Un grand merci à Babelio et aux éditions
Des Femmes -
Antoinette Fouque pour cette très belle découverte. Je me suis totalement immergée dans
le voyage d'Alice Sandair, je l'ai dévoré lors d'une soirée pluvieuse et silencieuse de ces premiers jours d'automne. J'ai été totalement absorbé dans la forêt de l'ashram où se promène Alice, dans son petit appartement indien ou sur les routes du sous-continent. J'ai ressenti la sérénité grandissante qui la gagne au fur et à mesure que les années s'écoulent. J'ai beaucoup aimé la lucidité et le recul avec lesquels elle aborde son expérience indienne dans un contexte de commerce spirituel outrancier, et la persévérance qui la mène toujours plus loin dans sa quête d'elle-même.
Jacqueline Merville dresse ici le portrait d'un personnage fin et réaliste - un double d'elle-même probablement - , à la fois imprégné des clichés du touriste occidental en Inde et tout en même temps habité d'une vraie capacité à se remettre en cause et à remettre en cause le monde qui l'entoure, à reconnaitre que l'ashram espéré n'est pas un lieu idéal tout en choisissant de continuer à le fréquenter. J'ai aimé ces paradoxes, ces ambiguïtés et cette capacité à trier le bon grain de l'ivraie au sujet d'une expérience qui, sans être commune, est et a été partagé par nombre d'européens en mal de spiritualité.
Jacqueline Merville fait preuve d'une plume fine et particulièrement lucide qui n'est pas sans me rappeler celle d'un certain
Charles Juliet, maître dans l'art d'exprimer une forme de vérité à soi-même. Pour avoir lu les deux auteurs l'un après l'autre, les deux ambiances s'harmonisent parfaitement.
J'ai maintenant hâte de découvrir aussi bien les autres titres de
Jacqueline Merville que ceux des éditions Des femmes -
Antoinette Fouque.