Reçu en service de presse grâce à Masse Critique de Babelio (merci d'ailleurs).
Si on aborde le livre uniquement par la couv', on peut soit être repoussé par cette couverture un peu simple, en noir, blanc, rouge, soit être au contraire attiré par ce que cache cette couverture. Ajoutons à cela que la connotation du titre "
Golgotha" renforce ce sentiment intriguant.
Même si dans la plupart des livres, la préface n'est pas obligatoire, ici Carlos Salem nous livre une analyse assez intéressante de la vie de l'auteur,
Leonardo Oyola, et de la réalité décrite dans la fiction qui suit.
L'histoire s'ouvre donc sur la découverte de ce "bidonville" en commençant par le bar "Tiens-moi le gamin". Les anecdotes attachés à ce bar, racontés par le narrateur, un vieux policier du secteur, plante le décor d'une micro-société qui, bien que vivant à proximité de la grande ville, vit en autonomie avec son organisation interne.
Cette narration, interne, d'un vieux policier désabusé, habitué à la vie particulière de ce quartier miteux joue un rôle majeur dans ce récit. C'est lui qui renforce cette impressionne d'éternité et de permanence d'une situation qu'on espère que temporaire.
C'est par ses yeux qu'on découvre le faible pouvoir de la police dans ce quartier, la puissance d'un groupe mafieux, celui responsable du trafic de drogue et le frêle équilibre qui tient cette organisation.
En soi-même l'intrigue n'innove pas tant que ça (un crime dans un quartier miteux, une vengeance et une escalade dans la violence). Mais ce qui prime, c'est ce que l'intrigue montre de cette vie à Buenos Aeres, entre pauvreté et misère, pour des milliers de personnes venus chercher la réussite, c'est la désillusion.
Ne pas oublier de se reporter à la bande-son rock'n roll argentin en fin d'ouvrage pour bien se délecter de la lecture.