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EAN : 9782757866030
Points (09/03/2017)
3.7/5   111 notes
Résumé :
Hanté par ses erreurs passées, le commandant Avraham doit démêler une étrange affaire. Une bombe factice a été retrouvée près d'une crèche de Holon, dans la banlieue de Tel-Aviv. Les suspects ne manquent pas : exécrable, la directrice a été accusé par des parents de maltraitance envers leurs en fants. Haïm, entre autres, qui élève seul ses deux fils et a un comportement si bizarre. Avraham pourra-t-il faire de nouveau confiance à son intuition ?


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Dans les jours précédant Rosh Hashana (le nouvel an juif), une alerte à la bombe interrompt les congés du commissaire de police israélien, Avraham Avraham.
Après avoir eu l'impression de s'être trompé sur toute la ligne lors de sa précédente enquête, le voilà bien décidé à ne plus se laisser berner par les apparences et surtout de ne plus croire personne. L'enjeu est d'importance car il a autant à se prouver à lui même qu'à sa hiérarchie, c'est une question de confiance à reconquérir. Le voilà donc embarqué dans une enquête complexe où, malgré la menace d'attentat terroriste du départ, il n'est pas question de politique ou de religion. Ni même de psychologie mais plus d'intuition. Une intuition à laquelle le commissaire va s'accrocher en dépit du bon sens et des réticences de ses supérieurs.
Comme dans la réalité, les détails de l'affaire se défont de manière inégale et tortueuse, revenant souvent en arrière avant de reprendre tout progrès. Ce rythme décousu ne m'a pas emballée. Pas plus que le côté irrationnel, confinant à l'obsession, des convictions d'Avraham. Si dans cet opus il réussit à éviter les erreurs, l'auteur, lui, en commet une magistrale. Pour expliquer le comportement déconcertant de son inspecteur, il revient beaucoup trop largement sur sa première enquête, "Une disparition inquiétante." En dévoilant le dénouement , il ôte au lecteur qui ne l'a pas encore lu toute envie de s'y plonger. Ce qui en matière de stratégie de vente ne me semble pas des plus judicieux…
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Deuxième volet des enquêtes d'Avraham Avraham, ce commissaire de Holon qui m'avait totalement séduite lorsque j'ai fait sa connaissance dans "Une disparition inquiétante", pour, entre autre, sa sincérité. C'est donc avec une joyeuse fébrilité que j'étais à ce rendez-vous. Je voulais retrouver, sa simplicité, son rythme, sa nostalgie, ses doutes. Car gros doutes professionnels il y a ! Avri se questionne suite au succès mitigé dans la résolution de sa précédente enquête. Pour preuve, il a pris un long congé sans solde, trois mois, à Bruxelles avec sa douce, Marienka. Encore ici, dans cet opus, tout est question de perspective. L'auteur excelle à nous présenter les différents points de vue, ceux justement qui nous font douter, ceux que ne voient pas toujours Avraham. Et malgré les faits et les preuves, oui , on doute, on cherche à comprendre. Dror Misahani écrit sobrement, intelligemment et subtilement il distille l'information. Et petit à petit, cet autre voyage en Israël, dans une plate et banale banlieue de Tel-Aviv, nous fait découvrir un pays, des gens, une police moins glamour que les unités spéciales...Il est clair pour moi que je serai au rendez-vous, que je ne laisserai pas passer le troisième titre, "Les doutes d'Avraham" de Dror Mishani avec l'attachant et l'intéressant Avraham Avraham.
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Dror Mishani a un talent particulier, celui d'instiller un malaise chez le lecteur en le plaçant aux côtés d'un individu dont il va suivre le fil des pensées. Nous savons que quelque chose est en train de se passer, que quelque chose aussi s'est sans doute déjà passé. Ainsi nous devenons les témoins d'un drame intime sans avoir aucune prise sur les événements. Cette manière d'introduire le lecteur dans le récit, mais sans lui donner la vision totale de ce qui s'accomplit, est tout à fait particulière. D'ailleurs ce lecteur n'en saura pas plus que ce que révélera l'enquête, c'est-à-dire qu'il refermera le livre en s'interrogeant sur les mêmes zones d'ombre qu'aura laissées sa résolution. Ici, pas de policier omniscient, pas de révélation fulgurante, mais les fils d'une destinée humaine que l'on peut suivre jusqu'à un certain point sans qu'on puisse jamais tout à fait les démêler.
le commandant Avraham Avraham retrouve son poste à la Criminelle de Tel-Aviv après trois mois de congé : un long moment partagé avec Marianka, sa fiancée, qui est elle-même policière à Bruxelles. C'est décidé, les amoureux vont vivre ensemble et Avi se réjouit de l'arrivée prochaine de Marianka. En cette veille de Nouvel An juif, le commandant reprend du service un peu plus tôt que prévu car une fausse valise piégée a été déposée devant une crèche d'enfants. Eva Cohen, la directrice de la crèche, assure n'avoir aucune idée de l'auteur de ce geste inquiétant. La police a deux suspects, Amos Rame, une petite frappe connue pour trafiquer du haschisch et Haïm Sara, un traiteur à domicile qui a eu une violente discussion avec Eva Cohen au sujet de son fils Shalom. La personnalité de ce père de famille âgé de cinquante-sept ans est troublante. Homme réservé, taciturne, il s'occupe seul de ses deux fils de trois et sept ans et déclare que son épouse, originaire des Philippines, a rejoint son pays pour s'occuper de son père malade. Pourquoi se montre-t-il incapable de maîtriser sa peur à certains instants tout en étant soucieux à d'autres de fournir des explications très maîtrisées sur l'éloignement temporaire de sa femme. L'agression d'Eva Cohen lors d'un rendez-vous nocturne près de la plage relance l'enquête et les soupçons sur les deux suspects.
L'écriture de Dror Mishani ne vise pas à instaurer un suspense par une mécanique de révélations ou de découvertes savamment orchestrées. Elle décevra donc les adeptes de thrillers. Elle cherche plutôt à nous restituer la vie de gens ordinaires, de foyers modestes, de familles souvent d'origine populaire où le quotidien déjà difficile a usé prématurément les individus. L'étrangeté de la mort et du crime s'y glisse comme un malheur supplémentaire dans la grisaille habituelle. L'auteur ne joue jamais sur les effets ce qui rend plus poignant le sentiment de fatalité qui habite la plupart de ses personnages.
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J'avais découvert cet auteur de polar israélien avec son premier roman "Une disparition inquiétante", me retrouver à Tel Aviv avec le commissaire Avraham Avraham m'avait bien dépaysée. Aussi est-ce avec plaisir que j'ai commencé la lecture de ce second roman, tout en ayant noté qu'il y en a un troisième sur le point de paraître.
Avraham Avraham revient d'un congé sans solde à Bruxelles avec sa fiancée Marienka, il est un peu déprimé car il n'a pas été très bon lors de sa précédente enquête, il se pose plein de questions. Côté personnel également, il attend que Marienka quitte sa vie à Bruxelles, où elle est aussi policière, pour venir s'installer avec lui. Il reprend donc le travail et va faire la connaissance d'un nouveau divisionnaire.
On le met sur une nouvelle enquête : une bombe a été retrouvée près d'une crèche. Avraham va se fier à son instinct et creuse des pistes que ses collègues n'approuvent pas, il pense que plusieurs personnes dont la directrice de la crèche et un père de famille ont des choses à cacher.
Le rythme est toujours un peu lent mais c'est très agréable de se retrouver près de Tel Aviv, sur des plages où va réfléchir le héros.
J'ai hâte de lire la suite de ses aventures !
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J'étais heureuse de retrouver Avraham Avraham pour une nouvelle enquête à Tel-Aviv. Je ne me rappelais cependant pas que l'inspecteur israélien pouvait être aussi déprimé. En fait, il est encore traumatisé par son affaire précédente, racontée dans Une disparition inquiétante où il avait découvert sous le tard qu'il était manipulé par certains protagonistes (j'ai modifié ma chronique pour ceux qui n'ont pas lu son précédent roman). Après être allé en vacances à Bruxelles, où vit sa petite amie Marianka, l'inspecteur accepte de reprendre ses fonctions plus rapidement lorsqu'une valise contenant une fausse bombe est découverte dans une crèche à Holon, banlieue de Tel-Aviv.

La police a arrêté un suspect qui s'était glissé parmi les curieux mais son alibi est en béton et il est vite libéré. Avraham repère alors Haïm, un modeste traiteur d'une cinquantaine d'années dont le fils cadet fréquente la crèche. L'homme accompagne ses deux enfants chaque matin à la crèche et à l'école et découvre avec les autres le périmètre de la crèche bouclé. L'homme est très inquiet.

Dror Mishani a fait de son roman une oeuvre à deux voix : le principal narrateur est Avraham mais un second, Haïm apparait. Ce dernier est très nerveux lors de son interrogatoire à la police. L'homme a eu une altercation à la crèche avec la directrice qu'il soupçonnait de maltraitance envers son fils mais l'homme n'a rien pu prouver. Son épouse philippine est absente. Il dit à Avraham que celle-ci est retournée dans son pays s'occuper de son père malade.

Avraham, qui ne sait plus s'il doit se fier à son intuition depuis sa dernière enquête est très intrigué par le comportement de cet homme. Ses vêtements élimés, son âge avancé, sa tendance à répondre très lentement à chaque question, ses balbutiements, lui disent qu'il cache quelque chose. le lecteur repart chez Haïm et découvre peu à peu la vérité.

Lorsque l'enquête avance et désigne un autre coupable, Avraham, cramponné à son instinct et contre l'avis de sa hiérarchie, décide de continuer à enquêter sur cet homme, malgré l'absence de preuves et la pression du compte à rebours, car le suspect a l'intention de quitter le territoire avec ses deux enfants.

Dror Mishani a un style très particulier qu'on retrouve ici : la même atmosphère tendue, sombre, oppressante et tous ces fils à démêler. Avraham s'interroge sur son métier, sur sa capacité à démêler le vrai du faux, à suivre ou non son instinct. Parallèlement, la relation avec Marianka se complique. Un roman foisonnant mais aussi pesant par son atmosphère.

L'image m'est venue en rédigeant ce billet : le héros de Dror Mishani me fait penser au fameux lieutenant Columbo. J'ignore si mes jeunes lecteurs le connaissent. Avraham semble un peu brouillon, désordonné, mais aussi têtu comme une mule et il ne lâche pas un suspect, s'invitant chez lui, lui posant cinq fois la même question. Ici le romancier israélien a le même tic : lorsque nous sommes dans les pensées de l'inspecteur, celui-ci répète les mêmes remarques ainsi plusieurs fois dans l'histoire, il se dit-il que l'homme a ses vêtements usés, que sa femme a disparu, il ne cesse de remettre en doute ses idées. Son instinct le trompe-t-il ? Un style très singulier qui le distingue de ses confrères américains et même scandinaves.

Cela confère un rythme assez lent au roman et à l'intrigue mais le coup de génie de Dror Mishani est de savoir manipuler le lecteur comme Avraham Avraham l'était dans le premier roman. Il sait toujours nous faire douter. J'ai ressenti ce sentiment oppressant et ça m'a vraiment travaillé ! L'autre plaisir que Dror Mishani offre à ses lecteurs est un personnage complet, complexe et une intrigue passionnante. Une histoire comme celles qu'affectionne le romancier islandais Arnaldur Indridasson : celle des gens simples, loin des attentats, du trafic de drogue ou d'autres sources de violence.

Encore une très bon moment de lecture.

Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Un frisson parcourut Avraham des pieds à la tête lorsqu'il entra dans la salle d'interrogatoire pour la première fois après ses trois mois d'absence. La climatisation, activée depuis le matin, avait nettement refroidi la pièce. Il se souvenait en détail de la dernière fois où il s’était assis là et de la femme qui lui faisait alors face.
Il avait eu le temps à maintes reprises d'imaginer le prochain interrogatoire qui mènerait dans cette pièce. S’était vu entrer d'un pas ferme et assuré, avait pensé à la voix dure avec laquelle il commencerait à poser ses questions. Il n’était cependant pas censé le faire dans l’immédiat, même si ce fut sans doute une bonne chose. Comme de plonger la tête la première du haut d'une falaise dans une mer déchainée. Sans préparation.
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Dire qu’il était alors à Bruxelles, à mille lieues de tout cela, en train de savourer des vacances qui semblaient ne jamais devoir se terminer ! Il se contentait de rester informé par Internet et de temps en temps téléphoner à Eliyahou Maaloul ou à Ilana.
– Ensuite, on a eu droit à notre version des Indignés. Tous les samedis soir, les centaines de policiers du district ont reçu leurs instructions et se sont déployés dans Tel-Aviv pour maintenir l’ordre et éviter que leurs manifestations, autorisées ou non, ne dégénèrent. On a eu notre dose de barrages renversés et de vitrines de banques du centre-ville brisées, sans compter ce militant qui s’est immolé par le feu. Parmi les forces de l’ordre, tous ceux qui le pouvaient ont fait des heures supplémentaires.
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Dans chaque enquête, il y a un moment où l’on croit que jamais le tableau ne s’éclaircira. On pense qu’il y a trop de détails, trop différents, trop éloignés les uns des autres. Aussi éloignés que les gens assis sur cette plage. On a l’impression que tout est noir ou masqué par le brouillard. Mais au bout d’un certain temps, les connexions se font et l’image s’éclaircit. Toujours. Un point s’allume soudain dans l’obscurité, qui jette une nouvelle lumière sur le reste, les détails apparaissent sous un autre jour, prennent un sens, s’ordonnent. Les éléments qui semblaient sans rapport entre eux se révèlent au contraire étroitement liés.
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- J'aurais abondé dans le sens d'Avi s'il était agi d'une agression spontanée, dit Maaloul. A l'intérieur de la crèche par exemple ou juste après la fermeture. Mais s'il y a effectivement un lien entre la valise et l'agression, j'y vois un type de comportement spécifique à la pègre : on pose une fausse bombe en guise d'avertissement, on profère des menaces par téléphone et ensuite on fixe un rendez-vous dans un endroit désert. C'est planifié comme chez les mafieux, rien à voir avec le pétage de plomb d'un parent inquiet. J'ai du mal à croire qu'un homme de cinquante-sept ans, sans casier judiciaire, soit l'auteur de tels actes. Les personnes comme lui peuvent avoir des accès de violence mais c'est rarement prémédité ou intentionnel. Je dirais plutôt qu'ils partent tout à coup en vrille.
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Il s’assit sur un banc au fond de l’église, et attendit. L’allure du prêtre américain – chevelure blanche et longue barbe – qui apparut en haut de la chaire lui fit penser à un hippy des années soixante qui aurait découvert la foi en rentrant de la guerre du Vietnam. Le saint homme commença par déclarer qu’il dédiait ses paroles à Jennifer Salazar, une fidèle parmi les fidèles, qui avait, pour son grand malheur été assassinée. Il ne la mentionna cependant pas une seule fois dans la suite de son prêche dont le but était de convaincre ses ouailles que même si elles n’avaient pas vu de miracles durant leur vie, cela ne signifiait pas qu’il ne s’en produisait pas, ici et maintenant, en permanence.
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Videos de Dror Mishani (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dror Mishani
https://www.laprocure.com/product/1185238/mishani-dror-a-un-simple-enqueteur
Dror A. Mishani Un simple enquêteur Collection Série noire Éditions Gallimard
« Et si on lisait un policier, un bon policier ? Ça tombe bien, Dror Mishani sort une nouvelle enquête de son personnage Avraham Avraham. C'est un auteur israélien. On appelle son personnage : le Maigret israélien. Ce n'est pas pour rien, c'est assez psychologique et effectivement, il y a une petite ressemblance. En tout cas, les amateurs de Simenon seront ravis pour ceux qui ne le connaissent pas encore. Cette nouvelle enquête d'Avraham Avraham — il s'est marié récemment, il est devenu commissaire — pas loin de Tel Aviv et il a envie d'une belle enquête à la hauteur de son ambition. Il va se retrouver avec deux affaires... » Marie-Joseph Biziou, libraire à La Procure de Paris
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