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Claude Seban (Traducteur)
EAN : 9782848761503
569 pages
Philippe Rey (01/10/2009)
3.84/5   35 notes
Résumé :

Souvent les femmes se croient indépendantes, autonomes... jusqu'à ce que frappe la violence masculine. Alors elles vacillent et, incapables de faire plus que rêver à leur évasion, acceptent leur statut de victimes. Ce sentiment d'impuissance face à la brutalité mâle imprègne ces nouvelles finement ciselées, dont les héroïnes reçoivent cette cruauté chacune à leur manière : l'u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Fascinante, ô combien fascinante Joyce Carol Oates ! Quelle puissance se dégage de son écriture à la fois si évidente et si violente. Chez peu d'autres auteurs, j'ai rencontré une telle connaissance de la psychologie humaine, une telle minutie dans la descriptions de l'american way of life, une telle densité dans l'évocation narrative - quasi palpable -, enfin une telle maîtrise stylistique.

C'est sans doute la raison pour laquelle je suis toujours effrayée avant de me lancer dans un tome de Joyce Carol Oates, tenaillée entre appréhension, répulsion et fascination ; je crois pouvoir dire que Joyce Carol Oates devient pour moi au fil des ans une sorte de drogue terriblement indispensable et terriblement dangereuse pour mon âme romanesque.

J'ai littéralement été happée par ce recueil de nouvelles (je m'attendais en fait à un roman), toutes plus (sur)prenantes les unes que les autres. L'aura de l'auteure est si puissante (alors que je n'ai lu jusqu'à présent qu'une demi-douzaine de ses publications, innombrables) qu'elle enveloppe derechef le lecteur dans son univers pour lui imprimer sa marque de façon quasi indélébile.

Les nombreuses nouvelles de "Vallée de la mort" ont toutes un point commun : la violence ordinaire. Joyce Carol Oates s'applique dans chacune à mettre en évidence le moment précis où tout bascule, ce qu'on nomme "la perte de contrôle", quand la situation dérape, qu'on franchit le point de non-retour, quand les rails de sécurité et les repères s'effacent pour laisser l'individu seul et nu face à l'adversité d'un monde dépouillé d'empathie. Elle décortique avec virtuosité cette perte de maîtrise qui effraie l'homme dit civilisé par-dessus tout.

C'est dur, c'est violent, c'est perturbant, c'est du Joyce Carol Oates.


Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge Joyce Carol Oates
Challenge PLUMES FEMININES 2021
Challenge PAVES 2021
Challenge XXème siècle 2021
Challenge SOLIDAIRE 2021
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Quand on est une femme sous la plume de Joyce Carol Oates on a de l'épaisseur dans l'âme...

On prends des coups. Certes....
Mais on sait aussi en donner....

Et surtout, on sait se relever, se remettre debout...droite

Quant on est une femme sous la plume de Oates, on sait la faiblesse des hommes.
Leur volonté de dominer et d'écraser ce qu'ils désirent....
On sait ce mépris.
Cette indifférence après l'amour...
Enfin, si on peut appeler "amour" un acte sexuel....

Quand on est une femme sous la plume de Oates, on a cette fragilité et cette force qui font la beauté et la dignité d'être ce que l'on est..

Quand Joyce Carol Oates peint tout un portrait de femmes, même la Vallée de la mort ne prévaut pas contre elles...

Sublime, vous dirais-je ?... Bien plus...

Laissez vous emporter par la magie de Oates..
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Encore un recueil de nouvelles, de l'excellente Joyce Carol Oates, lu dans le cadre d'un vieux défi du club de lecture (il serait d'ailleurs temps d'en proposer un nouveau !). Très bon bouquin, malgré mon peu de goût pour les nouvelles ...

C'est que Joyce Carol Oates est une vraie conteuse. En une poignée de lignes, le décor est planté ... chaque nouvelle est quasiment, sur le plan de la construction, de la narration, de l'intrigue, un véritable petit roman ! Petit prodige répété une bonne vingtaine de fois. Je suis particulièrement admirative de sa capacité à installer un univers, tout en finesse, avec une telle efficacité.

C'est ensuite ce climat si spécial, très noir. Un climat qui est oppressant. Dès les premières nouvelles, le malaise s'instaure ... et ne cesse de grandir au fil du recueil, jusqu'à devenir presque étouffant. La troisième partie n'est pas loin d'être terrifiante, et fait frémir d'angoisse. La violence est omniprésente, sous une forme symbolique ou concrète, et laisse planer une menace constante, construisant progressivement un tableau de destins entrecroisés des femmes, entre forces et fragilités, dressant un panorama plutôt inquiétant de la condition féminine aux Etats-Unis, des milieux les plus populaires aux plus bourgeois.

C'est enfin cette subtilité sur la psychologie des personnages, pour l'essentiel des femmes. Qu'il s'agisse des relations mère-fille, amant-maîtresse, élève-professeur, ses portraits et ses histoires sont brossés tout en nuances. Mais qui ne manquent pas d'enfermer, presque de piéger le lecteur. Quel talent !
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Poète, romancière, critique et multi récompensée, Joyce est une auteure qui a apporté une contribution significative à la nouvelle en tant que forme d'art. Joyce Carol Oates dans ce recueil offre aux lecteurs vingt-cinq histoires riches et tranchantes empreintes de sa touche inimitable : des histoires de violence... ou d'incertitude... ou du macabre qui les traverse comme une sève vitale. Dans la nouvelle Chaleur, les jeunes soeurs jumelles sont assassinées, et elles et leur assassin se souviennent d'une femme qui était leur contemporaine et, d'une certaine manière, une victime aussi...
Dans Leila Lee, une jeune femme qui a épousé un homme plus âgé a tenté de développer une relation avec le fils adolescent en colère de son mari... Dans Chercher une maison, un mari perplexe face à la désintégration de son mariage part à la recherche d'un logement sans sa femme et se lance dans une quête - d'une maison, certes mais aussi et surtout d'un nouvel avenir.
Des petites villes aux grandes villes, de la classe ouvrière à la classe supérieure, il n'y a guère un aspect de l'expérience américaine que Joyce Carol Oates n'ait fait sien comme par magie. Ses histoires choquent, provoquent par ses commentaires – au mieux désabusés sur la condition humaine.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Livre de nouvelles. "Vallée de la mort" de Joyce Carol Oates. Titre peut encourageant et couverture non plus, au moins on sait où on va. 26 nouvelles de femmes souvent sous domination masculine, de la cruauté, de la violence, un panel assez morbide. Je suis certaine que vous n'allez pas avoir envie de le lire et pourtant l'auteur est tellement exceptionnelle, je me suis régalée malgré tout, c'est si bien écrit. Un auteur que j'aime beaucoup, c'est elle qui avait écrit "les chutes". Lancez vous vous ne le regretterez pas. Nena
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Carlyle se baladait juste dans le quartier avec ses amis, dit-il, et une voiture de police arrive, stoppe et ils crient aux gosses de s'arrêter et évidemment les gosses détalent mais Carlyle est le plus lent et ils le chopent. Dix-sept ans et ils l'ont tué comme un chien. Tu as entendu parler de la prise d'étranglement, mon chou ? dit-il en m'attrapant. Ce que les flics font aux gens qui résistent aux forces de l'ordre ? Je ne sais pas ce qu'il raconte mais je réponds que oui. Comme ça, mon chou, dit-il en refermant les mains autour de mon cou. On appuie sur cette grosse artère pour ralentir le sang, tu vois ? Les mains refermées autour de mon cou et j'ai peur, j'ai peur de ne plus pouvoir respirer. Hé, dit-il, il faut rester tranquille, mon chou, autrement ça risque de faire mal. C'est pour ralentir le sang qui va au cerveau qu'on appuie sur cette artère-là : dix secondes et tu es dans les vapes, quinze secondes et tu es mort. Super, hein ? Ce petit déclic mouillé dans sa gorge. Se foutant de moi avec son accent nègre. Le truc bizarre, mon chou, c'est que cette technique de Blancs n'est pas censée faire mal, il paraît. Elle te tue raide mais elle n'est pas censée faire mal.

[In "Raclure blanche"]
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Jeune homme, il s'était perdu dans la contemplation de son premier amour, avait été fasciné par les rapports physiques et érotiques, le fait apparemment incroyable que, pendant de longues minutes délicieuses, il pouvait s'enfouir dans le corps d'une autre, dans "son" corps à elle, dans la chair consentante d'une autre : ferme, chaude de sang, palpitant selon ses rythmes intimes. Il n'avait pas réellement connu Rona Sorenson, mais il avait cru la connaître. Il avait cru que son amour pour elle la contenait, la possédait, l'immobilisait : elle était son amante, puis sa femme. Sienne.

[In "Passion"]
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Quand les choses commencent à aller mal dans une famille, cela va très vite, à la façon d'un fruit qui mûrit à un moment et pourrit l'heure d'après. Alors même que cela se produit, il est impossible de croire que c'est vraiment en train de se produire, que cela ne va pas se renverser et vous ramener où vous étiez.

[In "Getting to know all about you"]
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Avec pour prétexte que la population "surabondante" de cervidés dans le comté doit être réduite, que les cerfs à queue blanche se reproduisent trop, causent des dommages aux récoltes, des accidents de voiture. Comme si les hommes, l'espèce d'hommes qui rôde dans les bois à la recherche de bêtes innocentes à tuer, avaient besoin d'un prétexte quelconque.

[In "Le cerf"]
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Faire l'amour avec quelqu'un que l'on aime n'est-il pas une autre forme de conversation, une extension de la conversation ?

[In "Premier matin"]
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Vidéo de Joyce Carol Oates
Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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Joyce Carol Oates (difficile si vous ne connaissez pas son oeuvre)

Un des nombreux romans de Joyce Carol Oates est consacré à Marilyn Monroe. Quel en est le titre ?

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