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EAN : 9782021538083
144 pages
Seuil (01/03/2024)
4.18/5   11 notes
Résumé :
Cécile est morte à vingt-sept ans dans un accident d’avion. Le personnage principal de ce récit a eu avec elle une brève relation de jeunesse. Cette mort hante sa mémoire, non de façon traumatique, comme on pourrait s’y attendre, mais d’une manière incertaine, fuyante, presque douce. Et peu à peu, c’est le souvenir lui-même qui s’étiole.
Un jour pourtant, le double de Cécile lui apparaît dans la rue. Il se met à suivre cette femme : si c’était elle, qui lui s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Les textes de Philippe Marczewski déployent le temps et l'espace, les cartographient et les parcourent. C'est leur marque de fabrique et dans ses trois livres le lecteur est conduit ici, puis là, découvre et visite des époques et des lieux. L'écriture, fluide, le porte et le transporte; c'est très confortable, il lui suffit de s'abandonner à son cours.

À chaque fois le sujet de l'ouvrage réussit son « passage à l'écriture » : le réel, ou l'imaginaire, se fait littérature - structure, rythme, voix. le texte tient par lui-même, vit par lui-même. Mission accomplie, pourrait-on dire, mais de mon point de vue, subjectivement parlant donc, l'incontestable talent d'écrivain de l'auteur a son revers : dans Blues pour trois tombes et un fantôme et Un corps tropical, ses deux premiers ouvrages, son écriture est un peu trop confortable, il y a derrière comme un petit moteur qui ronronne et doucement endort. Manque une secousse pour que le texte s'extraie de sa réserve et se jette sur sa proie, une étincelle pour qu'il s'embrase et s'illumine. L'agréable moelleux de l'écriture, son coulant mêlé de retenue, en somme l'équilibre douillet du livre tient un peu trop à distance les choses : j'ai lu ces livres comme on visite un petit musée : un lieu protégé, tranquille et serein, sans risque et, partant, qu'on peut oublier trop vite (mais qu'on a plaisir à revenir visiter).

Quand Cécile est assez différent et plusieurs pages ici s'envolent. le livre est beau, de par son geste, sa forme et son contenu. C'est un hommage, dont on ressent la réelle sincérité, à un amour de jeunesse précocement arraché à la vie et qui nous livre les mille et un tours et détours auxquels peut recourir un esprit humain dans son dessein obsessionnel d'arracher, à son tour, cet amour disparu à la mort. Et à l'autre mort après la mort : l'oubli. le livre, touchant aussi parce que l'auteur ne craint pas de se dévoiler, raconte au fond le combat d'une éternité contre une autre.

L'auteur poursuit ainsi sa trajectoire mélancolique de lutte contre la ruine : son premier ouvrage traitait déjà de l'effondrement de la matière et du souvenir qui s'y loge. Aussi, le jeu de langage entre les premiers et derniers mots de Quand Cécile, qui résorbe l'un dans l'autre temps et espace, est-il bien autre chose qu'une astuce facile de l'auteur : il exprime le noeud tragique au coeur de son écriture.

Enfin, mais ce n'est peut-être pas essentiel, le choix de la grosse machine du Seuil comme maison d'édition me laisse perplexe.
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"Tout y est vrai" dit l'auteur.
Récit intime sur la disparition d'un être cher.
Le roman pose des questions universelles, celle du deuil, de la mémoire et de l'oubli.
Cécile n'a que 27 ans lorsqu'elle décède dans un accident d'avion, le 10 août 2001.
Elle et P.Marczewski ont vécu bien avant une amourette de jeunesse, de celle qui reste éphémère, de courte durée.
Mais emmagasinée dans un petit coin de la mémoire sentimentale et imprimée sur la rétine.
Il se rappelle : " la blondeur de ses cheveux, de ses sourcils et des cils autour des yeux dont l'iris se voyait à peine à travers la fente étroite des paupières, son visage juvénile n'était que blondeur et lumière et le rose de ses joues".
Le récit est fluide et fait de lenteur, on dirait qu'il coule de source, que l'écriture s'adapte aux émotions de l'auteur que lui même ne contrôle pas.
Un remue-méninges nécessaire, nostalgique pour accepter la disparition définitive d'une jeune femme en devenir.
Ce souvenir et cette mort hantent sa mémoire et son quotidien.
Le passé fuit, s'étiole malgré lui.
Même la seule photo de Cécile qu'il possède perd de ses couleurs vives.
Jusqu'au jour où des années plus tard P.M. croit apercevoir Cécile dans la rue.
Où garder et protéger les êtres aimés ?
P.M. nous trace un chemin délicat, un vécu.
Son écriture est franche, sincère, rien ne dépasse.
Un coup de coeur.

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Oufti est la première expression , liégeoise bien sûr, qui éclate à la lecture de ce roman !
Quel bijou d'écriture, de style et de finesse pour exprimer la peur de l'oubli et rendre à Cécile un peu de la vie qui lui a été arrachée bien trop tôt.
Cécile a 27 ans quand elle meurt dans un accident d'avion. Cette mort est un point final à mille possibilités de vie. Mais de point, il n'y en a pas dans ce roman. le narrateur déroule l'écheveau de ses souvenirs. Hanté par cette jeune femme qu'il a aimée, il lui tisse à nouveau une vie, au point de croiser son double, spectre, hallucination ou simple jeune femme dans laquelle il projette la vie de Cécile.
"Quand Cécile" , ce début de phrase qui laisse place à toutes les suites possibles, donne son titre à un roman puissant et émouvant qui se lit d'un souffle tant on a peur d'en rompre le charme. 😍
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Ce roman se lit comme une longue mélopée en clair-obscur, où surgit sans cesse la figure rêvée ou hallucinée de Cécile (un amour de jeunesse du narrateur) disparue à 27 ans dans un accident d'avion. de ce fil tissé sans points (on ne trouvera dans le texte que des virgules, parfois des tirets) la mémoire de Cécile affleure sans cesse, s'étire comme un souffle que le lecteur parfois cherche à reprendre, happé par cette prose poétique, aspiré finalement par cette concaténation d'images qui se résout à la fin dans la présence matérielle du livre resté entre les mains, lu d'une traite, et qui forme le tombeau plein de douceur d'un être qui aurait pu vivre, et survit maintenant en nous.
Je reste hanté, à tous points de vue, par ce coup de coeur.
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« (…) l'idée de la mort de Cécile avait un corps gazeux éthéré, un simple geste de la main suffisait à en perturber l'apparence, à la rendre changeante et indescriptible, et il n'a plus jamais depuis lors réussi à en saisir la forme. »

Ne pas savoir aimer est une béance et l'esprit n'a de cesse de vouloir combler cette anomalie, en vain car ce n'est pas son domaine. Constructions permanentes, ces échafauds branlants n'édifient au final qu'un monument à notre fragilité partagée, si pudique qu'elle n'en finit plus de fuir.

« (…) on ne tient pas la comptabilité de ces pensées-là, on ne les dénombre pas comme on ne tient pas le compte des taches brunes que le temps fait apparaitre sur la peau (…) »
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critiques presse (2)
SudOuestPresse
12 avril 2024
Pour son troisième roman, Philippe Marczewski convoque le deuil et l'oubli à travers le souvenir de Cécile, une jeune femme prématurément disparue.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaLibreBelgique
18 mars 2024
Après "Un corps tropical", Philippe Marczewski revisite le deuil dans un roman délicat et intimiste.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
leur conversation tenait en laisse une tristesse qui menaçait de mordre
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l'oubli de Cécile est bien plus lourd que son souvenir
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on est toujours condamné à ne voir que la surface des existences
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Videos de Philippe Marczewski (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Marczewski
Cécile est morte à 27 ans, dans l'accident d'un petit avion de tourisme. Quand il l'apprend, le narrateur tente de dévier l'effet de cette annonce en appelant d'anciens amis pour les prévenir, mais n'a pas l'impression de les atteindre. Lui qui a eu une relation amoureuse à plusieurs reprises avec cette jeune femme, sans jamais qu'ils parviennent à faire couple, se trouve étonnamment trop peu triste. Quelques années plus tard, alors qu'il repasse dans un lieu lui rappelant leur dernière nuit passée ensemble, il croise son sosie. de plus en plus obsédé et habité par le souvenir de Cécile, il se met à suivre cette étrangère. Dans un magnifique flux d'écriture fait d'impressions et de réminiscences, Quand Cécile évoque avec une grande justesse l'oubli, le regret, l'obsession et les chemins étranges de la mémoire, explorant les vies non vécues et les basculements toujours possibles.
Philippe Marczewski est l'auteur de deux livres publiés aux éditions Inculte : Blues pour trois tombes et un fantôme (2019) et Un corps tropical (prix Rossel, 2021). Quand Cécile est son troisième roman.
Rencontre animée par Sarah Polacci.
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