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sur 799 notes
« Neige gelée, grand froid. le coeur de l'hiver. » (p.11). En ces premiers jours de janvier 2006, un silence glacial s'est abattu sur Hesjövallen, un petit village suédois. C'est ce que va découvrir fortuitement un homme de passage qui photographie des villages fantômes et des hameaux en train de se dépeupler. L'objet de ses photographies résonne tragiquement – absurdement ? – avec le drame qui s'est abattu sur le village : la plupart de ses habitants ont en effet été sauvagement assassinés. le meurtrier a cependant laissé une épitaphe dans la neige : un ruban de soie rouge. Un fil ténu, dont va s'emparer Birgitta Roslin – juge suédoise – pour essayer de tricoter une vérité. C'est vers une piste chinoise que ses pas la mènent…

J'ai eu le plaisir de découvrir ce policier nordique grâce à Babelio et à son opération : « Jury policiers Seuil/Babelio ». Un grand merci pour cette belle opportunité qui m'a permis de lire le dernier Henning Mankell, auteur suédois de renom, dont j'avais déjà lu d'autres policiers, notamment de la série des Kurt Wallander.

Contrasté : c'est le mot qui me semble résumer ce livre et qui m'est apparu aux 2/3 de ma lecture. « le Chinois » m'a semblé jouer sur les contrastes entre divers pays, divers continents, au niveau historique, culturel, mais aussi climatique. Henning Mankell transporte son lecteur d'une contrée à une autre : la Suède, tout d'abord, pays du froid et théâtre d'un massacre sans précédent : c'est ainsi que s'ouvre l'ouvrage. La Chine, ensuite. Puis les Etats-Unis avec le désert du Nevada. L'Afrique qui frappe les protagonistes par sa chaleur dense. Enfin, Londres et son quartier chinois : Chinatown. Contraste géographique, donc, mais Henning Mankell joue aussi avec le contraste des époques : la première partie est contemporaine et suédoise. La deuxième nous emmène vers la Chine du 19ème siècle. L'auteur nous conte l'histoire de 3 frères emmenés contre leur gré aux Etats-Unis pour participer à la construction de voies de chemin de fer dans le désert du Nevada. La narration m'a semblé changer du tout au tout, donnant l'impression d'un conte initiatique, au ton un peu naïf. Mais ce changement d'époque donne tout son sens à la suite. Contraste, enfin, au niveau des histoires qui s'entremêlent : le meurtre collectif du début, en Suède, l'histoire dramatique des 3 frères chinois qui deviennent esclaves aux Etats-Unis, l'histoire d'un homme puissant et dangereux dans la Chine actuelle. L'histoire d'une juge suédoise, Birgitta Roslin, fil conducteur de l'intrigue qui s'empare du seul indice laissé par le(s) meurtrier(s).

Contrasté : ce mot s'applique aussi à mon avis sur ce policier nordique. J'ai beaucoup aimé la première partie suédoise où j'ai retrouvé ce que j'avais aimé dans des Mankell lus précédemment (« La cinquième femme », « L'homme qui souriait », par exemple) : le froid, le silence glacial qui inaugurent un drame, un suspens qui avance pas à pas, des indices ténus, la quête d'une vérité qu'on pressent mais qui file toujours entre les doigts, des personnages qui se cherchent, se questionnent, hésitent, doutent… La deuxième partie (Chine, puis Etats-Unis, 19ème siècle) m'a surprise au niveau du changement de style narratif : si l'histoire est captivante, le ton un peu naïf m'a déplu. Dans la troisième puis la quatrième partie, j'ai trouvé que certains passages étaient longs, notamment quand l'auteur raconte l'histoire de la Chine et sa politique actuelle : je n'aime pas trop, dans les romans, ce genre de considérations. Mais d'autres lecteurs peuvent aimer ces propos qui visent sans doute à ce que s'opèrent des prises de conscience. Dans la toute fin, le suspens revient, Birgitta Roslin est de nouveau le personnage central et se confronte au « Chinois ». Dans l'épilogue, une boucle est bouclée : « L'automne approchait dans le Norrland. Lentement, on s'y préparait pour un long hiver » (p. 557)

Un policier intéressant, bien écrit, qui m'a semblé cependant un peu inégal. Ainsi s'achève, avec ce policier nordique, ma participation au jury Policiers Seuil / Babelio. Un grand merci aux Editions du Seuil et à Babelio pour cette belle opportunité !
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Qu'est-ce que ce livre m'a barbée ! J'ai vraiment failli le lâcher, mais bon, ça se lit assez facilement tout de même en sautant des phrases voire des paragraphes, et puis j'avais envie de savoir comment toutes ces histoires s'imbriquaient les unes dans les autres pour parvenir au dénouement final. Je ne sais pas si c'est ça qu'on appelle des longueurs, mais cette énergie déployée à nous conter par le menu la genèse de cette histoire aux dimensions internationales a fait que je me suis ennuyée ferme.
Pas un bon polar, pour moi.
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Ce type est vraiment très fort. Ses romans ne se bornent pas à une tuerie, mais les raisons de cette tuerie nous emmènent visiter des pays où la politique y est décryptée avec beaucoup de finesse et d'élégance.
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Avec ce livre aux dimensions mondiales, à travers trois récits dont les liens sont parfois un peu tirés par les cheveux, Henning Mankell nous invite à voyager en Suède, en Chine, aux Etats-Unis et au Mozambique…
[...]
Ces différentes parties du livre sont très intéressantes et documentées mais les liens créés entre elles par Henning Mankell sont pas vraiment crédibles… L'enquête policière est un peu délaissée pour la partie sociétale et politique…
Le livre se lit facilement, l'intrigue bien construite en ménageant les révélations donne au lecteur l'envie de connaitre la conclusion de l'histoire.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Ce livre débute par une enquête policière classique mais en réalité c'est un roman policier doublé d'un roman historique, ce qui m'a un peu déstabilisée il faut bien l'avouer !

Les indices mènent sur la piste d'un restaurant chinois et nous voilà propulsés à Canton en 1863, auprès de jeunes frères victimes d'un odieux trafic de main d'oeuvre bon marché à destination de l'Amérique... qui à l'époque cherchait des esclaves pour construire ses lignes de chemin de fer.

Puis retour à l'enquête avec la juge Birgitta Roslin (parente d'un couple de victimes) qui, étant plus jeune, était fascinée par la Chine et s'est même impliquée dans le mouvement maoïste. Sa réflexion la mènera dans ce pays, ce qui n'est pas sans remuer toutes sortes de souvenirs de jeunesse.

Bref l'on alterne entre les deux époques, comprenant très (trop ?) rapidement qu'il s'agit d'une histoire de vengeance inter-générationnelle.

Bon ce n'est pas forcément ce que je préfère en terme de polar, le rythme est plutôt lent et j'avoue avoir été surprise par la dimension historique de l'intrigue. Mais une fois immergé dans la lecture, on en apprécie la qualité et l'atmosphère. L'auteur aime s'attarder sur ses personnages, leur vécu et leur ressenti, s'éloignant souvent de l'intrigue principale.

Personnellement ce roman m'a semblé trop long et je l'ai abandonné à 200 pages de la fin...
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J'ai découvert Mankell avec "Les chaussures italiennes" que j'ai "enfilées" comme des espadrilles (chez moi point de chaussons ou pantoufles), l'impression d'être chez un ami. Pour "le chinois", j'ai apprécié l'écriture mais, parallèlement à l'intrigue, j'ai eu l'impression de lire un dossier de "courrier international " et je ne l'avais pas choisi pour ça. Donc j'ai sauté beaucoup de pages. Je suis une habituée de Tony Hillerman qui , dans ses enquêtes en territoire indien, nous immerge dans la culture Navajo et j'apprécie. Seulement voilà, Hillerman a pris toute une vie, 19 romans d'une imprégnation lente et subtile et ça fait toute la différence.
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19 neuf personnes ont été massacrés à Hesjövallen. Même les médecins légistes et policiers aguerris qui pensaient avoir tout vu sont horrifiés par un tel déchainement de violence. Birgitta Roslin, une juge, se rappelle que sa mère avait été recueillie par une famille de ce hameau. Elle se tourne alors vers les écrits de sa mère. Oui, il s'agit bien de la même famille. Birgitta a des problèmes de santé qui se sont amplifiés récemment. En arrêt maladie, elle décide de se rendre sur place.... Mais ce qu'elle va y trouver va la replonger dans le passé... Aux Etats Unis où un ancêtre était parti faire fortune dans les chemins de fer. On suit ensuite l'histoire de ces trois frères chinois qui fuient la misère et la mort de leurs parents mais rien ne se passe comme prévu... Ils sont trahis, enlevés (1 frère meurt) puis envoyés aux Etats Unis ou ils sont maltraités, forcés de travailler dans les chemins de fer, travail risqué ou l'on ne vit pas vieux. Sur les trois frères, un seul rentrera en Chine. Trahi de nouveau par des missionnaires suédois, il décide d'écrire sa vie et de transmettre cet écrit de génération en génération. "Attention, les mots peuvent tuer" serait la morale de cette histoire.
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Un Mankell sans Wallender, ce n'est pas le premier mais celui-là m'a vraiment intéressée.
Ça démarre par une très lourde enquête policière puis l'on va se retrouver en Chine et ce roman devient sociologique, presque politique. J'ai beaucoup appris sur la mentalité chinoise sur les différents courants de pensees de l'après Mao, des positions très ambigües qui agitent les différentes strates de la population, de l'emprise de fer du Parti sur chaque individu. On est franchement content de vivre en Europe.
On va retrouver l'enquête policière en filigrane tout au long du récit sans jamais être totalement certaine de l'issue qui lui est donnée.
C'est un très bon roman
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Je dois dire que si je n'avais pas lu le nom de l'auteur sur la couverture, je n'aurais pas reconnu la patte de Henning Mankell. Rien à voir avec les enquêtes de l'Inspecteur Wallander.
On pourrait dire qu'il y a plusieurs histoires dans l'histoire, dans des lieux et à des époques différents, même si bien sûr tout est lié. J'ai eu le sentiment que ça partait dans tous les sens et que l'enquête policière n'avait été qu'un prétexte. Prétexte à quoi exactement? Une critique politique déguisée de la Chine contemporaine? peut-être.
Pour moi, le froid et la neige sont des personnages à part entière dans les romans de Henning Mankell, alors dans le Chinois, ils m'ont manqué pendant une bonne partie de l'intrigue. Dommage! Vous aurez sûrement compris que je n'avais pas accroché à ce roman.
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Avec Wallander à la retraite, on voit surgir un nouveau personnage : Birgitta Roslin, juge de Helsingborg. Dix-neuf personnes ont été massacrées à l'arme blanche dans un petit village isolé dans le nord de la Suède. Birgitta ne croit pas à la version de la police : acte d'un déséquilibré. Ses recherches nous fait voyager dans le temps (Etats-Unis, 1863) et dans l'espace : Chine, Mozambique, Angleterre. Et Mankell nous surprend agréablement toujours.
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