine sorti de l'enfance et tourmenté par des poussées de croissance, Robey va devoir traverser un pays en pleine guerre civile. Il part sur une vieille jument, sans arme. Sa mère lui a donné de vagues indications pour son itinéraire et un conseil important : « tire le premier ». Il fait une première étape chez un forgeron qui va lui remettre des armes et un magnifique cheval noir. La bête est puissante et douée d'une intelligence hors norme. le jeune homme et l'animal vont être profondément liés par une compréhension et une sympathie réciproques.

Robey débute son « voyage au bout de la nuit » au coeur d'une nature magnifiée où règne la folie humaine. Il avance avec prudence, loin des grands axes sans parvenir toutefois à éviter toute rencontre, heureuse ou risquée. Il doit faire face à de nombreux dangers et à toutes sortes de déconvenues. Après plusieurs jours de voyage, il atteint le champ de bataille de Gettysburg…

Le roman est un récit de formation. le voyage va transformer l'adolescent en homme, les péripéties vont forger son caractère. Robey va acquérir une science de la nature humaine, de la vie et de la mort. La force narrative du roman est éblouissante. Les descriptions sont rédigées dans un style magnifique. le récit donne un sentiment d'irréalité, à mi chemin entre l'onirisme et la poésie. Un très beau roman.
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Il savait désormais que tout doit mourir tôt ou tard, et il savait que la vie n'est que bien peu de chose. Il savait que tout ce qui existait avait existé auparavant. Il savait que la vie d'un homme ne tient qu'à un fil ténu, quels que soient ses actes, ses déclarations et l'opinion qu'il a de lui-même. Il savait que la terre était courroucée et que le mal était aussi vivant que n'importe quel homme ou n'importe quelle femme. Il savait que la vie ne signifiait pas grand-chose pour lui.
Commenter  J’apprécie          270
Pour elle, les hommes étaient comme une période de sécheresse ou un orage sec qui soudain éclate. Ils venaient, puis repartaient ; ils avaient mal, ils souffraient. Ils riaient tout seuls et pleuraient en secret, comme s'ils obéissaient à un signal lointain et silencieux. C'étaient d'éternels enfants, gentils et brusques à la fois. Ils percevaient des sons que personne d'autres n'entendait, comme les chiens. Et comme la lune, ils changeaient tous les huit jours.
Commenter  J’apprécie          220
Il savait que la vie ne signifiait pas grand-chose pour lui, mais là, il s’agissait de la vie de son père.
- Je me transfère en toi, lui dit son père, et te voilà déjà un vieil homme.
Puis il ajouta :
- Je vais venir.
Bien qu’étrange, la métamorphose du fils qui recevait le père en lui et qui, à son tour, devenait le père, fut tangible et complète, et il put la sentir s’opérer en lui. Il la sentit affermir son emprise tandis que les paroles étaient prononcées. Puis tout fut terminé, et il n’était plus un enfant. Il n’était plus un enfant, parce que son père était mort.
Commenter  J’apprécie          160
Alors qu’il avançait sur ce chemin pierreux, il se fit la réflexion que si une certaine forme de méchanceté était morte, ce qu’elle laissait derrière elle ne pouvait être ni défait ni oublié. Il pouvait voir, là-bas, devant, la lumière de la lampe qui brillait à travers la fenêtre. La méchanceté vivait dans sa propre maison mais il ne pourrait pas la tuer quand elle viendrait au monde, et il faudrait l’aimer sans restriction. Il aurait aimé frémir ou trembler. Il aurait aimé regretter ses actes, se lamenter, pleurer. Il aurait voulu se complaire dans la nostalgie du passé, quand il n’était encore qu’un jeune garçon et vivait comme un jeune garçon.

Mais rien de tout cela n’était possible. Les jours anciens n’étaient que des ombres, des scènes projetées sur un mur vague. Il était trop jeune pour avoir un passé. Il n’avait pas de passé, sauf celui d’un enfant : la faim et le contentement, la chaleur et le froid, l’humidité et la sécheresse, des carrés de lumière jaune sur un plancher de bois, des animaux de compagnie, l’amour d’un père et d’une mère. Il n’y avait aucune morsure de la conscience, aucune envie de revenir en arrière et de vivre une vie différente de ce qu’elle avait été auparavant. Il voulait ne rien avoir à faire avec de tels sentiments et de telles pensées vagabondes. C’était à cela qu’il pensait tandis qu’il chevauchait dans les brumes du soir, s’éloignant de l’homme qu’il venait de tuer sous le visage de la lune ascendante.
Commenter  J’apprécie          50
Il s'émerveillait toujours de voir comment la lumière pénètre l'obscurité, comment l'eau se transforme en glace, comment la glace fond, et comment la vie peut être, en même temps, tout et rien. Comment certaines choses durent des années sans jamais exister.
Commenter  J’apprécie          260

Videos de Robert Olmstead (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Olmstead
Robert Olmstead reading from FAR BRIGHT STAR
autres livres classés : guerre de sécessionVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (173) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..