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Josette Chicheportiche (Traducteur)
EAN : 9782351788806
304 pages
Gallmeister (02/02/2023)
3.69/5   32 notes
Résumé :
“ Je crois que la plus belle chose que l’on puisse dire à quelqu’un, c’est "Regarde". Et la position la plus tendre, ce n’est pas une longue étreinte, mais deux personnes se tenant côte à côte, regardant ensemble le monde. ”

Regarder le monde, c’est regarder les êtres aussi bien que les lieux. Non seulement pour mieux les comprendre et mieux les préserver, mais surtout parce qu’il s’agit de l’un des besoins les plus fondamentaux de l’espèce humaine. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Quel plaisir de lire du Nature Writing. J'adore ce style et j'adore les parutions Gallmeister qui font honneur à ce genre littéraire. Kathleen Dean Moore, bien connue pour son Petit traité de philosophie naturelle, livre que j'ai dans ma pal, revient avec ce livre dont la couverture est magnifique.

Kathleen Dean Moore, dans ce nouveau livre nous propose ses disgressions sur la nature qu'elle observe, sur l'impact de l'homme sur celle-ci, sur le fait que nous sommes infiniment petit dans ce grand tout mais que nos actions sont immensément bouleversantes.

Ce sont toujours les mêmes arguments que l'on nous sert à chaque fois pour tenter coûte que coûte de préserver aux seuls humains une place sur le piédestal. Voici celui qui revient tout le temps : il semblerait que les humains soient à part et au-dessus du reste de la création naturelle, car la Bible dit que Dieu a créé l'homme à son image, plusieurs jours après avoir créé les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, et qu'il a donné à l'homme le pouvoir de dominer toutes les créatures qui marchent, qui volent et qui nagent.

C'est un livre très philosophique, l'autrice profite de ses souvenirs d'enfance, de vacances, de voyages et encore de sorties scolaires pour s'interroger sur son rôle vis à vis de la nature. Quelle est sa place en tant qu'être humain, en tant que femme, en tant que mère, en tant que professeur et en tant que naturaliste, voilà à quoi elle tente de répondre. Cela se lit facilement, j'ai beaucoup voyagé à ses côtés, à travers les pages de ce livre. J'ai pu m'imaginer en pleine nature à écouter les chants de la nature ou encore à regarder des pluies d'étoile dans le ciel.

De temps en temps cela peut-être un brin culpabilisateur et moralisateur, mais à un moment faut que nous ayons tous conscience que nous sommes en train de détruire notre planète que que nous allons laisser aux futures générations une Terre malade et fatiguée. Je trouve cela génial d'avoir des autrices et des auteurs qui s'engagent pour l'environnement, tout en ayant conscience que personne n'est irréprochable, pas même eux, mais que la prise de conscience est nécessaire pour passer à l'action.

Je me permet de vous partager un autre passage qui m'aura profondément marqué.

Il fut un temps peut-être où cela avait du sens de penser que la terre était un parent qui nous avait donné la vie, qui nous avait nourris, calmés, lavés, bercés, instruits et nous avait chanté des chansons. Mais la métaphore devient vite plus compliquée. Combien d'agressions un corps peut-il endurer avant que ses processus naturels de guérison s'épuisent et qu'il commence à changer ? La terre et la mer resteront, mais les grands systèmes qui nous maintiennent en vie – les cycles féconds de la nature, les cycles de réchauffement et de refroidissement, la respiration des plantes, les cycles des saisons, les grands courants des océans – changent sans que nous comprenions comment. Que devons-nous faire, nous, les enfants abandonnés, qui racontons des histoires la nuit ?

Il n'y a pas d'autre solution : nous devons devenir les gardiens des lieux que nous habitons. Nous devons être moralement responsables du bien-être de l'air, de l'eau, de la terre. Et si cela rend nos relations avec la terre compliquées et douloureuses, peut-être n'y a-t-il là rien de surprenant. « Un changement s'impose, écrivait Linda Hogan dans Dwellings ». Assumer le rôle de gardiens est la responsabilité la plus spirituelle et physique de notre temps.

Voilà un extrait qui pour moi à un véritable sens, en tout cas un extrait qui a eu une résonnance en moi

Je ne peux que vous encourager à lire ce livre, ne serait-ce que pour la nature qui y est décrite.
Lien : https://readlookhear.wordpre..
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Un récit sensible et d'une grande richesse sur les liens que nous pouvons tisser avec un lieu dans lequel nous nous trouvons accomplis et comblés d'une sensation de plénitude réconfortante. Ce lieu dont nous connaissons le moindre bruit, la moindre odeur, les êtres vivants qui le peuplent et qui pourtant peut continuer à nous surprendre si nous savons l'aimer et l'écouter. Entre anecdotes, moments de vie de l'autrice, digressions philosophiques et petites histoires aux douces saveurs d'automne, Kathleen Dean Moore nous propose de porter un nouveau regard sur notre quotidien et la nature qui nous entoure, de prendre le temps, de se laisser porter et de ressentir, car nous avons besoin de ce rapport à la nature sauvage. Un texte tout en retenue qui procure le plus grand bien et nous amène à réfléchir, entre musique et appel du loup, étoiles filantes et plancton bioluminescent, diaporamas naturalistes et réminiscences.
Un sublime moment de lecture pour ma part. Ce magnifique récit n'a pas fait beaucoup de bruit à sa sortie et pourtant je ne peux que vous enjoindre à vous y plonger et à vous laisser envoûter par la douceur et la profondeur de ses mots qui se prêtent parfaitement à une lecture sous le plaid avec un thé bien chaud. Cela avant d'avoir l'envie, malgré le froid qui s'annonce, d'enfiler vos bottes et votre imper, de vous équiper de votre meilleur duvet et de votre frontale pour aller écouter le monde qui vous entoure. J'ai commencé la lecture de ce livre le jour même où j'ai été surprise par un sanglier dans un parc. Elle m'a ramenée notamment dans les terres australes où le contact avec la nature a été pour moi le plus fort, une immersion totale auprès d'animaux sauvages, de la météo capricieuse, loin du numérique et de l'empressement du quotidien. Une expérience qui m'a beaucoup marquée, dont il me reste énormément de sensations et lors de laquelle j'ai ressenti un bien-être (sur la plage au milieu des manchots royaux) que je n'ai jamais pu retrouver. Cette citation extraite de Sur quoi repose le monde résume parfaitement la situation : « Je crois que la plus belle chose que l'on puisse dire à quelqu'un c'est « Regarde » ». L'autrice possède un phrasé qui nous berce, les descriptions sont telles que je me voyais auprès d'elle à tout instant, c'est doux, poétique, sans oublier une vision plus naturaliste, mêlant les termes techniques aux émotions. Alors Kathleen Dean Moore nous invite à repenser notre rapport à la nature, à réfléchir au sens des mots et de notre quotidien et l'on ne peut qu'être charmés par de splendides passages où le chant du loup se mêle au jeu d'une pianiste de concert, où les étoiles nous submergent. Je ne vous en dévoile pas plus et vous laisse à votre tour découvrir cette petite pépite du nature writing.
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Après son Petit traité de philosophie naturelle, Kathleen Dean Moore revient avec Sur quoi repose le monde, un nouvel essai dans lequel l'écrivaine et professeure de philosophie nous livre ses méditations sur la beauté du monde et plus particulièrement de la nature sauvage.

Au gré de souvenirs, d'anecdotes, de réflexions philosophiques ou de méditations, la philosophe développe une pensée sur ce que signifie aimer un lieu, ce que cela peut représenter théoriquement et concrètement, et sur les liens entre aimer un lieu et aimer une personne.

On suit donc l'autrice, une professeure de philosophie qui enseigne la semaine à l'université et part se plonger en famille dans la nature sauvage le weekend, construisant ainsi des passerelles entre les deux. Son propos se développe au fil de chapitres plus ou moins longs dans une pensée ordonnée en thématiques, allant de sa jeunesse au présent en passant par l'enfance de ses enfants désormais adultes, sans suivre de chronologie pour autant. Des descriptions à la fois précises et poétiques de la nature qui prennent parfois des accents de méditation contemplative.

Elle pose sur la nature, la faune, et la flore un regard à la fois éveillé et fasciné, la sagesse de la philosophe et l'émerveillement d'un enfant. Convoquant d'une part les penseurs comme Aldo Leopold ou Henry David Thoreau et ses souvenirs d'autre part, ses textes sont emplis de clairvoyance mais aussi d'émotions. Si souvent le ton s'y veut plutôt positif et émerveillé, elle ne manque pas de s'alarmer de l'influence de la société moderne sur les écosystèmes. On ne peut s'empêcher de partager sa douleur lorsqu'elle se retrouve face à la forêt dense de son enfance désormais réduite en cendres.

Une vraie réflexion davantage naturaliste qu'écologiste, des textes pleins de sagesse, de poésie, d'émerveillement et de bon sens, et un plaisir de lecture qui donne des envies d'évasion au coeur de la nature sauvage en bottes et ciré jaune.
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‶Aimer quelqu'un ou aimer un lieu, c'est accepter d'être moralement responsable de son bien-être. ″
″Nous devons devenir les gardiens des lieux que nous habitons. ‶

La place de l'homme dans son environnement, ce qui relie l'humain à un lieu particulier…Kathleen Dean Moore se pose, nous pose un tas de question dans ce recueil de récits plus ou moins courts.
Elle nous porte dans trois endroits qu'elle, et sa famille aiment particulièrement : Une île au confort spartiate au large de l'Alaska, une petite île au milieu d'une rivière urbaine de l'Oregon, et une île côtière, au large de l'Oregon.
Ce qui frappe avant tout c'est la profonde affection qu'elle éprouve pour ces lieux sauvages, peu fréquentés, peu accessibles, dépourvus du confort moderne et qui sont pour elle un havre de paix indispensable à son équilibre personnel et familial et qui lui sert également de terrain grandeur nature pour son travail d'enseignante universitaire et qui nourrit sa pensée philosophique.
Chaque récit est le fruit d'une expérience de séjour dans ces lieux minutieusement décrits, expliqués, chaque fois mis en relation avec son expérience familiale ou professionnelle. Sous des aspects simples et accessible, se cachent des textes profonds, poétiques ; engagés mais sans moralisme.
Un ouvrage apaisant, plein de sagesse et d'empathie, riche et sensible. Un ouvrage qui invite à pagayer dans les rivières, ou à contempler le paysage, tout simplement !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Ce livre est considéré comme un "nature-writing" mais il est difficile à classer : ni de la fiction, ni un documentaire, ni vraiment un essai, ni un témoignage. En effet, l'autrice, Kathleen Dean Moore, est philosophe et naturaliste américaine, et elle nous propose ici un hommage à la nature sous la forme d'un recueil de textes aux sujets très variés en fait : la racine est bien entendu la nature, l'écologie, l'amour de la Terre mais également la famille, l'amour que l'on porte à ses enfants, la philosophie aussi et certains grands auteurs tel que Henry David Thoreau.
J'avoue avoir passé certains textes (je sors ma carte des droits des lecteurs de Pennac) mais ça n'empêche pas que j'ai adoré l'ouvrage dans sa totalité et que j'en ai tiré des citations magnifiques. le seul petit bémol : elle fait référence à beaucoup d'oiseaux que je ne connais pas du tout et j'aurais aimé avoir quelques illustrations pour ne pas avoir à chercher sur le net.
Amoureux de la nature et de la nature humaine, lisez-le !
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
La gratitude est une sorte de vision, la prise de conscience de l'immensité du cadeau qu'est cette terre. Voir le monde avec gratitude, c'est être à jamais surpris par le simple fait de son existence, de sa beauté, de sa puissance et de son immortalité. La gratitude, c'est être attentif. (...) La gratitude est une sorte de réjouissance. Même si elle ne l'a peut-être pas toujours été et ne l'est peut-être pas encore, la terre est réjouissante. Prendre soudainement conscience du cadeau peut nous remplir de joie, un bien-être qui arrive comme la marée haute, qui nous remonte le moral, élargit notre perception du possible, et se déploie, calme et brillant, aux horizons de nos vies.
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Il fut un temps peut-être où cela avait du sens de penser que la terre était un parent qui nous avait donné la vie, qui nous avait nourris, calmés, lavés, bercés, instruits et nous avait chanté des chansons. Mais la métaphore devient vite plus compliquée. Combien d’agressions un corps peut-il endurer avant que ses processus naturels de guérison s’épuisent et qu’il commence à changer ? La terre et la mer resteront, mais les grands systèmes qui nous maintiennent en vie – les cycles féconds de la nature, les cycles de réchauffement et de refroidissement, la respiration des plantes, les cycles des saisons, les grands courants des océans – changent sans que nous comprenions comment. Que devons-nous faire, nous, les enfants abandonnés, qui racontons des histoires la nuit ?

Il n’y a pas d’autre solution : nous devons devenir les gardiens des lieux que nous habitons. Nous devons être moralement responsables du bien-être de l’air, de l’eau, de la terre. Et si cela rend nos relations avec la terre compliquées et douloureuses, peut-être n’y a-t-il là rien de surprenant. « Un changement s’impose, écrivait Linda Hogan dans Dwellings ». Assumer le rôle de gardiens est la responsabilité la plus spirituelle et physique de notre temps.
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Peut-être que l'émerveillement se tait. Peut-être que l'émerveillement, c'est juste ça : le silence d'un être humain, se trouvant, à la fin de sa vie, en tête à tête avec un monde de mystère et de beauté indescriptibles. L'étonnement au-delà des mots. La gratitude au-delà de l'expression. Et quelle pourrait être la musique de l'émerveillement pour un homme sur le point de mourir, excepté le son de ce torrent d'organismes vivants ? C'est comme ça que mon père l'appelait - le torrent des organismes vivants.
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Doucement dans l’eau. Doucement dans la brume portée par le souffle des marées. Je pivotai sans bruit dans le courant, ma pagaie rangée. Des brins de varech flottaient à côté de moi. Le soleil se leva sur les îles, une lentille de lumière vive dans l’air vif. Je ne pouvais pas savoir avec certitude si je bougeais ; toute la baie s’inclinait peu à peu vers la mer, et je filais avec l’eau lisse comme du verre sur le glissement de la marée. Pendant une éternité, il n’y eut pas un bruit. Puis j’entendis l’eau zézayer contre l’île. Une odeur comme celle du poisson en décomposition se répandit à travers la brume. Au bout de quelques minutes, je vis une nappe d’huile sur l’eau. Je me rapprochai. J’entendis le reniflement mouillé, palpitant, d’un phoque.
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Parfois, je me dis que j'assiste à un miracle, et je me rends compte que c'est juste le travail quotidien du monde. L'air humide et chaud rencontre l'air froid et se transforme en tessons de glace. Les faces cristallines renvoient la lumière. Des cygnes siffleurs arrivent pour se nourrir. Des oies criaillent. Le ciel se reflète dans le lac. Voilà le vrai miracle : ce n'est pas du tout un miracle, c'est juste la Terre, voguant dans la nuit.
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Quand on est confiné, on a envie de s'évader. Ca tombe bien, voici le meilleur moyen de s'évader : un livre ! Et aujourd'hui j'ai choisi pour vous un petit traité de philosophie naturelle. Pas de panique : c'est simple, clair, poétique et merveilleux. La philosophie, ça peut aussi être du pur bonheur !
« Petit traité de philosophie naturelle », de Kathleen Dean Moore, c'est un livre publié en poche aux éditions Gallmeister.
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