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EAN : 9782752907936
112 pages
Libretto (07/05/2013)
3.61/5   22 notes
Résumé :

Frank Mayer a quitté ce monde à l'âge de 104 ans dans la ville de Fairplay, Colorado, en 1954. Avec lui disparaissait le dernier tueur de bisons. Mais il avait livré les souvenirs de sa jeunesse aventureuse passée sur la " piste des buffalos ". Porté par la gouaille d'un vieux briscard narquois, son récit est un témoignage effarant sur un carnage sans précédent sous le soleil : on estime que 15 millions de bisons américains ont été exterminés entre 1870 ... >Voir plus
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Avant toute chose, je tiens à remercier Libretto et Babelio pour l'opération Masse Critique m'ayant permis de recevoir ce précieux témoignage.
Bien que très intriguée par ce récit, j'ai eu peur que cela soit difficile à lire, à cause du thème, à savoir, l'extermination de millions d'animaux.
Ce tout petit livre (93 pages) est en effet le témoignage d'un homme, Franck Mayer, ayant participé au massacre des bisons américains dans les années 1870-1880.
Avec beaucoup d'honnêteté, il nous raconte ce qu'ont été pour lui ces années de tueuries.

Nous suivons alors le parcours d'un jeune homme qui a pour unique perspective de se faire de l'argent facilement et il se trouve que tuer des bisons était en réalité très simple.
Il nous parle du comportement de ses animaux, de la façon qu'ils ont de se déplacer en petits groupes, de suivre aveuglement une matriarche et de se trouver complètement déboussolés si cette dernière disparaît, ce qui permet alors de tous les abattre sans effort.
Il nous raconte sa jeunesse et sa naïveté, sa passion des armes, son envie d'aventure, mais aussi la facilité avec laquelle ce massacre généralisé a été permis, que ce soit par l'obtention des munitions gratuites auprès du gouvernement, le fait de pouvoir transporter les peaux grâce aux chemins de fer, la demande très forte pour les peaux et plus tard pour la viande de bisons...

La question de la protection d'une espèce ne se posait pas, non seulement, il était persuadé qu'il y avaient des millions de bisons dans les grandes plaines mais de plus, il pensait sincèrement que ceux-ci n'avaient pas de vraies raisons d'être, ne pouvant pas être domestiqués et vivant dans des endroits appelés à devenir des terres habitables par les hommes.
Il voyait l'éradication des bisons comme une « nécessité historique » le bison étant l'élément de survie principal des indiens et le gouvernement ayant lui-même à coeur d'éradiquer les indiens, il s'agissait alors d'un simple élément de l'équation...
Ce témoignage sincère et bourré de détails concrets me semble un élément nécessaire pour mieux comprendre comment il a été possible de massacrer toute une espèce et dans quel but.
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" Tueur de bisons" est un livre court 95 pages et exceptionnel. Exceptionnel, car c'est un témoignage unique fait par un des acteurs de ce massacre.
Il raconte comment , une fois la guerre de sécession terminée , encore tout excité, il s'est lancé dans le business du bison ( gratuit pour tous, il suffisait de le tuer et enlever sa peau).
Ce sont de véritables organisations qui se mettent en place, à 3 dollars la peau, il faut être efficace. En pratiquement deux années 1872.1873, les bisons ont été exterminés. Si un chasseur n'avait pas eu un éclair de lucidité, il n'y aurait plus un seul bison d'Amérique sur la planète.
Frank Mayer raconte sans état d'âme pourquoi et comment , il s'est lancé dans ce commerce. Ahurissant! Ca m'a rappelé une scène de Danse avec les loups : les Amérindiens silencieux devant une plaine constellée de cadavres de ces animaux à la robe si douce!
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Jamais je n'aurai connu Tueur de bisons sans Masse critique. Merci donc à Babelio et à l'éditeur pour ce petit livre, étonnant et plaisant qui m'a donné envie d'en lire et découvrir plus sur cette période de l'histoire américaine.
Tueur de bisons est l'histoire, enfin une partie, de Franck Mayer. A la fin de la guerre de Sécession, il a fait partie de toute une catégorie de jeunes gens rêvant d'aventures et de fortunes faciles qui furent des coureurs de buffalos. Les buffalos, c'est ainsi qu'ils appellent les bisons, chassés systématiquement pour leur peau, en petites équipes, un coureur pour les tuer et une équipe de dépeceurs.

C'est un étrange petit livre: de nos jours, ça semble un désastre écologique, sans parler de l'affreux cynisme de l'équation qui voyait ça comme un moyen de contrôler plus facilement les populations indiennes, mais à l'époque...en fait, les chasseurs n'y pensaient même pas! le style, à la première personne, sans fioriture, ne fait aucune concession sentimentale et, j'ai envie d'écrire presque malgré nous, on s'attache au narrateur,malgré tout ce qui rendrait aujourd'hui un tel personnage odieux et complètement, totalement, politiquement incorrect.

C'est une plongée direct dans la mentalité de l'époque et c'est ça que j'ai trouvé le plus intéressant. La partie sur les meilleurs armes et munitions est parfois un peu longue, mais met en valeur la façon dont tout était calculé, apprécié, pesé, pour avoir chaque peau le plus facilement possible, transformant la chasse en massacre pur et dur.

Un étrange petit bouquin, parfois horrifiant quand il dégaine des chiffres, mais vraiment intéressant et qui m'a donné envie d'aller dénicher quelques essais sur cette période.
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C'est encore un curieux livre qu'édite Libretto. Récit de vie du dernier chasseur de bisons publié en 1958, Tueur de bisons est un témoignage éloquent sur le grand massacre qui eut lieu dans les Grandes Plaines entre 1870 et 1880.

C'est que Frank Mayer n'a pas la langue dans sa poche et un certain goût de la provocation, ce qui rend son récit particulièrement attrayant et instructif. Homme ordinaire parti à l'aventure avec l'espoir – vite déçu – de faire fortune, Mayer se trouve confronté à une chasse qui tient en fait plus du massacre organisé dans lequel il prend toute sa part (« J'étais jeune, 22 ans. Je savais tirer. J'aimais bien chasser. J'avais besoin d'aventures. Et voilà. ») et qui relève autant da la chasse aux peaux que de la chasse aux peaux-rouges comme l'explique alors au narrateur un officier de l'armée :
« Mayer, de deux choses l'une : soit les buffalos doivent disparaître, soit les Indiens doivent disparaître. C'est seulement quand l'Indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu'on pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais si on tue le buffalo, on conquiert l'Indien. Ça paraît plus humain de tuer les buffalos plutôt que les Indiens, alors les buffalos doivent disparaître, il a conclu. »

Toutefois, malgré son côté provocateur, Mayer reste lucide sur son parcours et sa participation à ce double massacre et se cherche moins d'excuses qu'il en a l'air au début de son récit lorsque, en fin de compte, il laisse tomber : « Peut-être que nous, les coureurs, on servait nos propres intérêts en participant à la disparition du buffalo. Peut-être que c'est notre moisson impitoyable qui a servi au contrôle de l'Indien pendant une décennie, voire plus. Ou peut-être que je ne fais que me justifier. Peut-être qu'on était qu'une bande de types avides qui voulaient tout pour eux et tant pis pour la postérité, le buffalo et tous les autres, tant qu'on gardait notre scalp et que l'argent coulait à flot dans nos bourses. »

Porté par la verve de Mayer et cette impression d'écouter un récit au coin du feu, on se laisse facilement entraîner dans ce court (moins de 100 pages) livre instructif et passionnant pour tout amateur de western et qui dévoile un peu de la manière dont les États-Unis se sont construits.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Dans les centenaires de l'Ouest américain, j'avais en tête Jack Crabb dans Little Big Man de Thomas Berger ou encore le légendaire Gueule-Tranchée de Glenn Taylor et voilà que je découvre ce Frank Mayer mort à l'âge de 104 ans. Pas un héros de fiction celui-là, un vrai de vrai qui a tout connu : clairon durant la guerre de Sécession, "coureur" de bisons, vétéran des guerres indiennes, rancher puis à 80 ans passés chercheur d'or ! Sacré tableau, je me dis que ce petit livre doit être fort intéressant et que les propos recueillis avant la mort du bonhomme et retranscrits dans ce petit livre passionnants.

Autant vous dire que c'est tout le contraire... Frank Mayer n'a rien d'un héros du Far West, c'est juste un de ces nombreux types attirés par l'argent facile. En 1872, la peau d'un bison valait 3 dollars ce qui faisait beaucoup d'argent à cette époque. Mayer et deux acolytes parcourent les plaines et tuent du buffalo à tout va simplement pour les dépecer et vendre leur peau. Portrait typique de l'homme blanc qui par appât du gain se sert et pille la nature, détruit tout pour son profit : bisons, baleines, séquoias géants... Mayer n'éprouve ni fierté, ni honte. Il essaye de justifier que la fin du buffalo est orchestrée par l'Etat car la fin du buffalo rime avec l'asservissement des indiens "si on tue le buffalo, on conquiert l'Indien". Pourtant je pense que de nombreux chasseurs y voient avant tout un pur business plutôt qu'un acte charitable qui permet d'épargner la vie des indiens. Mayer nous raconte le type de fusil qu'il utilise Remington, Sharps, les calibres utilisés, les marques de poudre, la bonne façon de tuer un buffalo. C'est un personnage suffisant qui, a plusieurs reprises, dit tout connaître des fusils américains "du fusil à silex aux fusils modernes". Il explique que les chausseurs des années 1950 ne valent pas ceux des années 1870, de son époque.
L'épisode des fioles de poisons est risible ! Cela consiste à se trimballer avec une fiole de poison et de croquer dedans si on se fait capturer par les indiens, comme ça ils ne vous scalpent pas. Ils ne mutilent pas un homme mort, venant de la part de ces coureurs de buffalo intrépides qui ne prennent pas les mêmes considérations avec ces mêmes indiens ou encore avec les millions de bisons exterminés en même pas dix ans.

Bref, peut-être un témoignage précieux sur la vie à cette époque par ce qui est sans doute le denier tueur de bisons mais pas un livre indispensable dans ma bibliothèque, loin de là. Je vais donc faire un place de plus sur mes étagères. Si vous souhaitez lire un livre passionnant sur les bisons, ces animaux majestueux des Grandes Plaines ainsi que sur l'histoire de leur chasse dans les années 1870 (il y a des chiffres très détaillés), lisez l'excellent Les bisons de Broken Heart de Dan O'Brien !

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Mayer, de deux choses l’une : soit les buffalos doivent disparaître, soit les indiens doivent disparaître. Ce sera quand l’Indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu’on pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais si on tue le buffalo, on conquiert l’Indien. Ça parait plus humain de tuer les buffalos plutôt que les Indiens, alors les buffalos doivent disparaître.
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- Meyer, de deux choses l'une: soit les buffalos doivent disparaître, soit les Indiens doivent disparaître. C'est seulement quand l'Indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu'on pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais si on tue le buffalo, on conquiert l'Indien. Ca paraît plus humain de tuer les buffalos plutôt que les Indiens, alors les buffalos doivent disparaître, il a conclu.
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Peut-être que nous, les coureurs, on servait nos propres intérêts en participant à la disparition du buffalo. Peut-être que c’est notre moisson impitoyable qui a servi au contrôle de l’Indien pendant une décennie, voire plus. Ou peut-être que je ne fais que me justifier. Peut-être qu’on était qu’une bande de types avides qui voulaient tout pour eux et tant pis pour la postérité, le buffalo et tous les autres, tant qu’on gardait notre scalp et que l’argent coulait à flot dans nos bourses.
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Mayer, de deux choses l’une : soit les buffalos doivent disparaître, soit les Indiens doivent disparaître. C’est seulement quand l’Indien sera absolument dépendant de nous pour tous ses besoins qu’on pourra le maîtriser. Pour le buffalo, il est trop indépendant. Mais si on tue le buffalo, on conquiert l’Indien. Ça paraît plus humain de tuer les buffalos plutôt que les Indiens, alors les buffalos doivent disparaître, il a conclu.
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Ça m’inquiétait pas beaucoup que l’animal que je traquais soit pas un buffalo, mais un bison. C’était du pareil au même. Ça marchait. Ça avait du cuir. Ce cuir c’était de l’argent, j’étais jeune, 22 ans. J’aimais bien chasser.
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