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EAN : 9782350770055
150 pages
Archives et Culture (01/11/2005)
4.25/5   4 notes
Résumé :


On lit souvent des propos du genre " La femme au XIXe siècle était comme ci, celle du XVIII siècle comme ça... ". Or, il n'y a pas une femme, mais des femmes.

Lorsqu'on en parle au singulier, c'est qu'on évoque seulement celle qui a laissé des écrits, publié des mémoires, bref la femme issue de la noblesse ou de la haute bourgeoisie, la femme lettrée, femme de lettres parfois.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce livre est un petit ouvrage bien conçu, racontant, demi-siècle par demi-siècle, les conditions de vie des femmes par classe sociale. Au fil des ans, on voit des catégories disparaitre et d'autres apparaitre. Les paysans disparaissent au profit des agriculteurs, les ouvriers puis les fonctionnaires font leur apparition. de l'enfant trouvée à la jeune aristocrate, en passant par la petite bourgeoise, la petit paysanne, l'ouvrière, l'artisane, la commerçante… l'auteur nous explique en page de gauche des idées générales sur la vie de cette classe sociale, sans oublier de nous expliquer que dans la classe des artisans, par exemple, on peut trouver des notables (comme le meunier) et des miséreux (comme les rempailleurs). En page de droite, elle nous raconte la vie d'une fillette. Chaque classe sociale a droit à deux doubles pages, correspondant à l'enfance puis à l'âge adulte.
Quelques petits bémols toutefois, le premier est une mention d'un procès qui a eu lieu en 2006 dans lequel un enfant placé chez des agriculteurs par la DASS a attaqué l'administration pour l'avoir laissé avec des personnes qui l'ont fait travailler sans jour de congé (ni weekend, ni vacances). L'auteur est très critique face à ce procès qu'elle juge ridicule au motif que « les animaux mangent aussi le weekend ». Pour autant elle semble oublier qu'un enfant n'a pas à effectuer le travail d'un adulte. Si au lieu de paysans on avait eu des ouvriers des mines qui auraient envoyé l'enfant travailler à la mine pendant son temps libre, aurait-elle trouvé cela normal aussi ? J'ai trouvé ce mépris face à l'exploitation des enfants un peu limite.
L'autre point négatif est un nombre incalculable de coquilles. Peu de fautes (« soeurs convers » au lieu de « soeur converses » et, de mémoire, un « du l'enfant » au lieu de « de l'enfant ») mais énormément de mots manquant, au point parfois de rendre la phrase incompréhensible si elle était sortie du contexte (par exemple : « Clarisse sans doute qui lui appartenait en propre » Quand on lit le texte en entier, on sait qu'il s'agit d'un livre d'étude, mais il manque clairement quelques mots).
Peut-être que la maison d'édition pourrait être plus vigilante sur les textes qui partent à l'impression.
Mais excepté ces points là, ce livre est très intéressant que ce soit pour agrémenter des recherches généalogiques que pour sa simple culture générale.
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Je le souhaitais pour étudier le cadre de vie de mes ancêtres. Il est vraiment intéressant car il fait un tour d'horizon de toutes les couches sociales. Et dans un certain sens complète "Paroles de femmes"
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Ce livre est vraiment passionnant : je l'ai dévoré comme un roman, apprenant des centaines de choses alors que je croyais pourtant bien connaître mon sujet ! Ces portraits de femmes, tous vrais ou inspirés de vrais, m'ont donné de l'inspiration pour de futurs romans !
Seul bémol : des tas de coquilles qu'une bonne relecture aurait pu éviter.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Extrait
NÉES VERS 1750 SANS FAMILLE...

Environ 3 800 abandons d'enfants en 1750 pour la seule ville de Paris-Saint Vincent de Paul a créé près d'un siècle plus tôt des établissements pour les recevoir mais sans pour autant endiguer un flot généré par la misère ou la honte d'une naissance illégitime. Quelle enfance vivent ces abandonnés ?

Fille bâtarde ou née dans la misère ?

A partir du milieu du XVIIIe siècle, fille-mère n'est pas un statut enviable : les juristes combattent l'Eglise qui donnait les torts au père et permettent plus facilement aux riches de chasser une servante engrossée. Deux siècles plus tôt, le «bâtard» était volontiers «avoué». Il est désormais inscrit dans les registres sans le nom du père, sauf si celui-ci a reconnu l'enfant. Sa naissance devient la faute de la mère et le déshonneur de sa famille. Au XVIIIe siècle, ces naissances hors mariage sont pour 80 % le fait de domestiques, en général mineures et analphabètes ; la moitié d'entre elles ont été séduites par leur maître. Leur faute s'explique à la fois par leur misère et leur isolement, les études historiques montrant qu'elles sont presque toutes des déracinées placées dans une ferme éloignée de leur paroisse d'origine et que beaucoup sont orphelines.
Les abandons d'enfants conçus hors mariage représenteraient les deux tiers des cas. Mais il existe en parallèle des abandons dus à la pauvreté (chacun a Le Petit Poucet en mémoire), qui ont toujours existé et qui souvent, dans l'esprit des parents, sont momentanés : on met son enfant à l'hospice en espérant le reprendre aux jours meilleurs.

Quel abandon ?

L'abandon est facilité par la création de tours pivotants construits dans les murailles des hôpitaux et des couvents. Ces cylin­dres peuvent se manoeuvrer de l'intérieur vers l'extérieur pour qu'on puisse y déposer un nouveau-né puis de l'extérieur vers l'intérieur pour que les religieuses récupèrent l'enfant abandonné : l'anonymat est total.
La généralisation des tours entraîne une multi­plication des abandons tout au long du XVIIIe siècle. En revanche, elle permet de réduire considérablement le nombre d'abandons à même la rue ou sous le porche des églises, dangereux pour les bébés qui pouvaient être dévorés par un animal errant ou mourir de froid. Les enfants trouvés ainsi sont apportés aux hôpitaux et inscrits comme les autres avec tous les détails concernant leur découverte, leurs langes, les éventuels billets ou petits colliers trouvés sur eux. Tenus par des congrégations religieuses, les hôpitaux sont chargés de recueillir et d'élever tous les enfants trouvés. Mais comme ils reçoivent plus d'enfants qu'ils ne peuvent en accueillir, ils les confient souvent à des parents nourriciers.
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