La Quatrième Personne du singulier rassemble neuf textes qui prennent parfois la forme de lettres adressées à ses acteurs.
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L'acteur "montre" invisiblement" qu'il y a, au coeur de notre pensée, le "niement". Enfoui charnellement dans notre drame respiratoire. Toujours, au milieu du chemin du souffle, s'ouvre le passage par la mort. (...) Tout vrai langage est réversible : il a retraversé trois fois son envers, il est passé par son renversement. N'est spirituel que le déséquilibre.
Nous ne saisissons, ni ne possédons, ni l'air par notre bouche, ni le langage : nous les brûlons et renaissons d'eux au passage.
Nous ne sommes pas nés, du verbe naître, nous avons été donnés au monde, lancés à l’univers. Et il y a aussi, dans ce don, une destruction. Le geste d’amour, d’où nous sommes nés, vient aussi nous détruire, nous passer par le gué, par la traverse de la négation. Passer la négation.
Le temps ne passe pas, il t’offre. Chacun paraît, entre sur cette portée : l’inhumanité du temps. Et en même temps, le temps qui nous perd, le temps de perdition est rédempteur ; le temps est sauveur ; ouvreur, si tu veux bien l’embrasser entièrement, de a à z.
D’une seule donnée, d’un coup de dés (dé vient de don), le livre ouvre une scène : d’un geste, d’un trait, le lieu s’ouvre ; entrent dans l’espace les personnages de la pensée ; liés les uns aux autres, respirant pour se délivrer les uns des autres.
Lecture par André Marcon, Dominique Reymond & l'auteur
Musique : Anssi Karttunen (violoncelle)
Pour cette carte blanche, Valère Novarina a choisi de faire entendre des extraits de trois textes. La clef des langues paru cette année aux éditions POL : « roman nominaire » et large estuaire où se croisent les quatre fleuves de noms, de verbes, d'actions et de dessins. Dominique Reymond puisera dedans pour faire entendre la liste des définitions de Dieu.
Valère Novarina lira lui-même des extraits de Pour Louis de Funès, essai sur l'acteur qui pourrait être aussi un « Pour André Marcon » puisqu'il est né de l'observation quotidienne et presque chirurgicale du travail d'André Marcon dans le passage impensable du plateau à la salle lors de la création du Monologue d'Adramélech au théâtre de la Bastille en 1984.
Monologue d'Adramélech qui aura été préalablement lu ce soir par André Marcon accompagné de Anssi Karttunen au violoncelle.
À lire – L'oeuvre de Valère Novarina est éditée chez P.O.L.
Son : Lenny Szpira
Lumière : Patrick Clitus
Direction technique : Guillaume Parra
Captation : Claire Jarlan
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