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EAN : 9782490198252
120 pages
Editions Triartis (15/04/2021)
4.7/5   5 notes
Résumé :
Mikhaïl Boulgakov est aujourd’hui, sans conteste, le plus grand écrivain russe de la première moitié du XXe siècle. Cette gloire internationale ne doit pas faire oublier qu’il ne put, de son vivant,
presque rien publier de ses œuvres ni montrer sur scène ses productions théâtrales. Réveillon chez les Boulgakov nous fait pénétrer dans l’intimité de l’écrivain, de sa femme Elena et de leurs amis qui survivent (mais pour combien de temps encore ?) à la terreur s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Mikhaïl Boulkagov est incontestablement devenu un auteur classique de la littérature russe. Mais de son vivant ses oeuvres étaient interdites de publication par l'état russe. Pas assez révérencieux envers Staline et sa politique, l'auteur s'est vu refuser les publications de ses romans et ses pièces de théâtre n'étaient pas jouées. Lorsque débute le récit d'Olga Medvedkova, nous sommes en 1939, à un moment charnière dans la vie de Mikhaïl et de sa femme Elena. En effet, lassé des persécutions et de sa mise au ban, l'auteur a accepté de rédiger un ouvrage qui devrait recevoir l'assentiment du chef suprême. Mais dans ce monde dirigé par la terreur, est-il possible d'avoir des certitudes et encore plus celle de ne pas déplaire au maître du Kremlin ?

Ce livre est à la fois un roman et un documentaire sur le couple Boulgakov et leurs amis de l'intelligentsia russe, tous plus ou moins en conflit avec le gouvernement et persécutés. du simple refus de diffusion de leurs oeuvres à l'emprisonnement ou à la déportation, ils ont tous à subir l'aveugle machine stalinienne.

On entre totalement dans l'intimité des Boulgakov et dans les réflexions de Mikhaïl qui a choisi d'essayer de contenter le régime par un livre conforme à ce qu'on attend des intellectuels russes : glorifier Staline, ses actions et le peuple. Mais le naturel ne demeure jamais loin et l'oeil critique de l'écrivain ne reste jamais bien longtemps au repos.

Le livre d'Olga Medvedkova est particulièrement érudit mais totalement accessible à un lecteur qui ne serait pas familier de l'histoire russe ou de l'oeuvre de Mikhaïl Boulkagov.

Au-delà de l'histoire de cet auteur, le récit interroge aussi sur la place des artistes dans la vie politique de leur pays, sur leur action face à un pouvoir tout puissant et sous un régime de terreur et de censure. Il met le doigt sur l'absurdité d'un état basé sur un mélange de répression et de récompenses sans que l'on sache réellement ce qui motive l'un ou l'autre. C'est un intéressant réquisitoire pour la liberté d'expression et un portrait très intéressant d'un auteur dont l'oeuvre est aujourd'hui incontournable.
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Ne jugez pas un livre à sa couverture chantait machin dans le rocky horror show... Ni à son titre d'ailleurs. Les deux ont d'abord quelque peu horrifié mes collègues de travail, puis fait rire lorsque je leur ai dit que c'était pour moi. le sérieux est revenu lorsque j'ai précisé encore qu'Olga Medvedkova est quand même chercheuse, écrivaine bilingue (russe français), spécialiste entre autres de Kandinsky et que sa bibliographie compte une bonne quinzaine d'essais sur la Russie.
"Frimeur endetté aux goûts de luxe, danseur et sportif au pressentiment d'une maladie qui le guette", voilà tout Boulgakov dont ce livre dresse un génial portrait, permettant par ailleurs au lecteur de revenir dans l'atmosphère absurde et totalitaire de la fin des années 30. Si le titre peut paraitre étrange, c'est que tout commence lors d'un réveillon enfin autorisé par les soviets, et, plus précisément, par le "Grand Patron", car les enfants sont l'avenir et que ce qui plait le plus aux enfants en cette période hivernale - la saison dure plusieurs mois, mais l'hiver des coeurs et des âmes va durer encore longtemps lui - c'est bien sûr un réveillon, avec des décorations et les fameuses bananes, qui avaient pourtant disparu des marchés depuis 1913... le temps de cette soirée, de ce songe d'une nuit d'hiver qui est aussi un voyage dans le temps, on découvre les rapports plus qu'ambigus qu'entretient l'écrivain à la censure mais aussi avec le Grand Patron à qui Gorki envoie en douce des lettres pour que Boulgakov puisse continuer, même si, décidément, aucune de ses pièces, aucun de ses romans ne sera publié, joué, accepté.
Le ton du roman est vif, érudit, précis, un réquisitoire contre les soviets et la bêtise barbare. Un éloge aussi à un artiste, un écrivain, un dandy à sa manière, qui lisait Molière, Anatole France, Goethe et Shakespeare et entretenait des rapports amicaux avec ses pairs : Mandelstam, Akhmatova, etc. Boulgakov qui nous laisse plusieurs oeuvres essentielles dont un Maître et Marguerite récemment (re)traduit par Markowicz, roman de l'art et de l'absurde, du bien et du mal, qui compte par ailleurs parmi les livres favoris de Patti Smith.
Lisez ce Réveillon chez les Boulgakov - c'est excellent !
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Entre documentaire et fiction (ou plutôt cauchemar), deux jours dans la Moscou stalinienne juste avant "la grande guerre patriotique". Ou la vie d'un écrivain intrépide broyé par le pouvoir qui se défend par la plume. Basé sur des faits réels et riche de citations d'archives, le livre est glaçant par ce qu'il révèle de la machine soviétique. Magnifique lecture, où la littérature triomphe néanmoins, grâce à une narration pleine de vie et d'humour.
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J'ai fini le Boulgakov, qui m'a beaucoup réjouie, si l'on peut dire. Cette façon de feuilleter le stalinisme à travers les efforts de Boulgakov, avec humour et liberté, n'ôte rien à la gravité du propos. J'ai découvert, au travers de ce récit, l'intimité d'un auteur que j'affectionne tout particulièrement.

Je le recommande sans aucune réserve !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
"Parce que premièrement, vois-tu, mon Molière est un être vivant. Parce que, deuxièmement, moi, je suis un être vivant. Je ne suis pas une machine remplie de savoirs et de renseignements, je ne peux pas produire sur commande du contenu idéologiquement correct ; je ne suis pas un enfant, je n'écris pas sous la dictée. Je suis un homme adulte et un artiste, je regarde et j'écoute ; je cherche le sens de ce que je vois et de ce que j'entends. Je ne peux pas faire autrement. Sinon tout se brouille dans ma tête."
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Car c’est le principe, et Dieu sait que c’est bien trouvé : que personne ne sache ni où, ni quand, ni pourquoi ils viendront te chercher. C’est comme le Destin lui-même, comme la Mort elle-même. Le grand Patron aime jouer au Destin et à la Mort. L’assassin joue à Dieu.
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