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EAN : 9782070364084
448 pages
Gallimard (02/07/1973)
3.75/5   14 notes
Résumé :
"Tiens bon !" cria le capitaine en paraissant à la porte de la cabine où il était allé rejoindre Cecilia, et il ajouta ces mots qui constataient avec stupeur l'accident dont nous venions d'être victimes et dont les conséquences auraient pu être graves : 'On a empanné !
- On a empanné, dit Auguste.
- On a empanné", répéta le capitaine, et il éclata d'un rire qui domina le vacarme de la tempête et par lequel il se libérait de sa peur, défiait la mer et m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les extraits de critiques littéraires des grands journaux de l'époque sont dithyrambiques. Ne jamais croire les quatrièmes de couverture…
Il était question d'embruns, d'aventures, et je m'attendais à un gentil petit roman d'aventure qui me transporterait loin de mon quotidien, dans les mers des côtes de Bretagne. Que nenni !
J'ai trouvé tout au contraire dans ce roman une atmosphère étouffante, un narrateur mesquin et qui fait tout pour repousser toute velléité d'empathie que pourrait avoir le lecteur… Bref, j'avais l'impression de ne plus pouvoir respirer et j'ai déserté le navire juste avant que les vrais combats ne commencent (mais j'ai lu l'épilogue, et je crois que j'ai à peu près compris l'histoire…). Olivier de Kersangar et son matelot navigueront aussi bien sans moi.
J'ai d'ailleurs été assez dérangée par la façon dont la cause autonomiste bretonne et les mouvements de l'entre deux guerres est traité dans ce livre. Je ne sais quelles sont les convictions de l'auteur sur ce point, mais j'ai trouvé que le mariage dans un même personnage d'une apathie repoussante et d'une défense des thèses autonomistes (plus par mimétisme d'ailleurs que par véritable conviction) brouille les pistes quant au message que pourrait vouloir délivrer l'auteur, et rend difficile tout questionnement valable.
Je ne suis pas autonomiste, mais les arguments pourraient m'intéresser, pour ma culture et ma réflexion personnelles. Mais avec ce livre, les arguments se mélangent à l'antipathie pour le personnage, et plus rien n'avance. Alors en plus un livre qui tourne en rond et dont le premier tiers n'a pas vu un seul embrun vraiment rafraîchissant… Ce livre retournera dans le bac des livres recherchant un propriétaire dont je l'avais sorti toute heureuse de ma bonne pioche. Peut-être trouvera-t-il un lecteur plus clément que moi, mais j'en doute.
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En ouvrant le livre, quelques indices sont attirants. L'incipit sonne comme du Joseph Conrad : " Au début du mois de juillet 1923, la présence du Roi-Arthur dans les ports de la Manche fut signalée par des navigateurs, et nous nous attendîmes à son arrivée prochaine dans la baie de Lesguivy". L'épigraphe est d'ailleurs tirée de "Jeunesse", du même Conrad. Le Roi-Arthur est un cotre à tape-cul sur lequel le narrateur, Hervé, qui est aussi le protagoniste, va embarquer comme matelot pour faire le coup de poing contre les Anglais qui entendent occuper quelques ilots anglo-normands au statut incertain. Tempêtes, trafics, évoquent d'ailleurs les aventures marseillaises de Conrad, y compris l'admiration pour le capitaine corsaire .
Récit d'apprentissage, aussi, pour ce jeune bachelier, orphelin de ses deux parent, noyés après le chavirage de leur barque lorsqu'il avait neuf ans. Plaçé dans une école religieuse, il est endoctriné par les théories nationalistes et indépendantistes bretonnes d'un prêtre dénommé le Grand-Foc, pour amariner un récit qui se permettra toutefois quelques escales terriennes, le temps pour le jeune homme de faire, cet été là, de multiples conquêtes féminines, conformément à la loi du genre romanesque. Il fait aussi aussi l'expérience de la Justice et de la geôle, aussi maritime qu'un cimetière peut être marin.
On aura deviné que l'auteur appartient au cercle très fermé des "écrivains de marine", avec un tropisme avoué pour la vieille noblesse bretonne style Pontcallec, le chic anglais, avec moustache, tweeds, chaussures patinées, pubs & manoirs. A la clef, des études de droit qu'on rêve de quitter pour la littérature...
On s'embarque sans déplaisir dans cette aventure, parue en un temps où le genre était banni. Michel Mohrt navigue à contre-courant du nouveau roman ! Il interpelle directement son lecteur, l'entraine dans de bavardes digressions, cite des auteurs inattendus (Benjamin Constant, Samuel Pepys , Fernando Pessoa) pour mieux renouer les fils d'un récit tissé de son imagination et de ses souvenirs de jeunesse.
L'apprentissage est souvent celui des causes perdues. C'est derrière le drapeau (et quelques idées) de Jacques Perret que pourrait se ranger Michel Mohrt, la verve maritime en moins. On songe aussi à Jean Raspail, et pas seulement pour la fraternité de la moustache. Ces auteurs s'inscrivent dans le même monde d'antan, d'honneur, de défis, d'amitiés viriles, de complots aussi, qui caractérise une certaine droite chouanne, rebelle à la Révolution et à la République. Grognards, hussards, sont leurs cousins, sinon leurs frères. Sans doute l'auteur prend-il quelques prudentes distances, comme il l'a fait dans sa vie lors des temps difficiles, s'éloignant vers l'Amérique dont il a su apprécier et faire connaitre à son retour les meilleurs auteurs.
La prison maritime ait été couronnée en 1962 du Grand Prix de l'Académie française. Les amateurs de roman d'aventures et d'apprentissage y trouveront leur compte.

Lien : https://diacritiques.blogspo..
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Vidéo de Michel Mohrt
Petits éloges de l'ailleurs : chroniques, articles et entretiens Jean Raspail Éditions Albin Michel
Recueil d'articles publiés dans la presse au cours des trois dernières décennies, consacrés à des sujets de société, à certains aspects de la langue française, au voyage, à l'histoire ou à des écrivains, parmi lesquels Jacques Perret, Jean Cau, Michel Mohrt et Sylvain Tesson. L'ouvrage offre un tour d'horizon des univers multiples dont s'est nourri le romancier. ©Electre
https://www.laprocure.com/product/325795/raspail-jean-petits-eloges-de-l-ailleurs-chroniques-articles-et-entretiens 9782226470478
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