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Klaus Janson (Illustrateur)
EAN : 9781401215491
128 pages
DC Comics (01/01/2007)
3/5   3 notes
Résumé :
In the intensely chilling BATMAN: GOTHIC, the Dark Knight Detective must defeat an immortal killer while dealing with a terrifying horror from Bruce Wayne's youth. While plagued by nightmares about a headmaster from his childhood, Batman investigates the murders of the major crime bosses in Gotham. Discovering the culprit is a serial child killer whom the mafia had drowned years ago, the Dark Knight Detective goes after the mysterious Mr. Whisper. But when Batman co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Coup d'essai pour Grant Morrison
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Ce tome comprend les épisodes 6 à 10 de la série "Legends of the Dark Knight", parus en 1990. Ils forment une histoire complète et indépendante qui se déroule dans les toutes premières années où Bruce Wayne a construit son identité secrète de Batman. Pour mémoire les épisodes 1 à 5 ont été réédités dans "Shaman", et les épisodes 11 à 15 dans "Prey" (+ épisodes 137 à 141).

Quelque part au sommet d'un immeuble en construction, un caïd et un gros bras tabassent un indic et s'apprêtent à l'immoler par le feu. Un individu qui se fait appeler Mister Whisper intervient, exécute les 2 truands et immole lui-même le donneur. Mister Whisper vient d'entamer sa purge dans la pègre de Gotham. Bruce Wayne est en proie à des cauchemars récurrents dans lesquels son père a les lèvres cousues et il semble vouloir dire quelque chose à son fils. le maire de Gotham doit inaugurer la découverte d'un tombeau inviolé dans l'une des cathédrales de la ville. Batman travaille seul, uniquement aidé par Alfred Pennyworth, ses sarcasmes, ses petits encas et ses pansements. Dans le ciel nuageux de Gotham apparaît un signal lumineux : une chauve-souris inversée. La pègre demande l'aide de Batman pour lutter contre Mister Whisper. Un indice récupéré suite à une confrontation permet à Batman de déduire qu'une partie du mystère est liée à un monastère en Autriche. Il s'y rend à bord de son autogyre en forme de chauve-souris.

Après Alan Moore et Neil Gaiman dans les années 1980, DC Comics continue d'aller débaucher des talents en Angleterre. Leurs chasseurs de têtes leur proposent de donner sa chance à un jeune inconnu (ou presque) nommé Grant Morrison (il avait déjà réalisé Zenith pour 2000AD). Ce dernier ne se dégonfle pas, il propose un scénario mariant plusieurs des codes spécifiques au personnage de Batman pour une enquête qui sort de l'ordinaire. le lecteur retrouve donc Gotham comme élément de décor, et presque personnage. Cette fois-ci, c'est une cathédrale qui sert de point d'ancrage. Klaus Janson (dessins et encrage) a bien effectué son travail de recherche de références, et sa cathédrale ressemble à une vraie cathédrale de style architecturale asse gothique pour que le lecteur puisse y croire. La rigueur de ses recherches trouve sa limite avec la représentation de la cloche de la cathédrale. L'inscription qui y est portée ajoute un cachet d'authenticité. Par contre le support de la cloche montre que Janson n'a jamais eu l'occasion de voir comment ce dispositif est conçu pour permettre de sonner les cloches.

Deuxième élément classique des histoires de Batman : la pègre. Sur ce point, Morrison se tient à l'écart de la famille Falcone pour introduire des individus assez génériques, influencés par la mafia italienne. En fait le dispositif retenu par Morrison évoque plus M le maudit de Fritz Lang (autre référence au courant gothique), que Year one de Frank Miller. Klaus Janson propose une galerie de gugusses en costume-cravate qui disposent tous de morphologies différentes, sans en devenir des caricatures. Les illustrations mettent en scène des individus à l'apparence crédible et variée.

Troisième élément classique : les bat-gadgets. Pour une raison inexpliquée, Grant Morrison souhaite que son récit soit imprégné de la mythologie spécifique du personnage, en particulier tous les gadgets incroyables à son effigie que sa fortune lui permet de se payer. le récit incluant un voyage de Batman en Autriche, le lecteur a le plaisir de voir apparaître un autogyre dont la forme évoque la chauve-souris. Ce clin d'oeil tire évidemment le récit vers le bas, en tout cas vers une histoire à destination d'un lectorat moins âgé. Janson a beau ne pas insister en rajoutant un logo Batman, la référence est incontournable, d'autant plus que la Batcave a des dimensions ahurissantes, un batterie d'ordinateurs de taille démesurée et sa propre piste de décollage. Parmi les rémanences des histoires passées de Batman, il y a l'utilisation du respirateur sous l'eau. Ce gadget est tout aussi facilement reconnaissable et identifiable, sa description est moins gauche que celle de l'autogyre, même s'il disparaît sans explication d'une page à la suivante. Malheureusement, Morrison ne peut pas s'empêcher de reprendre un autre cliché infantile des histoires de Batman : le piège diabolique. Comme (trop) souvent, le criminel attache Batman sur un dispositif mortel et farfelu, au lieu de simplement profiter de son évanouissement et de l'achever. Effet infantile garanti.

Le titre fait référence à la littérature gothique et Morrison a bien appris sa leçon. Il intègre donc des éléments architecturaux de ce style, mais également les codes traditionnels des romans gothiques tels que moines félons, cryptes et ossements, intervention surnaturelle. Il ne se contente pas d'égrener ces figures, il effectue une variation sur les 120 journées de Sodome du Marquis de Sade (en moins dégénéré), ouvrage auquel il fera à nouveau référence dans le premier tome des Invisibles (Say you want a revolution).

De son coté, Klaus Janson adopte une esthétique éloignée des rondeurs traditionnelles associées à l'enfance, pour des traits plus secs, des visages peu avenants et des décors relativement réalistes, sans être photographiques. Il s'agit du style qu'il a développé lors de sa collaboration avec Frank Miller sur Daredevil. Toutefois, Janson est plus habile en tant qu'encreur, qu'en tant que dessinateur. Ses cadrages sont toujours intéressants et il sait trouver comment mettre Batman en valeur. Par contre, sa maîtrise de l'anatomie fait parfois grincer des dents tellement elle présente des lacunes, et certaines perspectives laissent songeur.

Grant Morrison et Klaus Janson ont construit une intrigue prenante qui fait la part belle au surnaturel et à d'autres éléments caractéristiques des romans gothiques. Toutefois leur narration présente des limites telles qu'une trop grande volonté d'intégrer le plus d'aspects possibles des incarnations de Batman (y compris des éléments enfantins), une très grande place au surnaturel au point qu'un indice majeur apparaît en rêve à Bruce Wayne, et des illustrations parfois hasardeuses. Juste avant cette histoire, Grant Morrison a réalisé une histoire inscrite au canon de Batman (Arkham Asylum, 1989) en particulier grâce aux illustrations de Dave McKean. Puis il reviendra en 2006 pour dérouler une histoire au long cours ouvrant un nouvel âge d'or pour le personnage, à commencer par "Batman and Son".
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Wééééé, un tueur pédophile !
"Salut Grant ! Ça te dirait d'écrire une histoire de Batman pour Legends of the Dark Knight ?"
Autant dire que Morrison a surtout entendu "Legends" et "Dark" en ce début des années 90 connues pour leur subtilité en matière de grim&gritty. Et si on ajoute Klaus Janson aux dessins, l'air n'est pas particulièrement sain dans cette histoire.
Mélanger Batman et le surnaturel m'a toujours paru hors de propos* et on est ici en plein dedans. le méchant est clairement un croque-mitaine et tout l'enrobage religieux en ajoute une bonne couche. J'ai toujours beaucoup de mal à croire que l'élément surnaturel ne pose pas plus de problème que ça à Batman, le voyant plus comme un Holmes à cape où le surnaturel est toujours démystifié que comme un Fox Mulder.
L'histoire plonge clairement et sciemment dans le glauque et ce dès les premières pages où un mec torturé est informé que sa femme et sa fille sont désormais des "stars de cinéma". La grande classe. On est mis du côté des gangsters que le méchant tue et Batman n'en a que faire s'ils y restent puisque ce sont eux aussi des méchants. Enfin le méchant de l'histoire est un tueur d'enfants mais il est très très fortement suggéré qu'il ne se contente pas de les tuer.
On a le droit à un "piège mortel" digne de l'époque d'Adam West qui fait un peu bizarre dans tout ça, surtout qu'il est résolu de façon plus qu'expéditive.
Malgré tout cela, ça reste du Grant Morrison donc c'est bien écrit: son Gotham est dans la droite ligne de Year One, ses gangsters --même ceux qui apparaissent pour deux pages-- sont intéressants, son petit twist sur l'histoire de Batman picote bien comme il faut et globalement, tout se tient très bien.

*ce qui donnait à la Batwoman de Greg Rucka une teinte particulière et bien distincte
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