AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782226243898
250 pages
Albin Michel (03/10/2012)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Dans nos sociétés démocratiques et individualistes, sous couvert de respecter la liberté de chacun, la contrainte et la coercition apparaissent comme des moyens d'un autre âge. En politique, comme en matière de marketing, il convient de susciter le désir pour convaincre l'individu d'agir « librement » : c'est le rôle de la séduction.

Alors, en matière éducative, face au dilemme « interdire ou séduire », les adultes en appellent à la séduction pour obt... >Voir plus
Que lire après Le règne de la séduction : Un pouvoir sans autoritéVoir plus
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le regard introduit le poison de l'altérité au coeur de chacun.
de là viennent le besoin du regard et le sentiment de persécution par le regard : double contrainte qui aliène possiblement l'adolescent. Le regard est une construction familiale et sociale qui à la manière des poupées russes englobe successivement les pellicules protectrices du moi.
(...) Lorsque l'une d'elles [ chaque étape du bébé, enfant, adolescent ] a laissé des trous, l'adolescent ressent le besoin de cette reconnaissance comme une contrainte aliénante, ce qui par projection transforme le moindre regard dirigé sur sa personne en une insupportable intrusion ou une intolérable menace. En quelque sorte le regard retrouve la fonction prédatrice de la vision avec le risque d'être vu sans être regardé.
Si la vision est une fonction neurologique, le regard est une fonction psychique : il faut avoir été l'objet d'un transport/transfert de subjectivité bienveillante aux différentes étapes de la vie pour que la fonction prédatrice de la vision soit neutralisée.
(...) Ce paradoxe réalise pleinement ce qu'on appellera une séduction haineuse. L'adolescent ne peut supporter le regard social des autres et tolérer en soi le besoin de ces regards que s'il est lui-même habité par la trace d'un regard antérieur qui a reconnu son appel et lui a répondu de façon "suffisamment bonne". Voilà pour la dimension narcissique du regard.
Commenter  J’apprécie          00
Mais pour l'enfant ce reste énigmatique exerce un puissant effet de séduction : il aimerait bien savoir. Aussi n'est-il jamais complètement satisfait des explications que peut lui donne l'adulte, explications qui, plus elles se font précises et anatomiques, plus elles finissent par exciter l'enfant, par brouiller son esprit et finalement le laisser perplexe. Car la sexualité génitale n'est pas seulement une affaire de reproduction ( comment faire les enfants ), elle est aussi une affaire de désir, de jouissance et d'orgasme, ce "reste" qui précisément lui échappe. Devant cette frustration, soit l'enfant cesse de poser des questions, soit il persiste, mais l'adulte en arrive alors toujours à cette déclaration rituelle : "Tu verras cela quand tu seras plus grand". Ponctuation heureuse qui invite l'enfant à attendre et à détourner son intérêt sur d'autres choses, à "sublimer" cette curiosité en désir de connaissances diverses. Il est donc essentiel pour l'enfant que l'adulte sache poser une limite, laquelle certes peut varier selon les époques, les cultures ou les croyances, mais reste indispensable et le protège.
Commenter  J’apprécie          00
En créant une attente, en jouant au moment ultime à "tromper son bébé", sans le savoir, alors même qu'elle lui dit "J't'ai eu", c'est elle [la mère]aussi qui se fait avoir parce qu'elle introduit une différentiation entre elle et lui - une différentiation qui n'est pas une perte, un abandon mais au contraire la surprise d'une rencontre. Pour jouer avec son bébé à ces jeux de chatouilles, de surprise et de tromperies, la maman doit être suffisamment sûre d'elle-même, suffisamment tranquille, ne pas avoir peur de la réaction de son bébé, ne pas craindre cet effet de manquement. Elle lui dit implicitement : " Tu sais, mon chéri, je ne serai pas toujours là où tu m'attends". Elle accorde en quelque sorte à son bébé la liberté de la différentiation.
(...) Et c'est cette différentiation qui leur permet de se dégager de la potentielle puissance attractive de cette séduction précoce, originaire et ontologique : le jeu introduit la différence et fait prendre conscience du lien. Cette prise de conscience est salvatrice : elle rend aux deux protagonistes une part de liberté.
Commenter  J’apprécie          00
Du jour où le bébé voit, il aura rétrospectivement, après coup, la nostalgie de ce regard. L'oeil est un organe pervers qui ne cesse de découper ce qu'il voit, qui observe et dissèque pour mieux saisir mais qui, dans l'instant même de cette saisie, laisse échapper l'ensemble, fait perdre au regard cette totalité bienveillante ( nirvanique?). Dans la vision, il y a toujours un reliquat inaccessible, invisible, "énigmatique" ! A l'opposé, le regard "comprend", prend ensemble les parties, il capte l'intention, il partage avec l'autre : le regard est communion. Le regard est saturé de croyance et de religion : c'est ce qui nous relie ensemble. ( ..) La vision est par nature séduction du fait de cette part énigmatique qui oscille toujours entre la plénitude du regard et le "manque à voir" de l'oeil. (...)Le paradoxe du regard est de rechercher cette clôture assurant une complétude rassurante mais en me^me temps d'avoir pour moteur de recherche la part manquante, en creux, en négatif : le regard est une pulsion qui cherche à saIsir et qui s'excite de ce qui lui échappe.
Commenter  J’apprécie          00
Premièrement, l'autorité doit s'inscrire dans un lien de confiance : pas d'autorité sans confiance réciproque. Deuxièmement, l'autorité autorise, même racine, avant d'interdire ; une autorité qui ne ferait qu'interdire, c'est de l'autoritarisme, une emprise par le pouvoir d'interdire, ce n'est pas de l'autorité. Troisièmement, l'autorité passe nécessairement par la communication humaine, le regard mais surtout le langage, elle implique une demande et une écoute. Quatrièmement, l'autorité exige un temps de latence, de réflexion pendant lequel l'action est suspendue, la demande est évaluée, jugée. Cinquièmement, enfin, l'autorité s'articule à l'obéissance tandis que le pouvoir s'articule à la soumission.
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Daniel Marcelli (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Marcelli
Karine GIEBEL , marraine de la librairie; les formidables Mo MALØ, Cécile MAUFFREY , les fidèles Olivier AUBERT, Emmanuel GIAMPINO, Boris SCIUTTO, l'incontournable Daniel HERRERO , l'inénarrable Yves PUJOL, le fantastique Anthony LAMACCHIA, les talentueux Joël CARALLI & JJ DEVEZE.
BD-MANGA-JEUNESSE Jung et Laëtitia MARTY qui nous enracinent dans un moment sensible, CHANOUGA qui nous fait prendre le large, James CHRIST et ses géantes aventures, le duo de choc LAOLYTH et ELLÉANA, le légendaire Philippe CARDONA; JAHYRA et ses héroïnes au caractère bien trempé, mais aussi les délicates Maylis DAUFRESNE et Virginie NAPO qui séduiront les plus petits.
ATELIERS - 10h00-12h00 - Ateliers BaZ'Art:Vanessa MARCELLI vous propose de réaliser un collage d'art/déco. (Public ado & adulte - 15€, sur inscription: 04 94 239 232)
- 15h00-18h00 - Atelier BEAUX-ARTS linogravure avec Frédérique BAUDIN (Public ado & adulte - 15€, sur inscription 04 94 239 232)
Des démos toute la journée pour les grands et les petits
Des JEUX... 16h00-18h00 : Noémie OGNON vous présente "Super Co-Quotidien" , pour jouer en famille !
Et..un grand TIRAGE AU SORT vous sera proposé ce jour-là avec de nombreux LOTS À GAGNER (bulletin de participation disponible sur place de 09h00 à 18h00)
+ Lire la suite
autres livres classés : psychologieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
436 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}