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EAN : 9782818500033
176 pages
Fayard (08/09/2010)
4/5   9 notes
Résumé :


Krach financier, panique, fuite vers la liquidité : la crise qui entraîne aujourd'hui le monde vers son effondrement est comparable à celle des années trente, mue à nouveau par ce que Keynes appelait " le désir morbide de liquidité ", et Freud, plus abruptement, " la pulsion de mort ".

Nichée au cœur du capitalisme, cette pulsion le pousse à détruire et à s'autodétruire. Cet ouvrage propose une lecture du capitalisme à travers le doub... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai du mal à accepter Freud et encore plus de mal a faire des liens entre pulsion de mort et capitalisme. Aussi bien chez Freud que chez Bernard Maris (et chez Keynes) il n'y a la moindre preuve de ce qu'ils avancent. Ce ne sont que des hypothèses, des faits mis en exergue et présentés comme concepts...
La lecteur de cet ouvrage m'a mis mal à l'aise car je ne dispose pas des moyens conceptuels de contrer ces idées. Néanmoins ce trouve ce livre passionnant et riche car il stimule fortement la réflexion. Il me faudra le relire et noter en quoi je diffère des idées qu'il avance : un vrai travail de bénédictin.
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Analyse d'une lecture très facile. Très utile pour prendre du recul et mieux comprendre. Ne pas hésiter à le lire malgré un titre qui peu laisser perplexe.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Du début à la fin de sa carrière, la monnaie occupe une place centrale dans la vision économique de Keynes. Les mots « monnaie » et « monétaire » figurent dans les titres de ses trois principaux ouvrages économiques : La Réforme monétaire (1923), A Treatise on Money (1930) et La Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936). Cela, tous les économistes le savent. Ce que la plupart ignorent par contre, c'est que la monnaie de Keynes est radicalement différente de la monnaie des manuels orthodoxes. Elle est objet de désir et fraye avec la mort. Théoricien de l'économie, Keynes fut avant tout, comme Freud, un penseur de l'homme et de la société, de l'incertitude, de l'angoisse et de la psychologie des foules, du mimétisme d'une «société faite d'individus qui, tous, cherchent mutuellement à s'imiter ».

L’argent n'est pas un simple stock de métaux précieux, de billets ou d'écritures qui circulent sur des comptes, mais une réalité troublante à double titre. Il introduit le temps dans la vie des hommes – ce temps que la division du travail, évoquée par Adam Smith, dilate. Il brise le troc, la simultanéité de l'échange, permet de réviser les plans, jette un brouillard d'incertitude sur toutes les actions humaines. L’argent est un objet étrange qui à la fois calme l'angoisse – vous disposez d'un stock de précaution – et l'accroît. Il permet de changer d'avis, d'être irrationnel. L’argent dépersonnalise les relations humaines, liquide la vieille société faite d'autorité, de servitude, de vassalité et d'adoubement. Il joue un rôle dominant dans les sociétés où les rapports de domination sont plus anonymes, il permet de ne plus regarder les hommes dans les yeux, pour paraphraser Georg Simmel.

La pulsion de mort prend chez Keynes la forme de l'amour de l'argent « agissant à travers la poursuite du profit comme un adjuvant de la sélection naturelle ». L’amour de l'argent, qui se manifeste entre autres dans l'épargne et le phénomène des intérêts composés, de l’argent qui fait des petits, qui crée de l’argent à partir de lui-même, constitue « le problème moral de notre temps ». Dans la concurrence et l’amour de l’argent gisent les causes de la violence sociale. Cette guerre interminable de tous contre tous à travers la concurrence, qui ne se termine jamais et où nul ne sait exactement ce qu’il cherche ni pour qui il se bat, est un des ferments de la vraie guerre. (pp. 62-64)
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Le caractère fécal de l'argent se manifeste à profusion dans le langage ou les contes populaires : « la poule aux œufs d'or », « l'âne qui fait des ducats », « faire sa grosse commission ». La phrase « l'argent n'a pas d'odeur » est attribuée à l'inventeur des urinoirs, l'empereur romain Vespasien (9-79). Au moment où naissait le capitalisme, Thomas More racontait que dans l'île d'Utopie l'or et l'argent sont utilisés dans la confection « des vases de nuit et des récipients destinés aux usages les plus malpropres ». On rappellera la signification populaire du trône et le fait que « l'enfant sur son trône est souverain», le souverain étant une pièce de monnaie. Pour Freud, qui associe, comme nous l'avons vu, la culture et le refoulement sexuel, la « forme originaire » de la propriété est anale. Le refoulement sexuel et la sublimation de la libido sont eux-mêmes associés au refoulement olfactif et à la sublimation de l'érotisme anal (p. 48-49). Freud revient à plusieurs reprises, jusqu'à la fin de sa vie, sur ce thème.

Le plaisir de l'argent contient donc un important élément irrationnel, qui caractérise finalement le capitalisme. Sandor Ferenczi a développé cet aspect: « le caractère libidinal et irrationnel du capitalisme, irréductible à une pure finalité pratique, se trahit également dès cette étape : collectionner est pour l'enfant une fin en soi, un acte qui lui procure une joie sans mélange ». Pour lui, « la pulsion capitaliste contient donc [...] une composante égoïste et une composante anale érotique » (ibid., p. 88).

Il n'est pas étonnant que l'argent joue un rôle important dans la cure psychanalytique : il doit renvoyer au principe de réalité. En payant régulièrement, et si possible en liquide, l'analysant retrouve la terre ferme. Freud explique qu'un traitement bon marché ou gratuit se révélera inefficace, les résistances du patient étant alors accrues. (pp. 57-58)
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