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3,73

sur 2843 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai plus l'habitude, par plaisir, de lire des romans récents. Mais quel plaisir de se replonger dans un classique!

Les phrases ciselées, chaque mot pesé, une histoire construite sur un fil où Thérèse marche, entre solitude insoutenable et haine des autres. Tout est magnifique!

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Très beau texte. Une écriture et un style magnifique pour décrire et comprendre la spirale psychologique dans laquelle est enfermée Thérèse Desqueyroux sous le poids des codes et principes d'une société de notable et propriétaires terrien ayant comme seule préoccupation les apparences, le qu'en dira-t-on, la puissance de la possession des terres. Elle doit se conformer aux règles, coupée du monde elle se sent enfermée, cloisonnée dans un univers clos symbolisé par les pins des Landes encerclant le village comme d'immenses barreaux de prison. Par ce roman, François Mauriac peint également une société provinciale du début du XX° siècle qui n'a finalement été bousculée et remise en cause qu'à partir de l'après guerre et du vent de liberté et de transformation de la société qui émerge à la fin des années 60.
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Avec Thérèse, ce sont toutes les femmes enfermées dans des mariages ennuyeux, des familles oppressantes, des vies étriquées, des destins non choisis que Mauriac met au-devant de la scène.
Et finalement, si le verbe est d'époque, le propos reste assez contemporain.

La plume de Mauriac n'est plus à encenser, elle fait chanter le français tout simplement. Plusieurs notes en bas de page de l'édition livre de poche 2017 nous apprendront que même Grévisse y a trouvé là des tournures de langue inédites suffisamment intéressantes pour paraître dans ses publications comme Mauriacisme. C'était mon premier roman de l'auteur, assez charmée par sa prose, je vais me pencher sur le reste de son oeuvre.

Du côté de l'histoire en tant que telle, je ne suis jamais entrée ni en empathie, ni en compassion avec Thérèse. Question d'époque et de génération sans doute...
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De Thérèse Desqueyroux, les gens disent : "On se demande pas si elle est jolie ou laide on subit son charme". Qui est donc, au fond, cette femme étrange jugée pour avoir tenté d'empoisonner son mari?
Thérèse est un mélange d'Emma Bovary et d'Anna Karénine, mariée à un homme qui lui fait horreur dès la première nuit. le drame est qu'elle a conscience qu'une autre vie serait possible que cette existence de renoncement, de soumission, que l'on attend de toute femme respectable dans la campagne landaise. Comment arrive-t-elle à l'idée de l'empoisonnement? Elle reconstruit elle-même le raisonnement après le non-lieu, espérant avoir l'occasion de l'expliquer à Bernard. Implacable dans sa faiblesse, ledit mari ne lui laissera pas cette chance, ayant déjà élaboré avec la famille tout un plan pour sauver les apparences. Y a-t-il autre chose qui compte vraiment que les apparences, au fond?
Thérèse Desqueyroux est un roman très court, qui met profondément mal à l'aise de la première à la dernière page. Et pourquoi? Parce qu'on devrait, raisonnablement, détester cette femme mais que je n'y suis pas parvenue une seule seconde. Bien au contraire. Thérèse s'inscrit dans la lignée de toutes ces héroïnes de la littérature qui ont voulu changer leur destinée mais n'ont fait que se condamner davantage. Ou peut-être pas. Car ce qu'il adviendra d'elle dans le Paris ou son mari la dépose pour l'éloigner, c'est à nous de l'imaginer.
Ce roman était le premier que je lisais de François Mauriac et j'en reste abasourdie.

Challenge XXème siècle 2020
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Quelle puissance dans l'écriture pour écouter cette femme se raconter. Nous entrons dans le psychique de cette femme malheureuse d'avoir une vie si commune. Il ne se passe pas grand chose mais le style est sublime, et ça suffit.
On me l'avais conseillé, je n'ai pas été déçue. Fort.
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D'habitude j'ai du mal à lire les classiques, les trouvant souvent difficiles à lire et à comprendre. Mais il s'avère que le roman de Mauriac m'a bcp plu.
J'ai trouvé que ce roman était facile à lire, ayant une syntaxe légère et un vocabulaire accessible.

J'ai particulièrement aimé le fait que l'auteur aborde la condition de la femme dans les années 1900, et son rôle en tant qu'épouse, de bourgeoise provinciale.
Je trouve que l'auteur est audacieux d'avoir eu le courage d'exposer une femme singulière, qui remet en cause l'existence individuelle à cette époque et la place des femmes.

En somme cefût une lecture agréable et enrichissante car j'ai découvert que la femme n'avait pas beaucoup de droits à cette époque et une liberté d'expression quasi nulle.
Le statut de la femme fut et reste toujours difficile dans nos sociétés, car on se bat encore aujourd'hui pour se faire respecter auprès des hommes.
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Vu le nombre de babeliots qui ont lu ce livre, je ne vais pas encore décrire l'histoire mais je donne quelques informations complémentaires.

François Mauriac s'inspira pour l'histoire de Thérèse Desqueyroux de l'affaire Canaby, appelée aussi affaire des Chartrons.
Henriette-Blanche Canaby fut accusée en 1905 d'avoir voulu empoisonner son mari, Émile Canaby, courtier en vins bordelais alors endetté.
François Mauriac assista au procès en cour d'assises de la Gironde le 25 mai 1906, au cours duquel elle fut condamnée pour faux et usage de faux (fausses ordonnances pour se procurer auprès de pharmaciens de l'aconitine et de la digitaline, sans compter l'arsenic qui entrait dans la composition de la liqueur de Fowler qu'elle donnait à son mari en grande quantité).
Son époux témoigna en sa faveur pour sauver les apparences de ce couple de la bourgeoisie bordelaise qui faisait ménage à trois avec Pierre Rabot, un riche rentier. Ainsi, malgré le mobile possible d'Henriette-Blanche Canaby (toucher une forte indemnité au titre de l'assurance-vie souscrite par son mari et refaire sa vie avec son amant) et sa culpabilité criminelle assez évidente, l'accusation de tentative d'empoisonnement fût rejetée et l'épouse fut condamnée à 100 francs d'amende et 15 mois de prison, peine qu'elle n'effectuera pas en totalité.

Voilà, nous sommes dans la bourgeoisie, dans les mariages arrangés pour augmenter les terrains, les maisons, les bourses. Il faut respecter coûte que coûte les conventions, le protocole, faire bonne mine et laver son linge sale en famille. Thérèse rêvant d'une autre vie est bel et bien coincée dans la sienne. Lors de ma lecture, j'ai pensé à Madame Bovary car il y a ce côté femme qui aime la vie, qui a soif de l'embrasser avec passion avec son amant et qui est prête à tout faire voler en éclat pour déchirer ce corsetage de l'époque.

Lecture terminée en juin 2019 / le Livre de Poche - Prix : 5,10 €.
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Thérèse Desqueyroux s'apprête à rentrer dans la propriété où l'attend son mari. Elle a tenté de l'assassiner, il le sait, mais il n'y aura pas de prison pour Thérèse, du moins pas officielle : ici les apparences sont plus importantes à sauver que la justice.
Voilà un roman très court, qui aborde néanmoins une multitude de sujets : condition de la femme au début du XXème siècle, mode de vie chez les bourgeois, quête d'identité, maternité...
Je n'ai pas pu accabler totalement Thérèse, malgré son geste, parce que la vie à laquelle elle était destinée me révulse. Une vie sans amour, sans passions, à garder en soi tout ce que l'on est, sans pouvoir le partager avec quiconque.
Une vie pour rien.
Un court roman, qui passionne et interroge sur soi-même et sa vie intérieure.
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Thérèse, jeune fille, part pour Argelouse où elle doit épouser Bernard Desqueyroux. Elle n'est pas plus attirée que ça par lui mais la propriété de ses parents est proche de celle des Desqueyroux, il est donc normal qu'elle épouse le fils.
Le jour des noces arrive et ensuite la lune de miel avec le voyage de noces. Très vite Thérèse est enceinte. Bernard est très fier, Thérèse porte en elle l'héritier mais elle, elle ne le voit pas comme ça et très vite un plan diabolique va naître dans sa tête.
Le livre commence par l'ouverture du procès de Thérèse ce qui est un peu compliqué car on ne comprend pas pourquoi elle est jugée, c'est petit à petit, au fil de la lecture, qu'on commence à comprendre l'acte que Thérèse a posé. Face à un mariage "arrangé" on ne peut que ressentir la détresse de Thérèse face à un homme qu'elle n'aime pas mais qu'elle a épousé pour faire plaisir à ses parents. Pour elle il n'y avait que ce geste à faire.
Par rapport à sa grossesse, on sent aussi qu'il n'y a aucun attachement entre Thérèse et ce bébé à naître, pour elle, c'est comme si elle portait un "déchet" en elle.

Challenge 15 Nobels : 9/15
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Décidément, la lecture des prix Nobel de littérature (merci aux challenges !) réserve de belles découvertes que je n'aurai probablement jamais faites sinon. C'est tout l'avantage de Babelio qui me permet d'ouvrir mes horizons de lecture. N'ayant pas fait d'études littéraires, c'est bien grâce aux challenges et à Babelio que j'ai découvert l'écrivain François Mauriac (comme de nombreux autres auteurs d'ailleurs). Parenthèse refermée, intéressons-nous maintenant plus particulièrement à ce roman court mais puissant. Car incontestablement la plume de François Mauriac a quelque chose de bien à elle, son propre style qui confère un rythme particulier et intense à la narration.

J'ai beaucoup apprécié ce récit d'une forte intensité dramatique. L'écriture de François Mauriac nous plonge dans une atmosphère oppressante, au plus profond des pensées de Thérèse, cette femme intelligente et qui aspire à pouvoir s'élever au-delà de sa condition de simple femme et mère à la campagne. C'est à travers son regard très négatif qu'on aborde tous les personnages qui l'entourent, notamment son mari qu'elle considère rustre, campagnard et incapable sinon d'empathie au moins d'imaginer une autre pensée que la sienne. Malgré ses pulsions meurtrières envers cet homme pour se défaire du joug du mariage, j'ai compatis à la situation de cette femme et je n'ai pas réussi à la condamner.

Cette lecture m'a fait penser à “Thérèse Raquin” d'Emile Zola, une autre femme ne supportant pas son mari, mais aussi à d'autres grandes figures de la littérature (Madame Bovary, Anna Karénine, Jézabel…). Encore un exemple de femme en décalage aves son temps et son milieu. Des femmes intemporelles grâce à l'écriture et au génie créatif de leurs auteurs.
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