Un recueil d'une quarantaine de nouvelles très courtes. Des moments précis dans la vie des personnages, des instants qui pourraient être anodins mais qui vont laisser une trace indélébile. Les personnages subissent et ne peuvent réagir pour changer le destin parfois, malgré eux. La nouvelle la plus marquante pour moi est Ralenti. Une femme est chez elle et voit son mari rentrer en voiture comme d'habitude. Non pas comme d'habitude, elle sent, elle sait que ce jour là n'a rien à voir avec les jours d'avant. C'est l'instant saisi avant le chaos, avant l'annonce. Elle avance vers lui, au ralenti et elle sait que leur vie ne sera jamais plus la même. de courtes histoires bluffantes.
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(...)elle travaille bien, mieux qu'elle ne l'a fait depuis des années, mais tout ceci est précaire, elle sait que c'est précaire, non qu'elle soit tentée de se tuer - elle sait bien que c'est un fantasme d'adolescente et qu'elle n'y cédera jamais - mais la tentation est là de se laisser aller au désespoir, à la haine de soi. Plus facile, se dit-elle, de se détester que de se respecter : ça demande moins d'imagination.
La tique
Et à cet instant elle comprend que leur vie va être déchirée bien qu'elle ne sache pas, tandis qu'elle avance vers lui au ralenti, ni comment, ni pourquoi. (Ralenti)
Mais la tentation est là de se laisser aller au désespoir, à la haine de soi. Plus facile de se détester que de se respecter : ça demande moins d'imagination.
(La tique)
Comme la joie, le désespoir est contagieux. (En élongation forcée)
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.