De façon globale j'apprécie beaucoup la démarche et les livres écrits par
Kenneth White, en particulier "
la maison des marées" ou "
Les vents de Vancouver". J'ai eu l'occasion de lire aussi quelques numéros des "cahiers de géopolitique". le personnage sort du commun c'est indiscutable. Dans cette autobiographie volumineuse qu'il vient de publier, certains aspects comme les récits attachés à sa vie quotidienne, notamment pendant son enfance et son adolescence m'ont intéressé. J'ai apprécié aussi les évocations de ses lieux de vie successifs et de ses grands voyages.
Plusieurs choses m'ont cependant déplu et je voudrais en parler brièvement. Les passages très longs consacrés à la philosophie, par exemple, notamment lors de son séjour à Munich : les discussions concernant
Nietzsche, Heidegger et consorts m'ont paru hermétiques et m'ont laissé indifférents. Les passages très égocentriques et les descriptions de la "nullité" de certains personnages qu'il a été amené à fréquenter, m'ont parfois donné à sourire, mais m'ont aussi souvent exaspéré. J'ai trouvé qu'il était parfois très orgueilleux dans sa façon de commenter ses réussites personnelles. Certes il est évident qu'il a eu beaucoup de mérite mais à se donner toujours le beau rôle, on pêche parfois par suffisance.
Dans le même registre, je trouve que le rôle essentiel joué à ses côtés par la présence de son épouse,
Marie-Claude (traductrice talentueuse d'une bonne partie de ses ouvrages en français) est quelque peu réduit à portion congrue. Il faut quand même un sacré dévouement, et une forte personnalité aussi, pour suivre la démarche parfois excentrique et les sautes d'humeur d'un tel personnage !
Bref, je ne suis pas mécontent d'avoir lu cet "
Entre deux mondes" qui permet de mieux appréhender l'auteur, mais mon impression reste mitigée à cause de certains passages. Cela ne va pas m'empêcher d'enchaîner derechef avec les fameuses "
Lettres de Gourgounel" que je n'ai pas encore lues et que je viens de trouver chez un libraire d'occasions.