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Olivier Hamilton (Traducteur)
EAN : 9782918767114
144 pages
Asphalte (03/03/2011)
3.36/5   11 notes
Résumé :
Villa Scasso, à l'ouest de Buenos Aires. Un labyrinthe de ruelles et de murs de brique, un trou régi par ses propres lois. Ceci est l'histoire d'une vengeance dans une enclave sauvage contrôlée par la bande des Gamins ; l'histoire de flics qui vouent un culte à des images pieuses, de délinquants qui vénèrent San la Muerte, et d'une guerre urbaine sourde où ceux qui survivent, ceux qui tuent, finissent corrompus, asphyxiés par leurs propres péchés. Une fulgurante chr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Plus calme que "Chamamé", une fable radicalement oppressante néanmoins.

Publié en 2008 (et premier roman de l'auteur traduit en français, en 2011, grâce aux exploratrices éditions Asphalte), "Golgotha" peut se lire comme une sorte de contrepoint, chez son auteur, du baroque, exubérant et déjanté "Chamamé", écrit à peu près à la même époque.

Ici, pas de zone frontalière de non-droit livrée aux cavalcades insensées des braqueurs, mais la routine oppressante des grandes banlieues, et de leurs zones de cohabitation entre indigence profonde, simple survie et criminalité galopante.

Lorsqu'une jeune femme meurt des suites d'un avortement clandestin ayant mal tourné, entraînant le suicide de sa mère, c'est, pour un jeune policier - pourtant parfaitement au fait de tous les codes plus ou moins tacites régissant les rapports entre forces de l'ordre et bandes criminelles armées de la "cité" - LA goutte d'eau de trop... Décidant de châtier lui-même le responsable, un chef de gang particulièrement emblématique, il déclenche une vendetta inexorable, dont la solution ne pourra venir que du narrateur lui-même, son mentor, vieux policier blanchi sous le harnais, désabusé et usé, qui devra assumer, au fond de lui, ses propres échecs comme ceux de l'ensemble de la société argentine contemporaine, tenu qu'il est par les formes d'honneur et de fidélité qui ont cours ici...

Au milieu des atmosphères de bars rock latino où coexistent parfois plusieurs mondes, une fable plutôt calme en apparence, mais terrible en fait, et ce bien avant sa dure conclusion.

"Ce n'est jamais moi qui commence. Ce n'est pas moi non plus qui viens y mettre un terme. Je m'en mêle rarement. Encore moins depuis que j'approche de la retraite. Quelle merde ! J'ai fermé les yeux. Je suis allé me coucher après avoir regardé "El hombre del rifle" comme tous les soirs et lorsque je les ai rouverts... j'avais cinquante ans. À quel moment mon grog s'est transformé en vin et le vin en sang du Christ, un sang amer ? Je n'arrive pas à calculer combien de temps je suis resté comme un moribond. Je ne peux pas non plus jurer qu'aujourd'hui, je suis bien vivant. Parce que ce n'est pas une vie. Je suis un zombie."
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Reçu en service de presse grâce à Masse Critique de Babelio (merci d'ailleurs).
Si on aborde le livre uniquement par la couv', on peut soit être repoussé par cette couverture un peu simple, en noir, blanc, rouge, soit être au contraire attiré par ce que cache cette couverture. Ajoutons à cela que la connotation du titre "Golgotha" renforce ce sentiment intriguant.
Même si dans la plupart des livres, la préface n'est pas obligatoire, ici Carlos Salem nous livre une analyse assez intéressante de la vie de l'auteur, Leonardo Oyola, et de la réalité décrite dans la fiction qui suit.
L'histoire s'ouvre donc sur la découverte de ce "bidonville" en commençant par le bar "Tiens-moi le gamin". Les anecdotes attachés à ce bar, racontés par le narrateur, un vieux policier du secteur, plante le décor d'une micro-société qui, bien que vivant à proximité de la grande ville, vit en autonomie avec son organisation interne.
Cette narration, interne, d'un vieux policier désabusé, habitué à la vie particulière de ce quartier miteux joue un rôle majeur dans ce récit. C'est lui qui renforce cette impressionne d'éternité et de permanence d'une situation qu'on espère que temporaire.
C'est par ses yeux qu'on découvre le faible pouvoir de la police dans ce quartier, la puissance d'un groupe mafieux, celui responsable du trafic de drogue et le frêle équilibre qui tient cette organisation.
En soi-même l'intrigue n'innove pas tant que ça (un crime dans un quartier miteux, une vengeance et une escalade dans la violence). Mais ce qui prime, c'est ce que l'intrigue montre de cette vie à Buenos Aeres, entre pauvreté et misère, pour des milliers de personnes venus chercher la réussite, c'est la désillusion.
Ne pas oublier de se reporter à la bande-son rock'n roll argentin en fin d'ouvrage pour bien se délecter de la lecture.
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Reçu en service de presse grâce à Masse Critique de Babelio (merci d'ailleurs).

Séduite par la littérature sud américaine depuis un an (Borgès, Garcia Marquez, Cortazar... sans parler de la BD), je pensais avec Golgotha me régaler. Ici, c'est l'association texte/musique dont l'abord me séduisait. Bref vous l'aurez compris, je ne suis pas convaincue : ce livre est loin d'être inoubliable, tant d'un point de vue littéraire que musical. Néanmoins, il n'est pas désagréable à lire pour autant : on s'attache aux personnages le temps nécessaire, on ressent leur violence... il faut prendre ce roman comme une chronique sur le vif d'un bidonville à Buenos Aires aujourd'hui. Un petit témoignage parmi d'autres, qui a le mérite d'exister.
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Ce roman a été écrit par un jeune homme de 23 ans. Et quand on dit ça, le résultat n'en est que plus impressionnant. La qualité littéraire est évidente, et malgré le fait que ce roman soit court, on a l'impression que tout est dit et bien dit. de l'équilibre entre la narration et les dialogues, des événements de l'intrigue à la psychologie du personnage principal, il est bien difficile de trouver des défauts à ce roman. La principale qualité de ce roman est la narration, et cette faculté de faire ressentir le monde de la nuit au travers de la vision d'un jeune homme, et cela sonne bigrement vrai, tant c'est écrit de façon synthétique et simple.
Car c'est une histoire simple que Jérémie Guez nous raconte, celle d'une chute inéluctable d'un jeune homme qui veut se croire un grand, d'un enfant qui est face au monde des adultes, d'un garçon qui ne peut résister à la tentation de l'argent. C'est l'histoire de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf, version noire. Avec en toile de fond, une ville de Paris et sa vie de quartier nocturne, décrite de façon claire et concise, on s'y croirait.
Quel plaisir de lire ce roman, ou plutôt devrais-je dire avaler ce roman. Et quand on sait que ce n'est que le premier tome d'une trilogie parisienne, on en redemande. S'il continue comme cela, il se pourrait bien que Jérémie devienne un très grand du roman noir français. Et vu le niveau élevé de ce premier volume, il est clair que je vais être à la fois attentif, fidèle et exigent pour le deuxième roman. Ne ratez pas ce roman sous peine de passer à coté d'un auteur qui pourrait bien devenir très bientôt incontournable. J'attends la confirmation avec impatience.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Dans cette histoire, derrière cette ville connue de tous pour être le joyau de l'Argentine, il y règne un climat de violence décrit avec justesse dans les situations, les personnages ou les dialogues. Ecrit avec beaucoup de précision et de justesse, c'est un roman qui sent le sang, qui pue la merde, dans un monde qui n'a plus rien d'humain et où règne une seule loi : celle de la jungle.

Ce roman, aussi impressionnant que dégoûtant, est un petit bijou de noirceur couleur sang dont vous ne sortirez pas indemne, une sorte d'enfer d'où vous ne souhaiterez q'une chose : en sortir le plus vite possible comme les personnages principaux de ce roman. Un agréable moment de lecture pour un autre éclairage de l'Argentine urbaine, malgré des digressions déconcertantes au début et des dialogues un peu trop longs par la suite.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tiens-moi le gamin, c’était ce que Lucio demandait chaque fois au pochtron de service, qui se réveillait tout à coup et prenait Gabriel dans ses bras pendant que le papa allait séparer les gars et distribuer des pains si nécessaire. Lucio Vera avait les bras aussi épais que ceux de Popeye. Crois-moi : le type savait se faire entendre. Lucio Vera. Des bras comme ceux de Popeye et un coeur gros comme ça… mais qui n’avait pas mangé suffisamment d’épinards. Le cuore du vieux Vera a lâché un samedi onze novembre mille neuf cent quatre-vingt-seize à dix-sept heures vingt-huit minutes.
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