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EAN : 9782930091075
190 pages
Grama (01/01/1994)
3.68/5   25 notes
Résumé :
Ce roman, publé d'abord en magazine en 1925, décrit une civilisation située dans le passé le plus lointain, au moment où deux cités se disputent l'hégémonie : Nour, immense, tentaculaire ; Illa, plus petite, mais dotée d'une arme meurtrière, la pierre-zéro, véritable bombe atomique moderne. Hélas, gouvernée par un dictateur, elle offre l'image d'une ville avilie dont l'appareil policier est si atroce qu'aucune opposition n'y est possible ! Et pourtant Illa a besoin ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ça se lit d'un seul trait, à une vitesse comme si on était en pleine guerre et qu'on fuyait sous la bombe...

Un manuscrit trouvé sur une île inconnue par le capitaine Ellis et son équipage, des marins à la recherche de baleines, va connaitre un long parcours sur de nombreuses années, une fois entre les mains du docteur Akinson, après des années d'énigme, celui-ci réussit enfin à déchiffrer la langue du manuscrit qui est un journal intime de Xiè, un commandant d'un peuple du futur Illa. Xiè y raconte son histoire, ses luttes contre le pouvoir dictatorial du grand Rair...

Les illiens sont un peuple, avec l'évolution de la science et des technologies, qui ne se nourrit plus avec de la nourriture, ce qu'ils appellent de trucs impurs, il se nourrit avec du sang des animaux à partir des machines sous forme de radiation mais quand le chef suprême, Rair qui est aussi un grand savant psychopathe décide de remplacer le sang animal par le sang humain, notamment celui d'un autre peuple les Nours, pour une longévité certaine et que les membres du conseil déjà vieux, par crainte d'une mort certaine, l'approuvent, Xiè décide alors de préparer un complot afin de tuer Rair mais celui-ci le devance car il avait bien le flair du danger et il fait arrêter Xiè...

La fin d'Illa nous présente les exactions de la puissance, les folies du pouvoir, qui pour son bien être est capable d'inciter l'homme à en détruire d'autres, disant les faibles, mais est-il que quand une folie atteint son apogée, elle doit inévitablement s'éclater comme on a vu avec le nazisme...


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L'intérêt actuel pour les dystopies amène à une production souvent pléthorique d'ouvrages de qualité… très inégale. Elle peut aussi permettre de ressortir de l'oubli des oeuvres anciennes et parfois d'un grand intérêt. La fin d'Illa est dans ce cas.

Écrit en 1925 par un ancien officier de marine marchande devenu feuilletoniste à succès cet ouvrage romance la fin d'une cité-état vue par son chef militaire. Cette cité « idéale » faisant penser par certains aspects à des projets urbanistiques du XIXe siècle (faut-il s'en étonner ?) repose sur une hiérarchie sociale très marquée. Au sommet se trouve Rair, savant brillant et dictateur sans pitié soutenu par un Grand Conseil scientifique, à la base il y a les "étables des hommes singes", dont le sang permet aux Illiens de vivre jusqu'à 250 ans, au prix toutefois d'une dépendance totale à leur cité et d'une vie monotone, au prix aussi d'une alimentation par des « machines à sang ». Pour assurer la domination sur les cités environnantes il y a l'armée et à sa tête Xiè, le narrateur.
Pour permettre aux Illiens de vivre un siècle de plus Rair décide de remplacer le sang des singes par celui d'hommes et donc d'attaquer Nour, cité voisine, pour tuer annuellement 11 000 jeunes hommes et femmes et exploiter leurs globules rouges. Ce sera donc la guerre, sans pitié, avec les Nouriens ! Et le courageux Xiè luttera pour sa vie, pour l'amour de deux jeunes êtres, contre la dictature et l'infamie tout en voulant sauver sa patrie.

À ce stade le pire en terme de littérature est sans conteste possible. D'une certaine façon il est atteint. Nous aurons de l'amour entre le fils du héros et la petite fille du dictateur, beaucoup d'action, du racisme : « Les hommes-singes sont des brutes, des descendants de nègres que nos savants ont réussi à faire régresser vers le type primitif », des combats, un héros peu crédible et suffisant, une forme de grandiloquence propre à beaucoup de romans feuilletons, un maître espion vraiment très méchant et sournois…

Alors quel intérêt ? Déjà cet ouvrage est le reflet d'une époque, entre nationalismes, souvenirs de 14-18 (la guerre des mines n'est pas loin), racismes, fascination pour l'eugénisme comme pour le progrès, inégalités sociales très fortes et pouvoirs oppressifs…. Ensuite cette dystopie est très originale et, d'une certaine façon, très moderne. L'auteur était un spécialiste des écrits destinés à la jeunesse et sait animer un récit enchaînant les rebondissements, les moments d'héroïsme et d'émotions. Par ailleurs les diverses trouvailles technologiques sont ingénieuses et cohérentes. Enfin, comment ne pas voir dans ce récit une anticipation lucide d'un futur maintenant dévoilé ? le fascisme comme le communisme totalitaire sont presque décrits, la bombe atomique aussi. Moselli était clairement un visionnaire et n'a rien à envier à Jules Verne sur ce plan.

L'ensemble a un charme désuet, assez naïf par bien des aspects mais l'ouvrage sait aussi être dérangeant. Cette dystopie n'était sans doute pas vide de sens il y a un siècle mais, avec le recul, elle est autrement troublante. Et qui pourrait affirmer aujourd'hui que le risque de dictatures basées sur la science est révolu, que l'anéantissement de cités voire d'états est inimaginable, que le racisme est derrière nous pour toujours, que l'avidité ne saurait être le moteur de guerres meurtrières ou que le nationalisme le plus étroit est définitivement mort ? La fin d'Illa est donc une dystopie atypique que je conseille aux amateurs du genre. Si ce n'est clairement pas un chef d'oeuvre l'ouvrage, aisé et rapide à lire, mérite le détour.
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"La Fin d'Illa" s'inscrit dans une tradition historique de l'utopie et de la dystopie. Sa parution suit de quelques années celle de "Nous autres" d'Evgueni Zamiatine (1922) et de "RUR" de Karel Čapek (1921). Plus tard, il y aura "Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley (1932), et "1984" de George Orwell (1949).
En 1925, au moment de la parution de "La Fin d'Illa", l'heure est plutôt, après les utopies de la fin du dix-neuvième siècle, aux interrogations sur l'urbanisation et l'industrialisation. On s'inquiète des conséquences, sociales et politiques, de la révolution industrielle.

Grand feuilletoniste et habitué des romans d'aventure, José Moselli, lui-même ancien marin, entame son récit par la découverte, sur une île déserte lointaine, d'artefacts mystérieux accompagnés d'un parchemin rédigé dans une langue inconnue.
Cette histoire d'exploration n'est qu'un prologue à l'intrigue principale qui se présente comme un récit enchâssé, ce qu'on va lire ensuite étant le contenu du message, qu'un érudit est parvenu à traduire.

Écrivant à la première personne, dans un style dégageant une tension dramatique intense, l'auteur du manuscrit, qui se présente comme un officier supérieur, raconte sa lutte, à armes inégales, contre le dirigeant de sa cité, Illa.
Le système politique décrit dans "La Fin d'Illa" est ultra-autoritaire, l'opposition y est interdite et réprimée durement, la surveillance est généralisée.
Le schéma de l'intrigue est typique d'une dystopie, avec un dissident qui se rebelle contre le système, dans un combat a priori perdu d'avance.

L'exploitation de pauvres êtres considérés comme inférieurs est l'un des sous-thèmes de ce court roman. La science y a en effet produit des hommes-singes, afin de les utiliser comme esclaves dans les mines.
La science et la technologie jouent un rôle essentiel, tout le long du récit, inscrivant clairement l'oeuvre dans le courant "Merveilleux-scientifique".
La cité d'Illa bénéficie en effet d'une technologie avancée, visible à travers son architecture d'avant-garde et ses systèmes de gestion de la lumière, de l'aération, et même de la gravité ! Les habitants d'Illa disposent également d'engins volants. Mais ce n'est pas tout : grâce au progrès, il existe d'autres merveilles, comme la "pierre-zéro", une arme de destruction massive qui évoque irrésistiblement, pour un lecteur d'aujourd'hui, la bombe atomique. Sans oublier les formidables "machines à sang", qui permettent de jouir d'une très grande espérance de vie. Mais il y a un prix à payer : il faut sacrifier des animaux, en grande quantité, pour récupérer leur énergie vitale.

Le conflit qui sert de moteur à l'intrigue est déclenché lorsque le dictateur d'Illia, brillant cerveau qui a lui-même mis au point les machines à sang, a l'idée de les améliorer en remplaçant les animaux par des humains. Et pour obtenir l'approvisionnement nécessaire, il suffirait de faire la guerre à la cité voisine…

Entre le narrateur et son ennemi, le hiatus n'est pas seulement politique. C'est aussi une opposition entre, d'un côté, un personnage qui, bien que guerrier de profession, n'en est pas moins homme, père de famille, pétri d'émotions et de sentiments humains, et de l'autre, un dictateur implacable doublé d'un savant fou ; un individu froid et calculateur, qui semble dénué de tout sentiment humain. On peut y voir une allégorie du combat de l'humain contre la machine, ou plutôt, contre la marche aveugle d'un progrès technique dépourvu d'éthique.

Merveilleux scientifique, dystopie, exploration et découverte d'un monde perdu se mêlent dans ce petit chef-d'oeuvre, dans une intensité dramatique à couper le souffle.
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Cela commence par un prologue d'allure presque lovecraftienne : un navire baleinier tombe en plein océan Pacifique sur un îlot non répertorié sur les cartes, couvert des ruines d'une très ancienne civilisation disparue ; ils rapportent deux objets, une sphère de matière inconnue et une sorte de livre écrit dans un langage inconnu.
La suite prend un tour très différent. C'est le récit contenu dans ce fameux livre antique, celui de la guerre entre la cité d'Illa et le royaume de Nour, et des luttes intestines au sein de la dictature dans Illa, au travers des mémoires d'un des protagonistes de ces luttes.
L'histoire est très schématique, voire simpliste. le livre vaut plutôt pour les aperçus que donne l'auteur de la cité d'Illa, qui semblent issus des mauvais rêves de l'inconscient collectif européen de son temps (le texte fut publié en 1925…) : urbanisme totalitaire, dictature appuyée sur la police et la surveillance généralisées, développement d'armes terrifiantes, guerre totale, extermination programmées de populations civiles, manipulations eugénistes pour créer une classe de travailleurs sous-humains… Dans les vingt années suivantes, les régimes totalitaires communiste et nazi allaient concrétiser, en partie, ces horreurs. José Moselli fait donc figure, aujourd'hui, de visionnaire. Dommage qu'il n'ait pas eu le talent littéraire d'un Kafka, il aurait alors écrit le grand roman de fiction spéculative de l'entre-deux guerres !
L'oeuvrette se laisse cependant lire avec une certaine fascination, même avec ses 90 ans d'âge...
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José Moselli (1882 – 1941) est surnommé « l'écrivain sans livre » bien qu'il ait signé des centaines de textes !
Il était en fait un des feuilletonistes les plus populaires du début du XXeme siècle et a publié un nombre considérable de récits dans des revues comme Science et Voyages, L'intrépide ou le Petit Illustré, entre autres, textes très rarement réédités en volumes.
La grande majorité de sa production est toujours indisponible aujourd'hui.

Cet ouvrage, publié au sein de la collection Chefs-d'oeuvres de la Science-Fiction des éditions Rencontre, contient l'un de ses textes les plus connus, La Fin d'Illa, ainsi que deux nouvelles.

La Fin d'Illa nous décrit la découverte d'un mystérieux livre par des marins et, dans une seconde partie bien plus longue, sa traduction, narrant l'entrée en guerre de la ville d'Illa, dirigée par le dictateur Rair, contre les Nouriens dans le but de récupérer leurs ressources.
Bien que se déroulant dans un passé lointain et oublié, le roman met en scène des nations technologiquement très développées (on aura même droit, dans ce roman de 1925, à la mention de « téléphones portatifs » !) et nous offre un récit d'aventure bourré de rebondissements, flirtant parfois légèrement avec le post-apo et, il faut bien l'avouer, sacrément bourrin.
Bref, c'était chouette !

Suivent ensuite deux nouvelles, le Messager de la Planète qui raconte la découverte par deux savants en mission en Arctique d'un mystérieux vaisseau semblant venir d'ailleurs ; et La Cité du Gouffre dans lequel un naufragé, secouru par un navire marchand dans des circonstances plus qu'étranges, raconte son aventure.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mais je comprenais que mon salut était impossible...
Que je restasse dans la chambre forte, je périssais asphyxié, en admettant que ses parois résistassent. Si j'en sortais, c'était l'écrasement, la noyade.
Je me contorsionnai éperdument, convulsivement, frénétiquement. De l'air ! Il me fallait de l'air ! Je montrai ma gorge... Je fis mine d'étouffer...
Les êtres regardaient. Le changement de couleur de leurs trois rangées d'yeux, l'agitation des stries de leur bulbe me révélaient qu'ils pensaient, qu'ils raisonnaient. Peut-être étaient-ils émus ?... Sans doute avaient-ils vu d'autres hommes, mais morts !... Un extraordinaire hasard avait voulu que je fusse vivant ! Le dieu des cambrioleurs, peut-être...

- La Cité du Gouffre -
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Existe-t-il donc au fond de la mer des êtres qui nous connaissent, et que nous ne connaissons pas, des êtres doués d'une civilisation avancée - et qui, peut-être, provoquent les naufrages de nos navires, pour s'approprier certains objets ?
Un fait est certain, c'est qu'au large du cap Guardafui, plus de cent navires se perdent chaque année : le Ghodoc, le Renard, l'Amiral Gueydon y ont fini leur carrière - et bien d'autres...
Les courants ont été incriminés. Mais sont-ils les seuls coupables ?

- La Cité du Gouffre -
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La place d’un chef n’est pas au péril. Chacun à sa place. Le cerveau réfléchit, coordonne, déduit, induit et commande – les bras agissent. Souvenez-vous-en !
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Un acte est comme une pierre qu'on lance - une fois échappée de votre main, elle poursuit sa trajectoire sans que vous puissiez rien pour la détourner ou la ralentir.

- La fin d'Illa -
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il est plus difficile de supporter la victoire que la défaite.
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