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EAN : 9782373852608
312 pages
Les éditions du Sonneur (12/05/2022)
3/5   5 notes
Résumé :
Les lecteurs français redécouvrent Somerset Maugham.
On ne peut que se féliciter de cet engouement pour une oeuvre que le difficile Raymon Chandler plaçait en tout premier.
L'auteur de l'Envoûté subit cette fois-ci le charme des Mers du sud mais son héros est plus proche de Gauguin que de Stevenson.
Son roman n'est-il pas aussi celui de la fascination scrète d'un écrivain à brillants succès pour le ratage du génie? (10-18)
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'envoûté est une interprétation libre de W. Somerset Maugham autour de la vie de Gauguin. le personnage principal se nomme Strickland. Courtier en banque (comme Gauguin), il va tout quitter à 40 ans pour aller à Paris et devenir peintre. Maugham utilise un écrivain à succès qui va raconter comment il a connu Strickland. On part des salons littéraires tenus par la femme de Strickland et on termine à Tahiti, quelques années après la mort de Strickland.

Le roman est présenté comme une biographie, un portrait. Mais pas vraiment. Ou pas uniquement. Il y a les relations (in)humaines que Strickland va entretenir avec sa femme, avec l'écrivain, avec Stroeve, un artiste qui sacrifiera tout pour Strickland, et avec d'autres personnes à Tahiti. Maugham va aussi longuement discourir sur le processus de création artistique. Sur la passion autodestructrice. Sur la quête ultime, celle du beau, celle du vrai. Sur ce que peut être le génie. Strickland est un artiste maudit qui n'aura de succès qu'à titre posthume. Mais cela ne l'intéresse pas. Il poursuit une quête. Rêver un impossible rêve... disait Brel. Strickland va réaliser un impossible rêve, et en mourir, pleinement satisfait d'avoir atteint son but. Tout sacrifier pour sa paix intérieure, en quelque sorte, celle de l'âme. Les passes d'armes oratoires entre l'écrivain et Strickland sont excellentes, débordantes de misanthropie et de morgue.

De nombreuses facettes du peintre sont en effet utilisées dans ce roman, même si les divergences sont claires et nombreuses. On s'amusera du fait que Maugham va prendre un personnage anglais, comme si ce genre de comportement était encore plus aberrant venant d'un Anglais. Mais autour de Strickland gravitent de nombreux personnages qui éclairent l'artiste central. Ils apportent des couleurs, des ombres, de la profondeur à l'ensemble. Un peu comme si Maugham réalisait un tableau et non un roman.

Le titre anglais est The Moon and Six Pence. Cela fait référence aux mois d'errance de Strickland à Marseille avant d'embarquer vers le large et d'arriver dans les îles. le titre français fait référence à l'aveuglement de Strickland pour tout ce qui n'est pas peindre. Cet état hypnotique où même la vie a moins d'intérêt que la création, cela m'a rappelé certains passage d'Amok de Zweig où il décrit la folie. Cela m'a aussi ramené à Bird, le film sur Charlie Parker. La folie guide Strickland. La plume très fine de Maugham fait parfaitement son office. Elle est également envoûtante, me poussant à poursuivre une lecture alors qu'a priori rien ne peut m'accrocher dans le thème du roman. Une agréable découverte, moi qui en était resté à Maugham dans une chanson de Souchon... On en est loin, mais il fallait faire rimer "dames" et "Maugham"...
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Il faut croire que lire Somerset Maugham va devenir mon rituel pour le mois anglais. L'année dernière, j'avais découvert "la Comédienne", qui parlait très logiquement de théâtre. Cette année, place à la peinture.

Le narrateur, anonyme, nous parle de Charles Strickland, respectable agent de change, pourvu de femme et enfants, qui décide d'un coup de tourner le dos à toute cette vie morne et bien réglée, pour se consacrer à l'art.

Nous voilà dans une série de réflexions sur le génie artistique, sur l'égoïsme, sur les normes et sur le carcan qu'elles imposent.

Je dois vous l'avouer : je serais bien en peine de dire si j'ai vraiment aimé ou pas, au final.
Je n'ai pas spécialement accroché au personnage du peintre en lui-même, son caractère étant assez étrange à saisir. Aucune trace de remords en lui, il assume totalement son égoïsme. Il semble tellement détaché des sentiments des autres qu'il en devient presque froid. La passion qu'il met dans la peinture, d'après le narrateur... Je ne l'ai pas ressentie.

Pour autant, ai-je eu envie d'abandonner ce livre ? Non, au contraire. Je n'avais pas l'impression de me forcer quand je le reprenais. Parce que la plume de l'auteur est décidément bien agréable à lire.

Déroutant comme expérience donc...

A noter que "l'Envouté" est aussi connu sous un autre titre, "la Lune et soixante-quinze centimes"
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Sa robe grise, droite et bien coupée, soulignait une ligne harmonieuse, un corps à tenter le sculpteur plus encore que le couturier. (p.70)
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"Servitude humaine" Livre vidéo. Non sous-titré. Non traduit.
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