Contes pour petites filles criminelles

Après ma déconvenue avec les Contes pour petites filles perverses de la même auteure, j'ai malgré tout souhaité lui donner une deuxième chance avec ces petites filles criminelles (à défaut des libertines, parues plus récemment et non présentes à la bibliothèque). Je n'espérais pas grand-chose de ce recueil, surtout en commençant la première nouvelle, assez déstabilisante et irréaliste (couper une main avec une paire de ciseaux me paraît difficile / pardon aux âmes sensibles), mais la chute m'a bien plu et m'a rappelé les textes que j'écrivais moi-même il y a quelques années. Rassurée quant au réalisme de ces nouvelles (plutôt que des contes, comme dans le recueil mentionné ci-dessus) et par la similitude entre l'univers de l'auteur et le mien, j'ai poursuivi ma lecture et me suis assez bien divertie. Les thèmes ne sont pas forcément très originaux ou inattendus et le style n'est pas extraordinaire (il est plus cru et joue moins de la métaphore), mais cela se laisse lire avec plaisir.

Les petites filles de ces nouvelles ne sont pas seulement criminelles, mais aussi perverses que les précédentes : elles séduisent outrageusement les vieux pédophiles et effraient les jeunes hommes qui ne voient en elles que d'innocentes petites enfants. Par ce mélange de perversité et de candeur, elles suscitent le malaise autant que la fascination.

Alors, à force d'entendre ma mère me rebattre les oreilles de cette auteure et me demander de lui trouver des romans sur Amazon, j'ai fini par prendre sa dernière commande pour la lire avant de lui donner son livre

Comme toujours quand il s'agit de nouvelles, je vais donner mon avis sur chacune


* La vie en rose : Assez original et plutôt déroutant, j'ai beaucoup apprécié la chute


* Les bulles de savon : Celle-ci elle est carrément glauque... Au départ l'histoire est assez jolie et j'aime la manière dont le photographe s'éprend de la jeune femme.


* La robe rouge : Celle ci je ne l'ai carrément pas trouvée crédible, même si l'idée de la robe rouge de sang est sympa


* Les boutons de nacre : Très étrange cette petite fille exhibitionniste qui ne cherche qu'à maitriser les regards que l'on pose sur elle. L'histoire était bien menée


* La page blanche : J'aime bien les histoires parlant d'écrivain mais je n'ai pas été convaincue par celle ci. Même si la fin est mignonne j'ai trouvé le tout trop alambiqué


* Lolita Plexiglas : Bof.. le style est encore plus "populaire" et "gouailleur" que dans les autres nouvelles avec beaucoup d'argot et le scénario est assez classique, je n'ai pas apprécié


* Les larmes noires : A mon sens, la meilleure nouvelle du recueil. Cette histoire de rivalité sororale est bien menée et convaincante.


* La boite à violon : Une nouvelle histoire assez étrange que je n'ai pas trouvé convaincante. L'idée est bonne mais elle aurait mérité d'être creusée


* le nain aveugle : Encore une nouvelle que je n'ai pas apprécié, sauf en ce qui concerne la chute qui m'a fait sourire.


* La cage : Celle ci est très glauque et dérangeante mais j'ai bien aimé le parallèle entre la fille et les oiseaux. En revanche, la fin m'a fait mal au coeur pour les oiseaux


* La petite fille dans un aquarium : Trop étrange une fois encore, et au bout de plusieurs nouvelles on commence à se douter de la manière dont les choses vont tourner, je n'ai pas spécialement apprécié


* La voleuse de rêves : L'idée est bonne mais la réalisation trop attendue.


* le gang des petites filles : Amusant de voir le vieux monsieur se faire prendre à son propre piège et j'aime bien l'idée de sa fin


Ce que j'aime : certaines histoires sont très inventives


Ce que j'aime moins : le style de l'auteur que je trouve juste pénible à lire. J'ai eu l'impression de lire un mauvais livre des années 30-40 et son vocabulaire argotique m'a juste agacée. Sur les nouvelles et leurs scénari mis à part certaines bien trouvées la plupart étaient tellement glauques que ce n'était pas crédible


En bref : Un style et un vocabulaire auxquels je n'ai absolument pas accroché et des scénari souvent trop glauques pour être crédibles


Ma note


4,5/10
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C'est à contre coeur que je vous présente "Les larmes noires" de Nadine Monfils. le titre du recueuil par contre, "Contes pour petites criminelles", sonne comme une promesse de thriller, d'horreur, genres pas trés sympathiques selon moi. Oubliez tous de suite les contes, cette nouvelle n'a rien de merveilleux. Ce récit est une plongée dans l'univers des araignées voraces et de mouches aux pattes velues, d'ailes déchiquettées.
Une histoire entre deux soeurs, Mélissa, la criminelle, et Maud, la victime. avec à peu prés quatre vingts lignes, Monfils raconte l'histoire de la famille d'Orgiac. Jalousie de l'ainéé, choucheterie de la cadette, meurtre à cause d'une curiosité, tout cela s'entremèle un peu bizzarement.
Moi personnelement, cette histoire ne m'a pas plu. Au début, j'ai voulu lire lire cette nouvelle grâce au titre du recueuil, mais vers la vinghtième ligne, le mot ''araignée'' m'a coupé l'appétit. Si vous aimez lire des histoires en imanginant lesecret derrière le titre, ne lisez pas "Les larmes noires" , vous serez déçu, sinon à vos risques et périls.

Je ne comprends pas trop la motivation de l'auteure d'écrire des petites histoires aussi monstrueuses, mais c'est fait de manière envoûtante. le côté démon des petites filles que l'ont prendrait pour des anges est fascinant et c'est ce qui m'a poussé à lire ce livre.

Nadine Monfils propose ici une série de petites histoires, souvent très brèves, qui se rapprochent par leur format court des contes de fées. Mais revisités de manière glauques. Bref, ceux qui attendent des récits policiers à la manière des fameuses anthologies « Alfred Hitchcock présente… » peuvent passer leur chemin. Les récits ne cherchent pas le réalisme mais évoluent, au contraire, dans un onirisme et un surréalisme poético-morbide. Au risque de donner dans le cliché de la « belgitude » cette approche assume ce côté « belge » dans l'étrange et suit l'école Jean Ray, Thomas Owen et autres tenants d'un policier / fantastique décalé. Néanmoins, si les récits se lisent vite et sans déplaisir étant donné leur longueur réduite (le recueil ne fait, au total, que 125 pages) peu se montrent vraiment mémorables ou réussis.
Ecrites dans un style volontairement rétro et argotique, ces petites histoires se dégustent mieux par tranches qu'à la suite, la plupart usant d'un schéma similaire. le côté glauque et l'opposition attendue entre l'innocence juvénile (plus souvent supposée que réelle) et la monstruosité des actes décrits peut amuser le lecteur mais la lassitude s'installe rapidement. « Les boutons de nacre », « La cage », « le gang des petites filles » sortent un peu du lot mais, globalement, les intrigues sont faibles. L'auteur joue sur le côté surréaliste avec un mélange d'horreur, un érotisme déviant et un sadisme bon enfant pour accoucher de textes qui, souvent, ne racontent pas grand-chose et ne cherchent pas à être crédibles ou même convaincants.
Si quelques passages se révèlent efficaces et que la brièveté des récits donne envie de leur donner une chance, les déceptions sont plus nombreuses que les réussites. Dans l'ensemble, tout ça reste trop relâché pour convaincre et les chutes fonctionnent rarement. Bref, un grand bof.

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