Anaïs, jeune femme au nom de parfum si vite enfui sur la langue, a été assassinée. le narrateur, un journaliste désoeuvré, hanté par la mort d'une autre femme, décide d'enquêter auprès de ceux qui ont connu la jeune femme, non pas pour trouver son meurtrier, mais pour frôler sa vie, effleurer la réalité qui se cache derrière les faits divers, transformer le cliché en image réelle ( « je veux le voir pour de vrai, tel qu'il a été. Pas pour de faux. La fiction, ça va un moment : mais ça ne remplacera jamais le bon vieux réel. C'est lui qui fait les hommes, tels qu'ils sont, pas tels qu'on peut les créer. »), s'approprier cet effluve de vie insaisissable, cette « décrue des sons » qu'était la jeune fille.
Il lui faut pour cela trouver les voix qui sauront dire sa romance, le « pourquoi du comment de sa présence sur scène ». En cherchant les origines d'Anaïs, le narrateur rencontrera des personnages étranges aux vies aussi trouées que les gravières, paysage-corps du roman : la « mater dolorosa », à la voix « terrible de détresse », Mao, le père absent, trou sombre du récit, le Légionnaire et sa maison-cave, Toto Beauze aux mensonges bleus… Mais comment transforme-t-on des personnages ne s'illustrant qu'à travers un fait divers, en voix denses, en personnes ? Comment fait-on pour parler des cavités d'un être et ne pas se limiter à ses reflets ? La littérature peut-elle donner consistance et existence à l'infime d'une expérience singulière ?
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