En lisant la BD
noir burlesque, c'est comme si j'avais visionné un polar noir et blanc américain de l'âge d'or hollywoodien .
Cette BD splendide a en effet un grand pouvoir d'évocation par la précision du trait et ses personnages bien campés. Les dialogues ne sont pas nombreux mais les dessins très expressifs et sobres parlent plus que tous les mots. Il suffit d'avoir l'oeil pour que l'histoire se déroule impeccablement, et que l'on s'y accroche. Et pour ma part, j'ai vraiment accroché dès le départ au duo bien assorti que forment le beau ténébreux à la mâchoire carrée et au veston complet Terry Slick et la troublante Miss Hollow à la chevelure rousse flamboyante acoquinée à Rex, le chef des gangsters.
le graphisme net et précis en noir et blanc (mis à part le rouge de la passion) nous fait entrer immédiatement dans l'ambiance citadine chic et dangereuse des rues de la clinquante Philadelphie des années 50 bardées de grands immeubles qui clignotent d'affiches publicitaires, des dinners aux grandes vitres et des night clubs privés plus ou moins louches.
J'ai beaucoup apprécié cette recherche d'authenticité du dessin qui colle à la réalité dans les moindres détails même en matière de mode comme la splendide robe Dior de Miss Hollow dite Caprice sur scène que je préfère voir habillée.
L'auteur Enrico Marini fait revivre ici tout un monde de bons et méchants, de starlettes en quête de gloire, d'acteurs ratés affiliés aux escrocs et d'obscurs désirs de revanche dans un scénario savamment intriguant.
Il s'agit ici du premier tome mais le début commence par la fin alors le mystère plane entier sur ce qui s'est bien passé entre le bel inconnu Terry Slick (d'ailleurs qui est-il ?) et Miss Hollow qui ne semble pas être toute blanche dans l'affaire pour qu'ils en arrivent au revolver.
J'ai hâte de lire le prochain tome avec tous ses personnages croqués au couteau comme l'inspecteur ilrandais Connely ou la bande de sbires de Rex, le vraiment méchant.
Un rififi américain qui me plaît beaucoup par la virilité masculine sans en abuser et la volupté du charme féminin vénéneux à souhait comme si on était à LA confidential de
James Ellroy.
Alors qui est Terry Slick et que veut-il ? La suite bientôt.
Merci à Babelio et aux éditions Dargaud pour m'avoir faire découvrir cet ouvrage dans le cadre de la Masse Critique mauvais genre.